VIOLENCE FROM WITHIN (FRA) - Idiocracy (2013)
Label : Send The Wood Music
Sortie du Scud : 25 février 2013
Pays : France
Genre : Deathcore atmosphérique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Est-il logique qu’un jeune vingtenaire puisse connaître Arletty ? Probablement que oui. De même qu’un jeune vingtenaire est en droit de connaître Napoléon, les pyramides, les dinosaures, des moments d’Histoire antérieurs à sa jeune existence. Le Deathcore supposé atmosphérique des Lyonnais de VIOLENCE FROM WITHIN n’évoque rien d’autre que l’Hôtel du Nord. Est-ce que moi-même, j’ai une gueule d’atmosphère ? Et est-ce que vous, les mecs, vous en avez vraiment une ? A l’heure où les étiquettes se dédoublent, on peut se poser la question. Mais après tout, si WINDS OF PLAGUE a connu une notoriété éphémère avec son Deathcore symphonique, pourquoi pas ces Français ? En tout cas, une chose me rassure. Ce ne sont pas de parfaits inconnus, en tout cas pas pour moi. Les mots présents dans la chronique de Reminiscence vont bientôt fêter leurs quatrième anniversaire et c’est une véritable satisfaction de constater qu’après tant d’années, ces quelques éloges vont aujourd’hui avoir une suite. Idiocracy s’est installé en ce début d’année 2013 parmi les sorties fortes du catalogue « made in France ». Fortes, au moins parce qu’elles se faisaient attendre.
VIOLENCE FROM WITHIN est un nom qui a le mérite de rester en mémoire. Je me souviens avec assez de précision de ce jour de mai 2009 où Reminiscence m’avait littéralement cloué. A l’époque, il s’agissait d’un Death Metal frivole, copulant généreusement avec différents adjectifs parmi lesquels brutal, technique, progressif ou mélodique, le tout parsemé de vrai morceaux de Thrash et de Hardcore. Un panachage éclectique donc, mais surtout généreux. D’autant plus qu’après ce long silence, leur musique n’avait d’autre alternative que de s’affiner, de prendre de la bouteille. Je ne sais pas si ma mémoire me joue des tours, mais je n’ai absolument plus aucun repère sur Idiocracy. Tout me semble tellement moderne, tellement évolué… et banal. J’ai l’impression d’écouter n’importe quel groupe de Deathcore 2.0 qui s’auto-satisfait d’un riffing exclusivement épileptique, de saccades constantes, de vapeurs atmosphériques. Et je dois bien l’avouer, je suis froissé par la tournure des évènements. VIOLENCE FROM WITHIN a certes gagné en maturité puisqu’on est ici en présence de compositions fouillées et techniquement travaillées. Par contre, il n’y a plus la même diversité et pour moi, plus la même émotion. Dans ce style alambiqué et binoclard qui regorge de riffs bêtement alignés, THE CONTORTIONIST et BORN OF OSIRIS suffisent à mon bonheur. Je trouve l’ensemble glacé, comme un morceau de tôle froissé recouvert d’une couche de givre. Ça n’a rien d’organique, c’est même robotique et machinal dans l’exécution. Pourtant, ça n’en demeure pas moins propre et éclaboussant d’explosivité. Tout est finalement une question d’appréciation. Je suis pour l’évolution, pour la modernité, mais pas quand elle se fait au détriment d’un cœur qui bat. « Decadent Stupidity », « Futile Belief », l’intro « Impossible Reality », l’outro épique « The Human Problems » ou encore « The Umbilical Regeneration » sauvent les meubles, principalement grâce à leur plaisante musicalité. Ce qui représente cinq propositions sur un total de dix, soit une moyenne difficilement atteinte et qui pourrait justifier la note appliquée à Idiocracy. Mais ce serait un raisonnement enfantin.
Il y a d’autres motivations qui expliquent ce barème surement sévère au vu et au su de leurs flagrantes capacités. On pourra dire qu’il y a de la vengeance dans l’air, que la déception engendrée par un album radicalement plus évolué que Reminiscence provoque une note punitive. Mais c’est très au-dessus de la réalité. La musique est avant tout un frisson et à défaut d’avoir pu identifier le frisson qui parcourt Idiocracy, je m’en suis tenu à un feeling primaire, à une perception très néophyte de cette œuvre. Et vous aurez compris que mes sens n’auront pas été mis en alerte. Ce qui ne sera peut-être pas votre cas.
Ajouté : Mercredi 28 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Violence From Within Website Hits: 6958
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