NEWASSHOLES (FRA) - Récits d'Ivres (2013)
Label : Klonosphere
Sortie du Scud : 8 février 2013
Pays : France
Genre : Rock N' Roll / Punk
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 27 Mins
Eh, les NEWASSHOLES, faut m'expliquer là ! Quand je vois vos tronches et la pochette de cet album, je me dis que vous êtes de vrais coquins, de vils filous. Alors faut m'expliquer le jeu de mot dans Récits d'Ivres, parce que moi aussi je veux me marrer avec vous. J'espère juste que ça n'a aucun rapport avec "récidive", sinon c'est juste pas drôle. Et je me dis qu'à la lecture de vos textes, c'est assez inenvisageable de vous voir un jour manquer d'humour. Vous voulez que je vous dise ? Oui, NEWASSHOLES c'est un tribun de comptoir PMU faisant l'apologie du coma éthylique au rythme de ses blagues pipi-prout-couche-culotte. Et vas-y que je bois ma pisse, et vas-y que je veux une bonne cirrhose. Mais au fond, on s'en branle un peu beaucoup, parce que tout ce qui compte en écoutant ce groupe, c'est de suivre leur délire alcoolisé et pourquoi pas se mettre une bonne mine, juste une fois, pour pouvoir mieux apprécier ce Rock N' Roll imbibé d'éthanol.
On pourrait facilement croire que ce projet n'a rien de pro, que c'est une idée en l'air balancée au détour d'un pétard par trois punks à chien en mal de son et de toilette intime. Sauf que dans NEWASSHOLES, il y a Ludo et Vinvin et qu'il s'agit à peine du bassiste et du batteur actuellement en poste chez TREPALIUM. Excusez du peu. Alors on pourra reprocher beaucoup de choses à ce trio, à commencer par sa prose puérile, mais on détectera aussi très vite l'expérience de ces musiciens aguerris ainsi que leurs influences, qui vont du Rock explosif de MOTÖRHEAD au Punk très artisanal de BUNKUM. Récits d'Ivres est indiscutablement un album généreux, capable de redonner le sourire à quelqu'un qui vient d'apprendre que son père est décédé à la David Carradine staïle, que sa mère est employée au Carlton de Lille par Dodo la Saumure et que son chien a choppé le sida en se tapant un renard crevé dans le caniveau. Il peut vous arriver toutes les couilles possibles, l'énergie communicative de "Monte Le Son", le flegme de "Récit d'Ivres", l'idiotie de "Claquer Tôt" sont autant d'éléments fédérateurs qui incitent à être heureux. Le problème, c'est que non seulement c'est dynamique, groovy-bluesy et entrainant, mais qu'en plus, c'est techniquement irréprochable. Ludo aurait pu avoir une voix de mec bourré beuglant comme un sac dans son micro. Il y a de ça, sauf qu'à côté, son timbre éraillé possède un vrai magnétisme et un vrai feeling Rock N' Roll, qui colle parfaitement à la niaiserie des paroles déblatérées. Idem dans le jeu de Lolo (guitariste et accessoirement alcoolique le plus anonyme de la bande). On retrouve dans sa façon de gratter une fluidité et une légèreté propre au Southern Rock, une réelle aisance à écrire et exécuter des riffs qui percutent et qui swinguent (honneur à "Debout Qu'on Pisse" et surtout, à sa poésie machiste indiscutablement réaliste). Tantôt Stoner, tantôt Hard Rock, tantôt Punk, Récits d'Ivres est un patchwork frais et coloré de tout ce qui fait taper du pied, un pot-pourri qui balaie trois générations de musiciens, un hommage gazéifié au grand Gaëtan Picon, qui doit être, à l'instar de Patrick Ricard, involontairement à l'origine de ce beau moment de déconne.
On excusera l'hygiène douteuse, les odeurs de clope froide et de vomi chaud, ou l'inverse. On excusera le manque de finesse du trio, ses boutades colorectales et les cadavres de verre. On passera outre, simplement parce que quand on ferme les yeux, NEWASSHOLES nous embarque dans un délire musical de mauvais goût, certes, mais tellement instinctif, tellement basique, tellement désintéressé qu'il en devient forcément sympathique. Et si, pour une fois, on arrêtait d'être coincé du cul ?
Ajouté : Mercredi 25 Septembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Newassholes Website Hits: 8554
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