EDGUY (de) - Jens Ludwig (Fév-2003)
Ce samedi 28 février 2004, à l’occasion de la dernière soirée « Living After Midnight », le groupe de Metal allemand Edguy présentait son nouvel album, Hellfire Club, à la cave Le Chapelais. Quelques heures auparavant, j’étais à leur hôtel pour interviewer Jens Ludwig, l’un des guitaristes du groupe.
Line-up : Jens Ludwig (guitare), Tobias Sammet (Chant, claviers), Dirk Sauer (guitare), Felix Bohnke (batterie), Tobias “Eggi” Exxel (basse)
Discographie : Kingdom of Madness (1997), Vain Glory Opera (1998), Theater of Salvation (1999), Savage Poetry (2000), Mandrake (2001), Burning Down the Opera (double live - 2003), King of Fools (2004), Hellfire Club (2004), Hall Of Flames (2004), Superheroes (2005), Tinnitus Sanctus (2008), Fucking With F*** Live (2009), Age Of The Joker (2011), Space Police - Defenders Of The Crown (2014)
M-I Interviews du groupe : Jens Ludwig (Fév-2003), Jens Ludwig (Juil-2011), Tobias Sammet (Avril-2014)
Metal-Impact. Jens bonjour. Merci de m’accorder un peu de temps.
Jens Ludwig. Pas de problème.
MI. Vous présentez votre nouvel album ce soir ; tu te sens comment ?
Jens. Un peu fatigué, la semaine a été assez stressante. Mais surtout excité, parce que c’est l’aboutissement de tellement de travail... On a travaillé six mois en salle de répétition, trois mois en studio. C’est vraiment beaucoup de boulot, alors quand tu as le morceau entre les mains et que tu le donnes aux gens pour qu’ils l’écoutent, tu es toujours curieux de leur réaction.
MI. Je suppose que vous êtes déjà fiers des réactions vis-à-vis de King of Fools…
Jens. Oui, jusqu’ici, les réactions ont été plutôt bonnes et l’accueil de la presse pour l’album Hellfire Club a été géniale. Je pense qu’on peut être assez satisfaits.
MI. Vous avez trouvé ça plus facile ou plus difficile de sortir un nouvel album après l’énorme succès de Mandrake ?
Jens. On n’a pas pensé à ça. Mandrake a eu pas mal de succès et maintenant, nous avons signé un nouveau contrat avec Nuclear Blast en Europe. Alors tout le monde nous demande si on se sent sous pression. Ça n’est pas le cas. On a essayé de garder tout ce qui concernait le business en dehors de la salle de répétition. C’est mauvais de laisser la pression prendre le dessus. On a juste essayé de s’amuser et d’écrire de bons morceaux.
MI. Que cela plaise ou non, vous cherchez d’abord à faire de la bonne musique, selon vos propres goûts.
Jens. Oui, exactement, parce qu’on ne peut pas satisfaire tous les critiques, tous les journalistes, tout le monde. Donc, on essaie d’être honnêtes avec nous-mêmes. Et si on écoute une chanson en salle de répétition et qu’on pense « celle-là est cool, elle déchire ! », on la travaille et on la met sur un disque.
MI. Vous semblez aimer les défis, comme partir en tournée en Australie quand tout le monde vous le déconseille. Vous n’en faites toujours qu’à votre tête ?
Jens. Non, je ne pense pas, pas toujours. Mais musicalement, oui, bien sûr.
MI. Tu penses que cette « Edguy attitude » contribue aussi à votre succès ?
Jens. Probablement. On est sur scène comme on est dans la vie, on ne joue pas un rôle. On ne joue pas au gros méchant musicien de Metal [il fait les cornes du diable avec ses doigts]. On ne fait pas semblant, c’est juste « on est Edguy, c’est notre musique, c’est ce à quoi on ressemble ». Que ça vous plaise ou non. Et je pense que c’est une façon honnête de faire les choses. On ne veut tromper personne. On ne présente aucune chanson qu’on n’aime pas, même si elle risque de plaire au public. C’est très important d’aimer ce qu’on fait. Je pense que les gens se rendent compte, pendant les spectacles et quand ils écoutent nos disques, qu’on s’amuse vraiment et qu’on aime vraiment ce qu’on fait. Et, oui, je pense que ça fait aussi partie de notre succès. En plus de notre musique, bien sûr.
MI. Tu préfères la phase d’écriture, l’enregistrement ou les tournées ?
Jens. Les tournées. Ecrire, c’est un peu comme répéter. Tu sais, les idées pour les chansons viennent en permanence, en tournée ou assis sur les toilettes. Après, on rassemble ces idées et on va en salle de répétition pour faire les arrangements. Et ensuite, ça arrive au studio. C’est intéressant parce qu’on peut travailler sur plein de détails. On peut sortir différentes choses des chansons. Le travail en studio, c’est vraiment beaucoup de travail mais quand on a le résultat fini, on peut y aller. Faire des tournées, c’est uniquement du plaisir parce que l’on voit la réaction directe des gens. On peut communiquer avec eux. On est cinq amis sur la route avec une équipe et quelques musiciens un peu fou pour ouvrir pour nous. C’est super. En plus, on a aucun problème au sein du groupe, les relations sont excellentes.
MI. Tu parlais d’être toujours en train de noter des idées, il vous restait quatre chansons après l’enregistrement d’Hellfire Club. C’est toujours comme ça ?
Jens. Non, ce n’est pas qu’il nous restait des chansons après l’album. C’est juste qu’on a eu le temps d’enregistrer ces chansons. Normalement, des groupes comme nous écrivent toujours une cinquantaine de morceaux pour un album. Après les avoir testés, on a jeté les mauvais en salle de répétition. Toutes les chansons, y compris celles du mini album, ont donc été faites pour l’album. Et là bien sûr, les hommes d’affaires et les compagnies de disques sont venues et ont dit « il faut que vous fassiez un single avant de sortir l’album ». Mais on n’aime pas faire un single habituel avec une seule bonne chanson et des faces B, des versions live, des démo et d’autres choses qui n’ont pas de sens. Comme on avait assez de chansons, on les a divisées en deux albums. Comme ça, les gens en ont pour leur argent. Mais c’était vraiment dur de choisir quelle chanson irait sur Hellfire Club, alors on a essayé de garder les morceaux qui allaient le mieux ensemble.
MI. Pourquoi avoir choisi la chanson King of Fools ?
Jens. Et bien, on avait trois options qui étaient assez courtes pour être sur le single. Parce que bien sûr, quand on sort un single, on veut que l’air soit joué à la radio et à la télévision. Et puis on a choisi celui-ci. Ça venait des tripes. Cette chanson a une structure assez simple, une introduction géniale et des riffs vraiment puissants. On a trouvé que c’était la bonne décision.
MI. Life and Times of a Bonus Track, c’est le résultat du téléchargement de Mandrake avant sa sortie ou c’était juste pour s’amuser ?
Jens. Juste pour s’amuser ! On était déjà en Finlande à mixer l’album et Tobi avait toujours les paroles. Il nous a dit qu’il voulait en faire une chanson. Il s’est simplement assis derrière le piano dans le studio et il l’a enregistrée en live. En 10 minutes la chanson était faite. C’était la première prise et, il y a un break au milieu, où il m’a parlé dans la salle de mixage…
MI. Ah, c’est à toi qu’il s’adressait !
Jens. Oui, c’était un échange entre Tobi et moi quand il était en train d’enregistrer la chanson. Il s’est arrêté et a dit quelque chose comme « je pense que ce n’est pas si bon que ça » et on lui a répondu « non, continue, on coupera plus tard », d’où sa réponse annonçant le refrain. Tu sais, tout le monde parle du marché qui est en baisse, du téléchargement de morceaux sur Internet et de toute sorte de choses désagréables pour un musicien. D’un autre côté, on ne peut pas rester assis à pleurer. Les choses sont ce qu’elles sont et de toute façon, on ne peut rien y changer. Alors, on voit ça avec le sourire.
MI. Maintenant parlons d’Hellfire Club, d’où vient le titre ?
Jens. Le titre de travail de l’album était Mysteria mais quand on a écouté le morceau en salle de répétition, on a trouvé que ça ne correspondait pas très bien à l’album. Parce que Mysteria sonne comme le typique Speed Metal Symphonique venu d’Italie ou d’ailleurs. Je pense qu’Hellfire Club est bien plus brut, bien plus Rock & Roll. Enfin, c’était notre impression. Tobi a eu l’idée de l’appeler Hellfire Club et on a dit « oui, ça sonne bien, mais c’est quoi ? ». Il nous a expliqué qu’il y avait un cercle de discussion qui s’appelait comme ça au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne. Les gentlemen étaient sensés parler philosophie mais en fait, ils faisaient de véritables orgies. Ça sonnait bien, ça correspondait, alors on a gardé le nom.
MI. Est-ce que Tobias a, une fois de plus, signé tous les morceaux ?
Jens. En fait, il n’écrit jamais aucun morceau seul, on participe tous pour la musique. Les paroles sont toujours de Tobi parce qu’il est le chanteur et que la musique est en rapport avec les émotions. Sa voix transporte les émotions donc c’est lui qui peut faire le meilleur travail sur les sentiments. Il sait comment utiliser sa voix. Mais je suis tout le temps en train de lui donner des CDs avec des riffs de guitare et il sélectionne ce qu’il peut utiliser. Oui, la plupart des idées viennent de Tobias.
MI. Comment décrirais-tu le son du nouvel album ?
Jens. Je pense que c’est plus vrai. Plus réaliste. Un peu plus Heavy peut-être et plus brut, plus Rock & Roll. Ce n’est pas aussi léché. Vous pouvez entendre de petits bruits, de petits grattements de guitare. Ça sonne plus « live », plus réaliste.
MI. L’orchestre de film de Babelsberg, ça a changé vos sensations sur les parties orchestrales ?
Jens. Oui, cela a changé le son parce qu’on ne peut pas créer un son comme ça avec un sampler. A part ça, ça n’a pas changé notre façon d’écrire des chansons. On a fait les morceaux avec un line-up typique AC/DC, 2 guitares, basse, batterie. On n’a pas été obligés d’écrire des chansons en tenant compte de l’orchestre. C’est l’orchestre qui est venu s’ajouter sur nos chansons. Mais ça sonne magnifiquement, je trouve.
MI. Vous aimeriez renouveler l’expérience pour les albums suivants ?
Jens. Je ne sais pas, ça dépend des chansons. Si on a un morceau avec beaucoup d’orchestrations, bien sûr, pourquoi pas ? Mais je ne peux rien dire pour le moment. On vient juste de terminer cet album-ci.
MI. Vous aimeriez vous produire sur scène avec un orchestre ?
Jens. Ça n’a pas beaucoup de sens parce que l’orchestre n’intervient pas sur beaucoup de chansons. Et notre intention n’était pas de faire un album classique. Tu as écouté l’album ?
MI. Non, je n’ai pas eu cette chance.
Jens. OK, tu vois, l’orchestre apparaît seulement sur deux chansons sur le mini album, et trois sur l’album. Il n’est pas tellement mis en avant, il est plus à l’arrière-plan. Donc, ce serait ridicule d’avoir un orchestre pour jouer seulement deux chansons avec nous. Je ne pense pas que ça corresponde à notre musique. On préfère faire un spectacle Rock & Roll.
MI. Au niveau des morceaux, il y a des surprises comme la longue chanson Pharaoh sur Mandrake ?
Jens. On a encore une chanson plus longue, The Piper Never Dies. Le morceau fait à peu près 10 minutes et demi. Oui, je pense qu’il y a des choses un peu inhabituelles. On a beaucoup d’éléments des années 70 comme Deep Purple ou Rainbow. Mais avec le son Edguy typique. C’est une bonne combinaison et ça fonctionne. A part ça, rien d’inhabituel, juste de bonnes chansons, à mon avis.
MI. Vous avez un morceau favori ?
Jens. Oui, mais sur le single. C’est Holy Water. Une fois qu’on a commencé à l’écouter, on ne peut plus s’arrêter, on veut savoir comment elle continue. King of Fools est plus directe, Holy Water, il faut rentrer dedans. C’est pour ça qu’on a choisi King of Fools. Pour un single, on voulait cet effet « nous sommes là ».
MI. Vous donnez l’impression de vous préoccuper énormément de vos fans. Je pense par exemple à la vidéo d’un quart d’heure sur le single.
Jens. Et bien, ce sont les gens qui rendent tout ça possible. Nous ne devons pas les tromper ou essayer de les arnaquer. C’est stupide. C’est grâce eux que nous pouvons enregistrer des albums et partir en tournée autour du monde. Rien ne serait possible sans les fans. Nous sommes donc très reconnaissants que les gens nous soutiennent et nous essayons de leur rendre autant que possible pendant les concerts et avec de bons CDs.
MI. Depuis 1997, vous sortez presque un album par an, avec le live et les side-projects, comment gardez-vous le rythme ?
Jens. Oui. On adore ce qu’on fait alors, pourquoi s’arrêter ? Pourquoi devrait-on se forcer à faire une pause ? Par exemple, le Mandrake Tour a duré près d’un an. Je me rappelle que le dernier concert avait lieu au Mexique. On était assis dans l’avion qui nous ramenait en Allemagne et on était tous crevé. On pensait prendre quinze jours de pause, pour se détendre. Tout le monde était d’accord. Deux ou trois jours après, on était déjà tous à s’appeler pour parler de la prochaine répétition. On en a conclu que finalement, on n’avait pas besoin de pause.
MI. Vous vivez par et pour la musique…
Jens. Tout à fait.
MI. Et le Hellfire Tour ? Il durera aussi longtemps ?
Jens. Je pense. J’espère qu’on verra même plus de pays que pour le Mandrake Tour. Pour le moment, la tournée européenne est confirmée. Et après, il semblerait qu’on aille au Japon, encore une fois en Australie, puis les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, et peut-être l’Afrique.
MI. Un autre pari…
Jens. Oui. Nous n’y sommes jamais allés mais le Heavy Metal, c’est partout dans le monde que ça se passe. C’est une musique qui est très underground et, à travers les connections Internet, les fans se parlent. Ils communiquent beaucoup entre eux. C’est pareil pour l’Australie. On nous a dit « n’y allez pas ! Il n’y a pas de fans ». Mais on a répondu qu’il y avait des fans partout dans le monde et que nous voulions divertir les fans de Metal. Et finalement, ça a payé.
MI. C’est la deuxième fois que vous partez en tournée en tant que têtes d’affiche, qu’est-ce que vous nous réservez, cette fois ?
Jens. Oh, une grande scène. Tout sera plus grand que pour la dernière tournée… enfin, avec un peu de chance. On espère que ça va bien marcher ou sinon on fait faillite [rires]. Sérieusement, les concepteurs sont en train de travailler au design de la scène. Il y aura des petites choses qui se passeront en-dehors de la scène aussi. Des effets pyrotechniques, bien sûr, qui sont obligatoires pour un concert de Heavy Metal. J’espère que les gens vont aimer. Ça s’apprête à être vraiment bien, et grand.
MI. Vous savez qui ouvrira pour vous ?
Jens. Oui, sur la tournée européenne, Brainstorm et Nocturnal Rites. Sauf en Scandinavie, où on n’a pas Brainstorm mais Tad Morose. Pour une raison ou une autre, un mariage je crois, Brainstorm fait la tournée avec nous jusqu’à Hambourg et Tad Morose nous rejoint après. Je pense que c’est un bon ensemble.
MI. Vous choisissez attentivement les groupes qui tournent avec vous ?
Jens. Et bien, ça dépend aussi de qui est libre. En fait, l’agence de réservation annonce qu’Edguy part en tournée et demande qui est intéressé pour se joindre à nous. Les groupes appellent et si cela correspond, on dit d’accord. On a fait la dernière tournée avec Lullacry. C’était plutôt inhabituel. Mais c’est parce qu’on aimait beaucoup leur album.
MI. Vous avez changé de label. Quelle différence cela fait ?
Jens. On doit appeler un autre numéro pour avoir nos royalties ! [rires]
Je ne sais pas encore. Ici, en France, on est toujours sous NTS, donc on n’a peut-être pas vu beaucoup de changement. Mais en Allemagne, il se passe beaucoup de choses. On fait des émissions de télévision, des prime-times et la vidéo est diffusée. Pour le moment nous sommes très satisfaits de ce qu’ils font. Je pense qu’on a progressé grâce à eux. Quand on a eu fini l’album live, notre contrat avec AFM était terminé. Toutes les compagnies de disques nous appelaient pour nous faire des offres. On a essayé de voir tout le monde et de beaucoup en parler entre nous pour prendre la meilleure décision pour le groupe. On s’est finalement décidé pour Nuclear Blast. Ils avaient la même vision que nous du futur du groupe. Tout se passe bien maintenant, nous sommes très satisfaits et le label aussi.
MI. En parlant du live, le fait que Burning Down the Opera a été enregistré en France est très flatteur. Vous avez un feeling particulier avec les fans français ?
Jens. Pendant la dernière tournée, nous nous sommes rendus compte que c’était un public très réactif. Donc on a fait ça en France.
MI. Vous aviez un projet de DVD. Ou sera t-il sera enregistré, en France ?
Jens. Je ne sais pas. Nous ferons sûrement ce DVD sur la tournée à venir mais on ne sait pas encore du tout quand ni où on l’enregistrera. Pour l’instant, on filme beaucoup de coulisses pour avoir des bonus. Tout le monde court avec sa caméra, tout le temps, « on veut faire un DVD, il nous faut des bonus ! » [rires]
MI. Vous avez eu du succès très jeunes, comment vous vivez ça ?
Jens. On ne le réalise que quand on fait des voyages de promotion, comme ce soir. Quand on va dans un bar et que tout le monde applaudit quand on entre. Pour nous, c’est vraiment arrivé petit à petit. Ce n’est pas comme si on avait été connus du jour au lendemain. Cela fait 12 ans qu’on fait de la musique et on a commencé très bas, avec des cassettes de démo et en faisant tout le sale boulot, comme partir en tournée pendant 6 semaines dans une caravane qu’on conduisait nous-mêmes. La première tournée, ça a vraiment été l’enfer. Puis ça s’est amélioré, au fil du temps. A la maison, on a gardé les mêmes amis. C’est bien de voir que de plus en plus de gens viennent aux concerts et que les CDs se vendent bien mais il ne faut pas trop penser au succès. C’est bien d’en avoir si on veut continuer à faire de la musique mais je pense qu’on continuerait à faire de la musique même si on n’avait pas de succès. On l’a déjà fait.
MI. Vous faites beaucoup de choses en dehors du groupe et pourtant vous avez l’air très soudés. Vous pensez que ces difficultés ont joué un rôle ?
Jens. Oui. Edguy est notre priorité absolue. Quand on entend ce qui se passe dans d’autres groupes qui se séparent et même se bagarrent, nous sommes très fiers d’entretenir de telles relations. C’est venu avec les années, dans les moments difficiles, comme quand on était dans une caravane qui faisait peut-être 4m². C’était vraiment très petit, alors on a appris à se connaître, se respecter. On sait aussi quand il faut se calmer un peu et laisser quelqu’un tranquille. On peut parler de tout entre membres du groupe. C’est une grande amitié. Oui, je pense que ça a beaucoup joué dans l’unité du groupe.
MI. Et, à court terme maintenant, comment tu vois le futur d’Edguy ?
Jens. Et bien, on va faire un concert acoustique ce soir !
MI. [rires] Oui, c’est ce qu’on appelle du court terme ! Et, à propos de vos side-projects, qu’est-ce que ça vous apporte ?
Jens. Pour le moment, je n’ai pas vraiment de side-projects. Je travaille parfois en studio et je joue de la guitare pour d’autres gens. Je pense que c’est une bonne expérience d’être en contact avec différentes sortes de musique. Chaque jour, dans le studio, tu as une nouvelle expérience. C’est la même chose pour Tobi ou Eggi, qui a son autre groupe. On recueille de l’expérience et on l’apporte dans Edguy. C’est une bonne chose.
MI. On a l’impression que vous avez commencé votre carrière il y a des siècles…
Jens. Oui, ça fait 12 ans maintenant. On adore tous ce qu’on fait. Dans 20 ans, peut-être que j’aurai une famille et que mes priorités auront changé mais, pour l’instant, j’essaie de continuer à faire ça le plus longtemps possible. C’est idiot de trop penser au futur. On s’amuse bien maintenant et on continuera comme ça aussi longtemps que possible, j’espère.
MI. Tu penses qu’Avantasia a contribué à vous amener plus de fans ?
Jens. Définitivement. Avant Avantasia, beaucoup de gens ne semblaient pas nous prendre très au sérieux. Ils nous regardaient avec un petit sourire en coin. Mais après, quand les gens ont vu que tant de musiciens connus ont travaillé avec un gentil petit idiot comme Tobi, je pense qu’ils ont commencé à penser qu’on devait bien avoir quelque chose. Et bien sûr, ils ont commencé à écouter Edguy aussi. Oui, je pense qu’on a gagné des fans.
MI. Merci de m’avoir accorder un peu de temps. Bonne chance pour l’album et bon anniversaire à Eggi, puisque c’était hier.
Jens. Merci ! Je transmettrai.
Ajouté : Mardi 09 Mars 2004 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Edguy Website Hits: 22788
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