KNUCKLEDUST (uk) - Bluffs, Lies & Alibis (2012)
Label : GSR Music
Sortie du Scud : 17 aout 2012
Pays : Angleterre
Genre : Hardcore / Punk
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 34 Mins
"Trop Punk pour être Hardcore, trop Hardcore pour être Punk !"
Il n'y a pas mieux que KNUCKLEDUST pour parler de KNUCKLEDUST. Ils sont leur plus fidèle allié et leur pire ennemi. Ils sont le chaud et le froid. Ils sont à la Londres victorieuse ce que MADBALL est à la Grande Pomme : une institution. Sous les casquettes, les crânes rasés à blanc et les dégaines de hooligans se cache un groupe à l'implication rare et à la générosité démesurée. Je ne vous recommanderai jamais assez d'aller lire l'interview des français de SPITBACK dans nos colonnes, eux qui ont enregistré un titre avec Pelbu et qui ont superbement témoigné dans nos colonnes de la gentillesse du personnage. Et pourtant, avec un charbon ardent comme Bluffs, Lies & Alibis entre les mains, difficile de croire que ces Anglais n'ont pas les nerfs à vif, le poing en permanence serré, en studio comme sur les trottoirs de Londres et d'ailleurs.
De mémoire, KNUCKLEDUST n'a jamais fait aussi fort, n'a jamais été aussi complet que sur cet album. Je garde en tête l'excellent Unbreakable de 2005, qui est pour moi la pierre angulaire de leur discographie, sans avoir imaginé qu'un jour, un nouvel opus puisse lui être supérieur. Ce jour est arrivé, et on ne le comprendra qu'après l'avoir réécouté. Il faut consacrer une première audition à la haine pour se mettre en condition. KNUCKLEDUST est avant tout un groupe contestataire, qui balance sur des sujets sensibles, fort de la colère du Hardcore et de l'énergie du Punk. Ainsi, je crois que beaucoup de personnes se sentiront visées par les paroles de "Facecrook" (interprétée en duo avec DBS d'INJURY TIME), de même qu'en cherchant bien, on pourrait se trouver une petite part de culpabilité dans chacune de leurs chansons. Il y a ensuite cette deuxième écoute, indispensable car elle change la donne. Notre concentration se porte alors davantage sur des détails, des séquences atypiques qui rendent Bluffs, Lies & Alibis bien différent de l'album de Hardcore stéréotypé et borné. KNUCKLEDUST est disposé à certaines inclinaisons mélodiques, à certains efforts de composition, comme un compromis entre le HxC over-couillu de "Barbed Wire Noose", celui over-old-school-avec-chœurs du titre éponyme et celui over-BORN FROM PAIN de "Spill The Hate". L'occasion pour moi d'évoquer cette composition, qui illumine de son aura et de son impact tout un disque, avec notamment une minute trente de grosse bagarre sur la fin qui te donnera envie de casser ton salon tout seul comme un con. Paradoxalement le morceau le moins "KNUCKLEDUST" du full-lenght mais le plus magnétique puisqu'on connaît l'efficacité primitive de compositions plus typées comme "Ride This Storm" ou encore "Envy Eyes" avec en support Fat Tom de NINEBAR et Nick de DICTION.
La guerre, rien de moins. KNUCKLEDUST a d'autant plus de mérite qu'il n'a pas bénéficié de la pub engendrée par le label "NYHC" pour se faire connaitre. Ici c'est Londres, berceau du "UKHC". Et depuis 1997 et ce premier album éponyme, Pelbu, Nic, Wema et Kay écument cette scène avec dans leur sac, la révolte et l'éthique. Il n'est donc pas étonnant d'avoir reçu en plein visage une brique du nom de Bluffs, Lies & Alibis pour fêter dignement, dans un éclat de dents cassées, quinze ans carrière. A force de dépaver, tôt ou tard, ils finiront par tomber sur du sable.
Ajouté : Dimanche 24 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Knuckledust Website Hits: 6534
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