DARKNESS DYNAMITE (FRA) - Under The Painted Sky (2013)
Label : At(h)ome
Sortie du Scud : 13 mai 2013
Pays : France
Genre : Stoner / Heavy Rock
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 46 Mins
Sauce Choron artisanale ? Sauce Kebab industrielle ? Ou, plus institutionnel, sauce Grand-Veneur ? La vérité, c'est qu'avec le retour dans les bacs des Parisiens de DARKNESS DYNAMITE, la vraie question c'est de savoir à quelle sauce on va être mangé. En effet, si le quintet change aussi vite de style qu'il change de Sloggi, ce second album risque bien d'être le seul à taper dans le Southern Rock couillu, comme The Astonishing Fury Of Mankind tapait jadis dans un Metalcore bon marché. Oh oui, rappelez-vous de cette sainte époque, DARKNESS DYNAMITE ne s'était pas fait que des amis et il est d'ailleurs frappant de constater avec quelle verve le groupe, emmené par un Junior Rodriguez on fire, a intellectualisé et radicalisé son style, au point d'en devenir presque crédible. Au plus profond de moi, je suis convaincu que ce virage musical, qui sera d'une grande violence pour le public, n'est pas la conséquence d'un ras-le-bol généralisé contre un Metalcore de pacotille mais plutôt celle d'une remise en question et d'une personnalisation, inhérente à une simple logique : l'évolution humaine.
DARKNESS DYNAMITE a grandi, a meublé son intérieur qui paraissait bien épuré, a fait le choix d'abandonner un Hipstercore sans avenir au profit d'un Stoner catchy et rondouillard, traduit d'abord visuellement par un nouveau logo et des couleurs flashy puis par une mise en œuvre appliquée et honnête. Ce n'est pas l'album de Stoner fou par excellence, ni même celui de Rock un peu goguenard, un peu vexé qui s'excite tout seul et qui passe comme un plat de carbonara "rentrée-de-boîte-à-5h-du-mat". En revanche, Under The Painted Sky suscite la curiosité, éveille les sens avec la bénédiction de grands noms qui se laissent généreusement évoquer, comme les Floridiens de SHAI-HULUD ou les DEFTONES sur les plans plus oxygénés. "I'm Seeking At Six" fait d'abord l'ouverture et fout le feu à ce torchon imbibé de graisse et de gazole. La lourdeur pachydermique qui se dégage de ce passage syncopé à 1'14 laisse envisager la possibilité que DARKNESS DYNAMITE a célébré un mariage heureux entre l'utile et l'agréable. On se laisse même aller à d'étranges pensées. Les Parisiens ont-ils enfin trouvé leur voie ? Under The Painted Sky est-il une forme d'outing en filigrane ? Si chaque morceau avait eu le même coffre, c'aurait été un franc oui. Hélas, le combo bascule également dans des schémas moins digestes, moins naturels. Si l'éponyme, "Vipers Of A Greater Cold", "Vanished Gravity" (un peu plus roots et bénéficiaire de la présence ténébreuse de Vasco Ramos, chanteur de MORE THAN A THOUSAND) entretiennent l'harmonie, la deuxième partie de l'œuvre, marquée du sceau des anecdotiques "Illuminations", "White Retina", "Antz Invasion" ou même l'interlude "Breathe" (qui fait autant chialer qu'une bande-son pour un film de Luc Besson), apporte des nuances orageuses à un disque qui était jusqu'alors rayonnant. Dernier point, et il sera positif, Under The Painted Sky s'achève sur un morceau caché qui consiste en une réinterprétation de leur "Antz Invasion" avec pour invité un certain BastiBasti de CALLEJON, qui égaye la compo de son timbre écorché et très germanique. Bonheur.
Tout est finalement une question de malléabilité. DARKNESS DYNAMITE a fait preuve d'une engageante souplesse à l'endroit où leur Metalcore plastifié semblait irriter jusqu'aux oreilles les plus tolérantes. Le plus drôle dans tout ça, c'est que malgré quelques imperfections légitimes, ce puissant drift qui tourbillonne entre un Stoner sudiste et un Rock habile semble tout à fait pertinent et donc, mérite de chaleureux encouragements. En espérant que l'expérience récemment vécue par Junior Rodriguez aux côtés de Dick Rivers ne lui donne pas l'idée de trop.
Ajouté : Samedi 16 Novembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Darkness Dynamite Website Hits: 8080
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