LACERATION (uk) - Severing The Divine Iniquity (2013)
Label : New Standard Elite
Sortie du Scud : février 2012
Pays : Ecosse
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 28 Mins
Hamish Maguire est un garçon tout à fait fascinant. D’abord, il ferait un bon cobaye pour un anthropologue qui chercherait à comprendre pourquoi le Britannique a souvent ce faciès de bœuf musqué là où le reste du monde a généralement un simple visage. Ensuite, il est la preuve vivante que le Death Metal n’attend pas le nombre des années. A seulement 19 ans, il déculotte les grandes pointures du Brutal Death sans aide extérieure, avec pour seule arme la volonté de broyer. Et je suis sincèrement convaincu qu’à côté de sa musique, l’attentat de Valentin Eysseric qui a littéralement explosé la cheville du stéphanois Jérémy Clément, au point d’en faire sortir l’os du tibia, est un acte d’une infinie poésie. Je ne vais pas vous cacher les faits plus longtemps, LACERATION est un de mes petits chouchous. Découvert par le plus grand des hasards sur la compilation studio-live Tortured Inauguration de 2012 (lire par ailleurs), ce one-man band m’a littéralement scotché. Je me demande encore comment cet infâme pourceau a pu vampiriser à lui seul le talent d’un groupe de renom comme CANNIBAL CORPSE, mais passons.
L’essentiel est désormais d’évoquer Severing The Divine Iniquity, un vrai premier album fait avec les moyens du bord qui récompense déjà quatre années de travaux (le mec avait donc 16 piges à l’époque, à part ça tout va bien). Je vais peut-être faire bref et commencer par les points négatifs, tant ils sont peu nombreux. Hamish, mon petit Hamish, tu dois absolument te dégoter un batteur. Parce qu’avec une telle qualité dans l’écriture, une telle justesse dans l’exécution, une production aussi organique, c’est une faute professionnelle que de déshumaniser ta musique en usant (et abusant) d’une boite à rythmes. Crois-moi, ton Death Metal plus que passable tutoiera alors l’excellence et c’est tout ce que tu mérites. Car en ce qui concerne l’effervescence et la folie qui dégoulinent de ton premier album, tu as tout bon. Ce Brutal Death est dégueulasse, visqueux, faisandé et nécrosé. Il y avait déjà le son mais maintenant, il y a aussi l’image. C’est la première fois que le concept est matérialisé de manière aussi précise, tant musicalement que visuellement. Et l’harmonie entre les deux offre des compositions précises, techniques, évoluées. Du AVULSED dans la forme, du REGURGITATE dans le fond. On pourrait également évoquer tous ces groupes sud-américains passionnés de clitoridotomie et de scalpels plantés dans l’anus d’un fœtus, mais ça serait faire trop d’honneur à une imagerie pour le coup jusqu’au-boutiste. Non, le plus choquant dans l’histoire reste la dextérité avec laquelle tu enchaines ces riffs massifs, ces breaks déstructurés et la vitesse avec laquelle tu redémarres au titre suivant. Dans le lot, il n’y a que « Flesh Sculpted Atrocity » qui dégonfle un peu, et encore, tu auras mis une minute avant de prendre cette décision. On pourra dire de toi que tu fonces tête-bêche dans le tas, peut-être dans le mur. Mais si c’est un mur, tu l’éventreras jusqu’à la dernière brique, parce que tu as de l’or dans les doigts, un grand cœur et un cerveau en état de marche. J’ai passé avec ce premier album un excellent moment, d’une sévérité inouïe mais on n’est tous un peu masos quand on s’enfile volontairement pareil châtiment auditif.
Le plus dur reste à venir, tu vas devoir faire tes preuves et Dieu sait que tu ne tiendras pas le choc en restant seul, alors entoure toi d’au moins une personne de confiance qui saura t’aiguiller et gommer tes erreurs de jeunesse. Je ne sais pas si tu comprendras ces mots ni même si tu les liras, mais si c’est le cas, saches qu’en France, ton blaze est désormais référencé et qu’au nom d’un grand nombre de notre lectorat, tu as un soutien. Je prends le pari qu’il ne peut pas en être autrement.
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Laceration Website Hits: 8388
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