LACRIMAS PROFUNDERE (de) - Antiadore (2013)
Label : Napalm Records
Sortie du Scud : 24 mai 2013
Pays : Allemagne
Genre : Gothic Rock
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 45 Mins
Sortez les éponges, faites chauffer vos tampons, la cyprine chaude va se répandre au sol telle l'eau croupie d'une canalisation perforée. Les beaux bruns ténébreux de LACRIMAS PROFUNDERE sont en effet de retour, trois ans après leur dernier album, The Grandiose Nowhere qui était, il faut le dire, une agréable réussite après un Songs For The Last View racoleur mais peu bandant. C'est d'ailleurs suffisant pour résumer l'impact musical de ces Allemands. Un départ en mode Doom Metal absolument honorable (Memorandum demeure leur chef d'œuvre absolu), un virage Gothic Rock pour gothopoufs échaudées puis un semblant de rédemption qui devait ouvrir une voie royale à Antiadore, un dixième album forcément attendu au tournant. Toujours emmené par le charismatique Rob Vitacca qui du haut de ses vingt-trois ans, fait pâlir de jalousie ceux qui, comme moi, chantent sous la douche comme un castrat, le groupe teuton semble désormais avoir trouvé son chemin depuis l'outing orchestré sur Filthy Notes For Frozen Hearts en 2006.
Sans réelle surprise, Antiadore n'a donc plus rien à voir avec leur période Doom Metal et ceux qui espéraient de leur part un improbable come-back peuvent retourner faire mumuse avec leurs cordes et leurs lames de rasoir. Ce nouvel album est ouvert, plus ouvert que jamais aux mélodies catchys, aux refrains imparables, aux ersatz d'un "A Pearl" qui était le single putassier absolu de Songs For The Last View. On retrouve ces cadences hypnotiques et légères, ces constructions qui font désormais de LACRIMAS PROFUNDERE un groupe dont les puristes se passeraient bien. Et à côté de ça, aussi saugrenu que ça puisse paraître, les Allemands sont parvenus à injecter le jus nécessaire dans leur musique pour ne pas sombrer définitivement dans le grotesque. Le piano, symbole de la mascarade gothique qui faisait rayonner les précédents efforts d'un halo clownesque, se veut désormais subtil, dosé pour ne pas dire légitime. Antiadore, tout en se la jouant beau-gosse mystérieux, parvient à crever l'abcès en rapprochant le quatuor de son public. Plus simple, plus vrai, plus clean, cet album oublie d'être caricatural et c'est ce qui fait son principal charme. Après, oui, Rob Vitacca est un sacré chanteur et sa présence ne laisse personne indifférent. Sa voix grave et pénétrante instaure toujours un climat romantico-glauque à l'œuvre. Qu'on aime ou pas, il est une marque de fabrique pour le groupe depuis maintenant six ans et c'est toujours mieux d'avoir un personnage comme ça que de ne pas en avoir du tout. D'autant plus que son chant, techniquement parlant, a encore gagné en profondeur et variations, loin du cinéma pas possible qu'il nous faisait sur "And God's Ocean". Et en parlant de balade mièvre, il était improbable de ne pas tomber sur une pépite. Celle qui truffe Antiadore s'appelle "Head Held High" (même si toutes peuvent revendiquer ce titre honorifique) et n'est pas sans rappeler le STONE SOUR du pauvre. On préférera de loin un "Remembrance Song" couillu, un "What I'm Not" vivant ou carrément la conclusion, "A Sigh", une étrange mixture entre leur Gothic Rock actuel et leur Doom Metal de l'époque.
Très sincèrement, la musique de LACRIMAS PROFUNDERE, dans cette forme là, ne me fait plus aucun effet. Je reconnais que depuis The Grandiose Nowhere, il y a eu prise de conscience, amélioration. Mais le Gothic Rock des Allemands souffre terriblement de sa propre superficialité, qui se voit comme le nez au milieu du visage. En optant pour des compositions moins tapageuses et plus lisses, LACRIMAS PROFUNDERE s'est fait tout petit et c'est dans cette discrétion qu'ils sont encore les plus efficaces.
Ajouté : Dimanche 23 Février 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Lacrimas Profundere Website Hits: 5772
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