IN ARKADIA (FRA) - Wasteland Chronicles (2010)
Label : Twilight Vertrieb
Sortie du Scud : 1er octobre 2010
Pays : France
Genre : Death Thrash Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 47 Mins
IN ARKADIA boude ses fans ? Non, IN ARKADIA évolue, tout simplement. Si, habituellement, les groupes vont plutôt du bourrin au mélodique, les Lyonnais n'ont peur de rien et durcissent leur son à mesure que les années passent. Finis les tâtonnements de Blind Oppression, la formation hexagonale revient confiante avec un Death/Thrash Mélodique old-school assumé. L'artwork macabre aura peu de mal à confirmer le parti pris, même s'il y reste une lueur chatoyante.
De la lourdeur, de l'agressivité, et de la puissance, ce Wasteland Chronicles en fait l'apologie avec son ouverture « Rising Agression ». Un propos forcit qui se répercute sur la bravoure de « Drain Me Out Of Time », mais se garde quand même de la place pour un interlude de synthés et violons (« Slaves To Sin »), quelque peu à part au milieu de cette testostérone. Les riffs se taillent le bout de gras sur des phases bien remuantes, gonflées par la basse qui, si elle est exempte de moments de gloire, offre un « Quasar IV » bien musclé et créatif. IN ARKADIA produit, sur ce troisième disque, des compositions de longueurs confortables, mais vite entachées par la redondance de leurs riffs rythmiques répétés en boucle. Peu de divergence, également, ressort entre la majorité des titres qui se focalisent sur une double poussée à fond, laissant l'espace d'un pont pour la virtuosité. À ce point, « The Witness » marque agréablement la scission avec les anciens travaux des Lyonnais. Conclusion de choix se développant sensément sur des riffs probants, sans en faire trop juste pour le plaisir de carburer, c'est peut-être la composition qui apparaît la plus spontanée de tout l'album. En effet, des autres, peine à ressortir un réel feeling. La faute au mix, certainement, qui incombait à Eike Freese. Pourtant un grand habitué du genre (il suffit d'écouter le dernier DARK AGE), le résultat est ici froid, presque daté même. Ainsi, les mélodies sont stridentes et semblent mécaniques, ne suscitant aucunement les émotions.
C'est le sentiment global qui se dégage de Wasteland Chronicles : la formation suit un moule, et abat ses cartes sans relancer. Le jeu est monotone, et manque cruellement de ces envolées fulgurantes que le genre a rendu mémorables. Les schémas sont rigides, et ce malgré le contorsionniste qui manie la guitare lead. La technique prolifère dans le disque, mais ce n'est pas suffisant pour faire valoir des morceaux comme « Doomed To Murder ». Il faut néanmoins reconnaître que Sébastien sait y faire, et l'a déjà maintes fois prouvé par le passé. Sweeping, tapping, son doigté est vif et virtuose mais ses solos, très traditionnels dans leur placement, manquent de feeling. La guitare lead entre, par ailleurs, souvent en contradiction avec une rythmique peu condescendante. La production est professionnelle, et la batterie en jouit excessivement, laissant un arrière-goût de robotique, les toms millimétrés finissant par taper sur le système. On sent que le groupe ne sait pas encore comment se positionner, le démontre cette rythmique qui se déroule sans forcément tenir compte du porte-parole, à l'instar de la déflagration de blasts et shred qu'est « Shock Doctrine ». Surtout que Théo a du mal à s'imposer dans son rôle d'hurleur, coincé dans cette dualité de growl Death bien viril qui sied pleinement aux envolées Speed/Thrash détonantes (« Telluric »), et cette autre voix plus Thrash justement, trop aspirée et sans conviction, sans compter le chant clair faiblard de « Didaskalia ». Mais Théo est efficace quand il se contente d'un growl bien fourni, à l'instar de « The Thing That Makes Me Die » qui regorge de sections fédératrices. Et l'auditeur a droit à quelques surprises avec Kai Hansen (GAMMA RAY) sur « The Agonist Pledge », et des éructations Power toutes naturelles, un peu kitschouilles, mais c'est ce qui fait le fun du morceau. L'autre grosse voix en guest, c'est celle de Truch, frontman de BENIGHTED qui déverse pig squeals et borborygmes macabres sur « Forever Dusk », de quoi donner le change aux rythmiques fortes.
Dans Wasteland Chronicles, les Lyonnais font preuve de qualités évidentes. Rythmiques biens grasses et envolées virtuoses jonglent de pistes en pistes dans un fracas carré. Néanmoins, jamais ils ne parviennent à faire oublier qu'on écoute un simple disque, un objet comme un autre, dénué de vie. Car c'est un peu ce qui ressort de la musique du combo, des lignes musicales studieusement interprétés, sans grand feeling. Ce nouvel album continue de créer la scission entre les premiers jours et la tendance actuelle, toutefois IN ARKADIA lorgne vers un territoire surpeuplé, et l'élément nécessaire pour se démarquer n'est simplement pas encore là.
Ajouté : Mercredi 15 Mai 2013 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: In Arkadia Website Hits: 7734
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