« Je me mentais … Je n’ai jamais été un soldat héroïque disparu glorieusement sur le Front Est ! L’Epée m’a montré la vérité … J’étais un violeur ! Un monstre ! un VAMPIRE ! J’ai mérité de mourir !… Je suis vraiment en Enfer ! Alors … Autant en profiter ! »
Non, Requiem, nouveau Resurrectionniste, fait Chevalier Vampire au service du Comte Dracula, ne va pas se priver. Il est à présent un puissant Chevalier du Nosferatu et compte bien jouir des souffrances de sa nouvelle existence : dompter les Pouvoirs de la Bête qui sommeillent en lui, affronter les goules et mutants lors d’une bataille mémorable, succomber aux charmes de la dangereuse Dame Claudia (*), s’empiffrer de chair et de sang putréfiés, et aller célébrer sa victoire à Necropolis lors de la Danse Macabre. Pourtant, Requiem montre déjà des signes de faiblesse lorsqu’il découvre que son amour perdu, Rebecca, est également réapparue sur Resurrection… en tant que Lémure et ennemie des Vampires.
Peu à peu l’intrique se met en place. Entre complots, trahisons, orgies, guerres sanglantes et perversion, y a-t-il encore de la place pour l’amour sur Resurrection ? Quel rôle doit jouer Requiem ? D’autant qu’encore une fois, Rebecca (Juive sur Terre), se trouve dans le camp adverse. Le meilleur ami de Requiem, Otto, lui conseille d’ailleurs d’oublier le passé … A ce titre, les auteurs Pat Mills et Olivier Ledroit jouent avec le passé à plus d’un titre, et multiplient les clins d’œil en tous genres. Il faut voir Requiem se battre contre l’abominable Anthrax, sorte de mutant pullulant de tous les virus existants, jusqu’au moment où l’infâme créature se retrouve suspendue au haut d’une tour tel King Kong sur l’Empire State Building. Sans parler des nouveaux personnages présentés lors de cette Danse Macabre : Elisabeth Bathory (comtesse de Transylvanie qui tortura et massacra 600 jeunes vierges), Black Sabbat de Dracula (en réalité Aleister Crowley, la Grande Bête qui écrivit le Livre de la Loi), Robespierre, Attila ou encore Caligula (celui là même qui éventra sa sœur et lui arracha son bébé du ventre), tout autant de figures faisant référence à la face sombre de l’Histoire.
Il convient de noter que toute cette cruauté ambiante ne saurait être mieux illustrée par le talentueux Olivier Ledroit. Même si on retrouve par instants la confusion des Chroniques de la Lune Noire (voir les affrontements entre vaisseaux), le Français s’est surpassé. Entre un aperçu lugubre et gothique de Necropolis, un Cimetierre des Vampires à la grandeur égyptienne et une Danse Macabre aux allures d’élégant et décadent rituel, Ledroit prend plaisir à dresser de nouveaux cadres somptueux, toujours à prédominance noire ou rouge. Même si dans ce nouveau chapitre, le feu semble prendre de l’importance … On peut aussi essayer de compter le nombre de fois où l’artiste a glissé le fameux chiffre à trois « 6 » sur ses planches. Toutefois, voilà un graphique qui peut paraître oppressant pour les non initiés. Il s’agit là du seul reproche – non négligeable – qu’on peut formuler à l’encontre de Danse Macabre. Et l’horreur n’est pas à son comble. Car bientôt vient le Tome 3 de la saga Requiem Chevalier Vampire : DRACULA…

(*) à noter que le sexy personnage de Dame Claudia ait l’objet d’une autre série réalisée par Pat Mills (textes) et Franck Tacito (dessins).