KARNIVOOL (au) - Sound Awake (2009)
Label : Sony Music
Sortie du Scud : 5 juin 2009
Pays : Australie
Genre : Rock progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 72 Mins
Du Rock progressif australien, je me rends compte que je ne connaissais au final que le célèbre MIDNIGHT OIL. Et pourtant, cette terre fertile qui a vu naître bon nombre de projets fabuleux, aussi bien niveau Rock que Metal, mérite bien des coups de projos comme ce Sound Awake. A la source, il y a KARNIVOOL, devenu avec le temps une tête de gondole, par le biais d'albums aussi puissants qu'acclamés par la critique, tels Themata ou plus récemment Asymmetry. On ne va pas se le cacher, je ne suis pas un fin connaisseur en la matière, même si j'accueille à bras ouverts des œuvres résolument tournées vers la rêverie. Sound Awake ne me donnera pas tort. Il faut être dans un monde parallèle pour apprécier la justesse et la pureté de cet univers. Comme leurs illustres prédécesseurs que sont YES, BARCLAY JAMES HARVEST, RUSH ou même MUSE (plus contemporain), le Rock progressif de ces garçons, bien que nuancé d'ombres métalliques, a besoin de votre concentration pour s'épanouir. Et ceci lui étant acquis, il y parviendra.
Dans Sound Awake, produit par Forrester Savell (THE BUTTERFLY EFFECT), tout est question de subtilité, de patience, d'élégance. Leur Rock vraiment fancy monte en intensité en même temps que "Simple Boy". Immédiatement, et en dépit de petites touches Pop dans la voix d'Ian Kenny, j'ai cru reconnaître l'ombre de l'immense Steven Wilson qui rôdait autour de cette composition déjà majeure. Dans une mesure moindre, Ben Folds passe aussi par là, mais c'est surtout comparer bien vite la musique de KARNIVOOL à des artistes qui me sont plus familiers. L'essentiel est clairement ailleurs. Dans les émotions dégagées par exemple, dans le raffinement également. Une dimension vraiment classe et un peu dandy s'extirpe de ce disque, matérialisée par de gros efforts comme "Goliath" ou l'indispensable "All I Know». Et alors que leur passé Metal alternatif période Themata suinte à la surface de "Set Fire To The Hive", dans la foulée, les Australiens se font une joie de prendre leur public à contre-pied en poussant les expérimentations harmoniques dans leurs retranchements. Les titres sont relativement longs, acides, s'imbriquent les uns dans les autres avec pas mal de fluidité, mais rien ne marquera plus les esprits que la transition finale entre "Deadman" et "Change", deux morceaux qui totalisent 23 des 72 minutes de cet opus. Ce diptyque intense et magnétique vous promène dans de grands espaces, vous balance des bols d'air frais en plein visage et vous fera peut-être apprécier différemment la vie. KARNIVOOL fait partie de ces groupes dont la musique introspective fait resurgir nostalgie et ambition chez chacun. Ça n'a rien à voir avec une récitation, c'est définitivement un voyage jalonné de destinations volatiles et abstraites comme le paradis, le nirvana, les abysses de l'âme ou les maisons hantées de l'esprit.
Ecoutez le deux, trois, quatre fois si ça vous chante, mais sachez que ce ne sera jamais assez pour l'apprivoiser, encore moins pour le comprendre. Sound Awake, sans jamais vouloir devenir indispensable, sans même faire beaucoup de bruit, aura eu le mérite de faire dévier la carrière de KARNIVOOL sur une route ombragée de féerie. Route qu'ils sillonnent désormais avec la réputation qu'on peut espérer et qu'on mérite quand on est en mesure d'écrire de telles odes à la méditation.
Ajouté : Lundi 21 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Karnivool Website Hits: 5862
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