THE DEVIL WEARS PRADA (usa) - Dead & Alive (2012)
Label : Ferret Music
Sortie du Scud : 26 juin 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Live
Playtime : 16 Titres - 60 Mins
DVD présent avec le CD
Quid de la nécessité de Dead & Alive ? La question est suffisamment légitime pour être posée. Depuis que je connais THE DEVIL WEARS PRADA, c'est-à-dire depuis Plagues en 2007, je me suis toujours posté en fervent défenseur du groupe. Mes écrits concernant With Roots Above And Branches Below, l’EP Zombie ou encore Dead Throne sont loin de dissimuler la clémence que j’accorde au Deathcore, un style musical en parfaite adéquation avec ma relative inexpérience de la vie. THE DEVIL WEARS PRADA m’a toujours plus ou moins apporté ce dont j’avais besoin. Un modèle de rêve américain. Et ce modèle, lentement, se fissure. Parce que Mike Hranica, celui qui a porté la formation vers les sommets, se révèle de moins en moins irréprochable professionnellement au fur et à mesure qu’il est censé prendre du plomb dans la tête. Parce que Dead Throne, leur dernier album en date, a ce petit quelque chose de différent qui laisse penser qu’après être arrivé tout en haut, les Américains ne pourront que redescendre. Et inéluctablement, ce double album qui sort sous la forme d’un CD / DVD live écornera l’image idéale que les fans de la première heure (dont je pense faire partie) avaient d’eux. Tout est finalement une question de sensibilité.
CD LIVE :
Je ne pense pas me tromper en disant que l’intérêt d’un album live est justement de retranscrire avec plus ou moins de précision les émotions véhiculées lors d’un concert précis. Ici, c’est le show du jeudi 8 mars 2012 à Worcester dans le Massachussetts qui a été choisi. On ne sait pas trop pourquoi et on se demande même si du monde a assisté au concert, tant l’ambiance retranscrite semble faiblarde. THE DEVIL WEARS PRADA a toujours été le genre de groupe à générer une horde de groupies en chaleur mais pour le coup, dans le genre « ambiance de folie », c’est plutôt raisonnable. Au niveau de l’interprétation, le constat est terrible. Ça joue faux, ça chante faux, que ce soit Jeremy De Poyster qui se lance dans une brillante interprétation d’un chat crevé sur « Constance » et que l’autotune sauve de la honte sur album studio ou Mike Hranica, tellement incapable de suivre le rythme qu’il marmonne les paroles pour pouvoir reprendre son souffle (« Dez Moines » ou « Dogs Can Grow Beards All Over »). Les parties instrumentales, à l’inverse, sont propres et vraiment pas aidées par une production superficielle et dénuée de relief. Sans l’image, ce live est juste chiant à mourir. Il s’agit d’une réinterprétation poussive des meilleurs titres du groupe, techniquement aboutie mais vocalement chiadée. En ce qui concerne la répartition, huit titres de Dead Throne seront performés ce soir là, quatre de With Roots Above And Branches Below, deux de l’EP Zombie, et un seul des deux premiers opus, heureusement les plus impactants. Mais le bilan reste le même. Ce CD live faillit à sa mission première : nous donner des regrets de ne pas avoir pu assister au show. A titre indicatif, le 8 mars 2012, j’ai passé une journée de merde au taf, mais je me dis que ça aurait peut-être pu être pire.
DVD LIVE :
Et le constat va être résolument similaire sur la partie DVD qui s’ouvre dans des tons noirs et blancs plutôt apocalyptiques. On distingue de façon éphémère le groupe se préparer en backstage et surtout, l’ivresse et l’adrénaline qui profuse lentement dans la foule, finalement plus nombreuse et déchainée qu’imaginé. THE DEVIL WEARS PRADA soigne alors son entrée en scène en fracassant le public d’un coup de « Dead Throne ». Les Américains sont fidèles à l’énergie de leur jeunesse, se déplacent, arpentent la petite scène de long en large. Malheureusement, les images défilent tellement vite et les lumières sont tellement éblouissantes qu’on a parfois du mal à comprendre ce qui se passe vraiment. On capte par ci par là de la sueur, des cheveux qui voltigent, un peu de testostérone. Le meilleur ressenti se fait sur les breakdowns, que les mecs ont véritablement chouchouté, que ce soit celui d’« Escape » ou de « Hey John, What’s Your Name Again ? ». Le reste du temps, on assiste depuis un canapé à une prestation clinique, à un spectacle rôdé. On se dit que ce soir là, THE DEVIL WEARS PRADA était à Worcester, que le lendemain, c’était surement Chicago, Milwaukee ou Columbus puis Minneapolis, puis Spingfield et qu’au final, les shows se suivent et doivent sacrément se ressembler. Du coup, on a droit à un visuel brut de ce à quoi ressemble un de leurs concerts. On a droit à un très court moment de leur carrière, qui est loin d’être le plus exceptionnel. Et je pense forcément à ceux qui n’étaient pas convaincus à la base, et qui le seront encore moins par la suite. Enfin, soulignons la présence d’un court documentaire intitulé « Behind The Scene » et qui consiste en une interview successive des six membres du combo entrecoupée d’images relatives à leur tournée. D’une durée de dix minutes, ce doc’ n’a hélas rien d’enrichissant à apporter, la réalité étant déjà intégralement révélée.
On parle souvent du CD ou du DVD live comme étant un objet de collection destiné aux fans les plus acharnés. Je suis un fan acharné de THE DEVIL WEARS PRADA et je n’ai rien contre un peu de merchandising. Pour moi, c’est une manière de signifier au groupe son soutien. Mais en toute honnêteté, je vivais très bien avant Dead & Alive et je vis un peu moins bien après. Moins bien parce que quelque part, j’ai encouragé ce genre de prestation totalement dispensable et qu’au vu du résultat, ni eux, ni moi ne devons en être fiers.
Ajouté : Mercredi 28 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Devil Wears Prada Website Hits: 6674
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