MEGADETH (usa) - Icon (2014)
Label : Capitol Records
Sortie du Scud : 25 février 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Heavy Thrash Metal
Type : Best-Of
Playtime : 11 Titres - 52 Mins
Les méandres de l'industrie du disque sont finalement assez faciles à comprendre. Du fric, du fric, un peu de fric, et toujours du fric. Bon, je sais bien, on ne vit pas sur l'île aux enfants, mais devant la malhonnêteté de ces "gens là", pour une fois je m'insurge.
Tous ces DA, ces PDG qui pleurent leur misère à longueur d'articles s'épanchant sur la crise déclenchée par le téléchargement, qui vilipendent sans cesse ces vilains pirates qui tuent les artistes nous prennent tellement pour des cons qu'on en vient finalement à en rire.
Mais qui souffre vraiment les gars ? Les artistes ? Les petits et moyens oui, ceux qui galèrent pour vivre de leur métier qui pleurent à la fin du mois, et qui doivent accepter des deals miteux pour obtenir leurs cachets d'intermittents. Statut qui va sans doute bientôt disparaître... Bah oui, il vaut mieux encourager les feignasses à rester chez eux pour toucher le RSA plutôt que d'encourager ces sales-timbanques hirsutes à faire vivre l'art.
Sombres connards....
Hé, j'ai une idée! Et si on disait que vous êtes des grosses buses ? Des gros faisans qui n'ont pas cru que le net était une arme de destruction massive de la création il y a seize, dix sept ans, quand le haut débit à commencer à se démocratiser et que Napster a commencé à faire des siennes ? Lars n'a rien oublié lui, il était là, en première ligne, passant pour un con devant ses fans... Mais lui au moins, il avait compris. Vous, vous continuiez à l'époque à vous en mettre plein les fouilles parce que les graveurs étaient encore trop chers pour la populace, mais le jour où cinquante, soixante, soixante dix pour cent des gens ont commencé à avoir un abonnement ADSL/fibre, et la bécane qui allait avec, plus un bon gros lot de jolis CD-R pour se faire des collections à l'oeil, vous avez tiré la tronche.
"Sus au Net, c'est le diable, condamnez ces gueux qui détournent les fonds de notre poche!" Abrutis. Oui, malheureusement aujourd'hui, le net à gagné. Sauf dans le coeur des vrais amoureux de la musique qui continuent d'acheter des Cds, des vinyles. Et peut être même des cassettes bientôt.
Mais combien d'artistes ont du mettre la clef sous la porte ? Combien se sont fait saquer pour manque de rentabilité ? Des milliers, et ce, grâce à vous. Merci.
Oui, à force de nous vendre de la merde à grand renfort de campagnes de promotion lénifiantes de suffisance, de vous faire des marges de dingues sur le prix d'un album, vous avez quasiment tué la musique. Alors oui, le phénomène à toujours existé, c'est un fait. Le Colonel Parker se sifflait cinquante pour cent des bénéfices d'Elvis. Noel Redding, après avoir vendu des millions d'albums avec Jimi, a fini par faire le taxi pour vivre à cause de royalties "oubliées" en route. Et des cas comme ça, j'en ai plein ma musette. On pourrait aussi parler des phénomènes de mode que vous avez créé ou suivi à la lettre et qui ont collé d'innombrables artistes au placard.
Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce sont ces produits que vous mettez sur le marché. Lesquels ? Si vous le savez. J'ai justement un exemple sous la main. Ces fabuleuses compilations que vous nous ressortez à tout bout de champ à nous les fans, en nous jurant vos grands Dieux qu' "on en aura pour notre argent". Mais si vous croyez que NOTRE argent va devenir le votre en nous proposant des trucs pareils, vous vous fourrez une fois de plus le doigt dans l'oeil.
Bref, soyons précis.
Depuis 2010, Capitol/EMI (encore une fusion, oui, maintenant, le monde de la musique est géré par trois énormes labels qui ont tous la même politique...) propose la fameuse série des Icon, certainement calqué sur le modèle MTV, autre exemple d'annihilation artistique de masse.
Le but de cette série est de proposer "à bas prix" des Best Of de l'écurie du label, quel que soit leur horizon musical, afin de permettre au public de découvrir leur oeuvre d'une manière synthétique sans se ruiner. L'intention eut été louable si ces "produits" avaient été de qualité, mais comme vous vous en doutez, tel n'est pas le cas.
Ok, pour une moyenne selon les sites/magasins de sept dollars, il ne fallait pas s'attendre à un miracle. Mais dans le cas présent, celui de MEGADETH, quel est donc l'intérêt de proposer une quatrième compilation en moins de quinze ans, qui plus est pour étaler des morceaux déjà présents sur les trois précédentes ? A deux titres près, le tracklisting est le même que la première, Capitol Punishment: The Megadeth Years, sortie en 2000... Bien sur, le parcours est balisé de la même façon, tout commence avec Peace Sells, et se termine avec Risk, donc, on se retrouve avec les mêmes morceaux de bravoure, "Hangar 18", "Holy Wars", "Symphony of Destruction", "In My Darkest Hour", "Trust", "Kill The King", "Peace Sells", que l'on connaît déjà par coeur depuis des siècles.
Rien, pas le moindre petit inédit, du connu, reconnu, rebattu. La technique habituelle pour soutirer encore un peu plus de fric sous l'égide de la bannière "nouveauté". Si vous ajoutez à ça une pochette sans intérêt, un livret qui ne l'est pas moins... Dois je conclure ou vous l'aurez fait vous même ?
Alors, ma demie étoile ne s'adresse pas bien sur - vous l'aurez compris - à la musique du groupe, mais à la démarche mercantile qui consiste à mettre sur le marché toujours plus de Cds inutiles, qui certes ne coûtent pas cher au label, mais qui encombrent les bacs de leur présence incongrue. Et à dénoncer cette pratique qui j'en suis sur est de moins en moins juteuse pour les maisons de disques, puisque les fans possédant déjà l'intégrale de MEGADETH et certainement les compilations déjà sorties ne vont certainement pas s'emmerder à acquérir aussi celle-ci, qui ne leur apportera strictement rien de neuf. Pour le reste, pas de surprise, c'est du Mustaine & Co pur jus, tous les classiques sont là, avec le son ad hoc, mais que dire de plus qui n'ait déjà été dit à leur propos ?
Continuez messieurs à nous gaver de sorties anecdotiques en tablant sur l'amour que l'on peut porter aux groupes qu'on préfère. Lorsque plus personne ne fera appel à vous, lorsque chaque musicien se débrouillera tout seul, par un circuit alternatif de diffusion (ce qui est déjà fort bien parti), vous continuerez à nous refiler vos tubes de l'été, vos vieilles compils de merde, jusqu'à ce que plus personne ne les achète et que vous disparaissiez, définitivement.
Je ne vous salue pas. De toutes façons, vous vous en tapez non ?
Ajouté : Lundi 28 Juillet 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Megadeth Website Hits: 10782
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