WHISPERING TALES, un groupe marseillais de Metal Symphonique que l'on connaît bien chez Metal-Impact, pour s'en convaincre il suffit de relire dans nos colonnes les dernières chroniques, interview et live-report du combo.
Si vous avez prévu de ne prêter qu'une oreille distraite à cet album, comme ça en passant, je vous arrête tout de suite car c'est à nouveau, tout un univers que vous invite à découvrir WHISPERING TALES. Arrêtez le temps, pour mieux le remonter, le mécanisme de votre montre n'en souffrira pas, ni votre horloge biologique. Mechanism.
Véritable épopée musicale des années folles dans la cité phocéenne, à l'aube des années 20, dans une profusion de décors, épures de l'art Déco, de costumes chics mais encanaillés, clins d'œil racoleurs au surréalisme d'André Breton, de fumées de cigares Al Caponiens, de relents d'alcool frelaté, et d'odeurs de poudre au détour des quartiers, le colt sorti du holster. La voix de Joséphine Baker sur des rythmes de Charleston, en écho au Jazz des salles obscures, des cabarets des Roaring Twenties. Autant de références sur le zinc d'un comptoir auréolé de verres de whisky que de miettes de la madeleine de Proust dans la soucoupe d'une tasse de thé.
Le grattement d'un microsillon 78 tours, en écho aux années folles, introduit "Shattered", plantant le décor. Un flot d'énergie et de puissance qui annonce d'entrée la couleur et la volonté de WHISPERING TALES d'en découdre et de s'affirmer. L'heure de la maturité a sonné. Rythmique appuyée, et un chant omniprésent qui témoigne du gros travail effectué par Lucie sur son registre vocal. Les chœurs, sur plusieurs titres, donnent du relief, et ajoutent de la puissance au chant.
"To Come Full Circle" se révèle être le morceau le plus chargé en émotion, avec sa narration introductive chantée par Michel Bacci, relayée par Lucie avec son interprétation aux intonations martiales, fruits de l'écriture, du phrasé, de la scansion de Steph, sublimée par des orchestrations enlevées, pleines d'emphases. Jérémie y pose délicatement un solo, maitrisé et fluide. "Incomplete", un morceau tourbillon, réunissant tous les ingrédients du genre, témoignant d'une parfaite cohésion du groupe, exécution parfaite, maitrisée, du Metal symphonique de qualité, avec ses quelques notes de piano qui apportent une légèreté, celle d'une ode bucolique.
Mais la clé de voute, la pierre angulaire, de cet édifice est, sans aucun doute, le titre "The Code", il résonne à nos tympans comme une évidence, avec un growler qui s'invite confirmant la parenté avec EPICA, DELAIN et son dernier album The Human Contradiction, une thématique que ne renierait pas Steph. Ce Code, digital, est la clé d'une martingale gagnante et d'un nouvel horizon musical.
Les morceaux ont chacun leur illustration sonore, comme " Tempus Fugit" qui égrène le temps comme autant de grains de sable grippant le mécanisme, parodie des temps modernes, laissant libre cours aux soli de Jérémie, avec les nappes sonores et ondulées de Stéphanie. "The Descartes Syndrome" est dans la même lignée avec des orchestrations omniprésentes, aidé par une production efficace, donnant du relief à l'ensemble. On retrouve aussi un Bruno, aux drums, régulier comme un métronome.
"To Die A Second Time" se décline sur un mode mid tempo, avec un chant plus lancinant et entêtant, il convient en effet de s'économiser quand, à l'insu de son plein gré, on s'aperçoit que l'on meure pour la deuxième fois !
"La Garde" vient compléter le puzzle d'une histoire et d'un concept fécondés par Steph Castelli, avec l'implication du toujours discret Rémi Ruffe (il est recherché par la police ou quoi ?), titre avec des notes Heavy, et ce qu'il faut d'émotions quand il est l'heure de se quitter... sur quelques notes de piano.
Mesdames, et Messieurs de WHISPERING TALES, chapeau bas !