LIFELOVER... LE groupe légendaire du DSBM suédois, aux côtés de SHINING, évidemment. C'est vrai, LIFELOVER est souvent un des premiers groupes que l'on écoute quand on rentre dans le DSBM. En revanche, LIFELOVER n'est pas comme HAPPY DAYS peut l'être. Les musiques s'écoutent avec toujours autant de plaisir, quelle que soit votre connaissance dans le milieu ! Pour parler de l'album en lui-même, Pulver est le premier album de LIFELOVER, et aussi le plus connu (même si il y a une concurrence avec Dekadens ou bien Konkurs, tout dépend des goûts de chacun).

Avant d'aborder le disque en lui-même, je pense qu'il est judicieux de replacer le contexte au moment de la sortie de cette première œuvre des Suédois. En 2006, lors de la sortie de Pulver, les sept héroïnomanes de LIFELOVER présentaient avec ce skeud un style nouveau. Eh oui, le DSBM était quasiment inexistant. Nous avions eu une vague représentation de ce style avec les deux détraqués mentaux de SILENCER, qui venaient eux aussi de Suède, et bizarrement, bon nombre de groupes de ce style viendront du même pays. C'était donc ici un véritable défi pour le combo nordique : ils proposaient quelque chose de véritablement nouveau, d'inconnu au grand public. Mais heureusement pour eux, une minorité fans de Black Metal adhèrera totalement à ce nouveau pôle de Black, et ce sera pour la formation un commencement d'un succès qui se terminera un funeste jour de 2011, lors du décès du compositeur et de la tête à penser du groupe, feu Jonas Berqvist, alias "B".

Les grands connaisseurs de LIFELOVER définissent ce groupe comme de la "dépression joyeuse", et ils ont raison ! Quand je dis ça, je pense explicitement à "Nackskott" ou bien " M/S Salmonella" qui font toutes deux partie intégrante des célèbres titres de la formation. Entre héroïne et mutilation, nous retrouverons un Kim suffoquant comme si sa mort était arrivée, hurlant exactement de la même façon qu'il le ferait en étant torturé. Afin d'accompagner les tourments de "( )" (alias Kim), le génie et compositeur de LIFELOVER Jonas Berqvist joint ses accords aigus et sombres dont lui seul a le secret. L'ambiance si particulière repose d'ailleurs essentiellement sur ces deux éléments qui sont le chant et la guitare. Malheureusement, un groupe ne peut pas être parfait, et LIFELOVER ne fait pas exception à la règle. Sur Pulver ainsi que sur toutes les productions des Suédois, exceptée Dekadens, nous retrouvons l'interminable boîte à rythme, qui est selon moi un énorme point noir qu'ils arrivent à combler, comme je l'ai dit précédemment, uniquement sur un album. Il est aussi important de noter un point récurent dans les travaux de LIFELOVER, je veux parler des bruits ou bien des scènes coupées de film ou de musiques que nous retrouvons au cours des titres : les sifflements sur "Stockholm" ou encore la chanson entonnée par une fillette dans "Nackskott", la voix modifié sur "Herrens Hand", etc...

LIFELOVER démarre sa discographie avec un très bel ouvrage, un ouvrage qui constituera un repère phare du DSBM. Il posera les bases de LIFELOVER, ainsi que les bases du DSBM, que suivront beaucoup de groupes, en y apportant chacun quelque chose. Il a comme tous les albums des points négatifs, notamment cette boite à rythme qui se fait sentir au bout d'un moment, mais LIFELOVER a aussi l'avantage d'avoir un chanteur avec une voix exceptionnelle.