Rien sur cette pochette bien mal choisie ne laisse présager ce qui va suivre pendant 25 minutes. Inapproprié, cet artwork ? On croirait l'illustration pour le premier album d'un groupe de Metal progressif à la fin des années 80 ... L'intro "The Descent" et ses arpèges acoustiques mènent encore sur une fausse piste, faisant croire aux prémices d'un Folk Metal maintes fois entendu. Mais quand résonnent les premières notes de "The Sun Dies Here", le doute n'est plus permis : c'est bien de Death Metal dont nous allons parler avec STORM CRY.

Fondé en 2010 à Venise par Roberto Bindi (chants) et Francesco Pasinato (guitares rythmiques), STORM CRY a mis quelques temps à trouver sa voie avant de clairement se revendiquer du courant Death Metal mélodique venu de Suède. Attention, ici, points de claviers et de voix claires parsemées par ci par là à la IN FLAMES. Non, le style pratiqué par STORM CRY se rapprocherait de celui des Vikings d'AMON AMARTH : rien que l'introduction et le break de "Beginning Of Darkness" révèlent une affiliation plus qu'évidente. Et il faut bien reconnaître que Roberto chante à la manière de ce gigantesque barbu de Johan Hegg. Les guitares de Pasinato et Leonardo Doro (guitare solo) mènent la danse, à grands coups de riffs typés Heavy Metal et de thèmes mélodieux (jouissifs sur "Void"), quand Leonardo ne s'adonne pas à quelques envolées bien inspirées ("Void", "The Sun Dies Here", "Fear Now").

STORM CRY ne ressent pas le besoin de jouer à vive allure, à aucun moment ils n'empruntent les rythmes effrénés du Metal extrême qui viendraient entacher la lourdeur du propos (sauf le temps de quelques écarts sur "The SYS"), et c'est flagrant sur ce puissant "Fear Now" par exemple. Tandis que la batterie de Matteo Rizzo joue un rôle essentiel dans cette capacité à sonner terriblement Heavy et martial, on regrettera que le mixage ne rende pas franchement hommage au boulot abattu par le bassiste Leonardo Pasqualetto (serait-ce lui qui joue le solo de "Fear Now" ? Mystère...). C'est vraiment le seul reproche – non légitime car STORM CRY ne dispose pas des mêmes moyens que les pointures du genre – qu'on pourra adresser au sujet de ce Beginning Of Darkness plein de promesses, et dont on ne se lasse pas.