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STEVE LUKATHER (usa) - Transition (2013)






Label : Mascot Records
Sortie du Scud : 21 janvier 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard US / AOR
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins





La vie parfois, ça n'est pas terrible... Le boulot, les factures, les algarades entre collègues, la pluie, le manque de perspectives...
Mais la vie, c'est aussi la musique, les potes, les longues soirées à disserter sur divers thèmes, à prendre des guitares et refaire le monde. Et la musique, par extension et projection, c'est aussi retrouver des potes, plus connus, avec une carrière, et qui reviennent régulièrement donner des nouvelles pour notre plus grand bonheur. Et ça faisait trois ans que nous, fans de Steve Lukather, attendions de ses nouvelles, en solo. Depuis le très réussi All's Well That Ends Well, trois ans ont passé, un divorce et un décès pour lui, et pourtant, il revient, comme d'habitude, très modestement.

Avec dans les bagages un album de Transition, qui pourtant, évoque autant son passé glorieux que son présent heureux. L'homme est il apaisé ? En tout cas, sa musique le laisse penser...
Une fois de plus, les détracteurs s'en donneront à cœur joie. « Lukather ? Pff, encore des trucs dégoulinants et sirupeux, des shuffle interminables, de la branlette Jazz-Rock...Back off !! ». Mais je n'essaierai pas de convaincre un fan de Macklemore de la pertinence de la démarche d'un Devin Townsend, alors je laisserai les adversaires de Steve s'embourber dans leurs arguments à deux sous, à peine dignes d'illustrer un entrefilet dans un magazine pour ado fan de Real TV.
Ici, on parle d'authenticité, de l'humilité d'un artiste qui poursuit son chemin en jouant la musique qui vient du cœur.
Et une fois de plus, celle-ci est troublante, touchante et enivrante.

Transition permet à Steve de prouver s'il en était encore besoin, quel grand mélodiste il est. Nous ne reviendrons pas sur ses talents de guitariste, que tous s'accordent à louer depuis bien longtemps, mais il faut convenir que depuis quelques années, l'homme a fait un grand effort de composition pour ne garder que l'essentiel. Ses compositions font mouche, parfois intimistes, parfois lyriques, mais sans jamais partir dans des bavardages inutiles. Et même l'instrumental éponyme de rigueur sait rester en terrain balisé et synthétiser le meilleur du Heavy Jazz-Rock, pour le transformer en exercice de style convaincant de fusion technique/feeling. Steve vieillit, d'aucun dirait « mûrit », terme plus noble pour définir l'évolution d'un virtuose qui se concentre enfin sur l'efficacité. Ce qui, au passage, est assez réducteur.

Mais Steve Lukather, ce sont bien sur des passages harmoniques merveilleux, et une fois de plus, le bonhomme nous a gâtés. De l'introduction toute en nuances de « Judgement Day », au refrain superbe transcendé par des chœurs efficaces, au groove délicat et délicieusement rétro de « Rest Of The World », il passe en revue tout son savoir faire pour nous enchanter, et même nous surprendre parfois.
Comme sur le superbe « Do I Stand Alone », merveille de composition Pop, qui ramène à nos narines le doux parfum des mélodies FM US des années 80, avec refrain presque synthétique à l'appui.

Mais c'est bien sur lorsqu'il se sert de ses meilleures armes qu'il reste le plus convaincant, comme sur ce shuffle Heavy en diable, « Creep Motel », sur lequel le maître se permet des lyrics étonnants (« save your bullshit, you know the smell, I know the devil has reserved your place in hell »), appuyés par la choriste de TOTO, Jenny Douglas, ou sur cette adaptation très émouvante du « Smile » de Charlie Chaplin (Les Temps Modernes), durant laquelle sa guitare parvient à nous replonger dans l'ambiance de ce film merveilleux, et ramener à la lisière de nos souvenirs l'image d'un acteur multi facettes extraordinaire.
Et bien sur, Steve ne serait pas Steve sans ces superbes ballades qui ont fait sa légende, et c'est « Once Again » qui nous délecte sur Transition, doucement nostalgique, sobre, avec toujours ces chœurs subtils qui soulignent une mélodie magnifique.

Avec une fois de plus, une liste de guests impressionnante (Nathan East, Gregg Bissonette, Chad Smith, Phil Collen, Lenny Castro, etc...), venus épauler le maestro dans sa tâche, Lukather nous apporte sur un plateau une nouvelle tranche de vie - superbement produite au passage – pour nous rappeler que quoiqu'il arrive, il sera toujours là, et que finalement, rien que pour ça, la vie vaut bien d'être vécue.

Transition est un album de plus pour Steve, et un album de plus pour nous, un album simple, sobre, qu'on écoute le sourire aux lèvres et le regard un peu embué par les années qui passent, mais en ne regrettant rien finalement.

"We are the future and the past, we got to make it last, before it stops".

Alors fais durer le plaisir Steve, fais le durer.



Ajouté :  Mercredi 31 Juillet 2013
Chroniqueur :  Mortne2001
Score :
Lien en relation:  Steve Lukather Website
Hits: 9568
  
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