SLAVE ZERO (ie) - The Pain Remits (2008)
Label : Double Standard Productions
Sortie du Scud : 30 avril 2008
Pays : Irlande
Genre : Death Metal / Hardcore
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 26 Mins
Le récent emballement provoqué il y a peu par le dernier EP de GROUND OF RUIN m'a définitivement convaincu de ne plus jamais sous-estimer aucune sortie de l'underground irlandais. De l'underground, justement, SLAVE ZERO aurait pu s'en défaire. Problèmes de gestion ? Mauvais choix musicaux ? Inconstance ? Nulle raison n'explique réellement cette stagnation. Les faits imposent cependant de relever qu'après bientôt 14 ans de service (le groupe fut fondé en 2000), SLAVE ZERO est toujours présent et vient juste de sortir, le 10 novembre 2013, un nouvel EP (Disambiguated Visionary) succédant à leur second full-lenght (Exempt From All Tolerance) de 2009. Un rythme tranquille qui sied assez bien à leur musique, pas franchement tortillée du bulbe (encore que ?) mais convenablement efficace.
S'il en fallait un témoin, ce serait l'EP The Pain Remits de 2006. Ça tombe bien, Double Standard Productions nous en propose ici une réédition ! Alors j'annonce. Très chers amis, que vous soyez fans de Death Metal ou de Hardcore new-school, SLAVE ZERO est fait pour vous. Précisément parce que leur sens de la combinaison n'est pas grossier. Il ne s'agit pas de mélanger les genres avec indélicatesse. Non, sur ce point précis, cet EP est davantage fouillé, de telle façon que Death et Hardcore font un peu chambre à part, chacun trouvant un espace d'expression différent. Le Death s'émancipe principalement au travers du riff, dégoulinant d'agressivité et de gras, tel qu'on peut le constater très vite sur le premier morceau éponyme. Techniquement, tout raccorde les instrumentistes à cette mouvance, y compris les blasts oppressants de Bob Ryan. Les growls (signés du bassiste Andy Coade) et la vitesse d'exécution patibulaire de "Relief" vont également dans ce sens. Idem pour la production explosive, étonnamment professionnelle pour un album initialement autoproduit. Quant à la furie du Hardcore, assez éloignée des codes de la vieille école, elle prend corps dans la voix de Graeme V. Flynn, hurleur en chef de la troupe dont le timbre volcanique donne une intensité très particulière aux compositions. On ne pourra guère éviter quelques préjugés à propos de The Pain Remits, à commencer par l'évocation de son l'hyper-rugosité maladroite. C'est vrai. Sauf que quand un morceau aussi complet que "Soul Of Ruin" (et que dire de "Faceless" ?), agrémenté de ses leads mélodiques intuitifs, met son petit monde d'accord, il n'y a plus grand-chose à rajouter. Ou plutôt si, continuons encore un moment, juste le temps d'évoquer "I Fear You" qui, à la fois dans la juxtaposition des chants (Hardcore, Death et même Black) et dans le maniement des baguettes (quelques influences Punk et Grind perceptibles), nous confirme que ces Irlandais ont eu le bras long et le nez creux. Un portrait peu harmonieux, et pourtant...
SLAVE ZERO a trouvé le bon filon et l'exploite avec suffisamment de panache pour faire son trou. Un trou qu'on prendra soin d'éviter, de peur de s'y casser quelque chose. Dents, nuque, tout est susceptible d'y passer, pour peu que vous ouvriez vos chakras à cette énergie addicto-communicative. Une simplicité de l'effort qui, ma foi, ne se ressent plus vraiment sur Disambiguated Visionary et ses titres compliqués. Je n'aime pas trop dire ça, mais pour le coup, SLAVE ZERO, c'était (vraiment) mieux avant.
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Slave Zero Website Hits: 5956
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