SLOWLY WE ROT (be) - Poverty Of Existence (2015)
Label : Skin And Bones Records
Sortie du Scud : 13 février 2015
Pays : Belgique
Genre : Blackened Fastcore
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 16 Mins
Après l'Australie, restons en Europe, après tout nous avons voyagé assez loin comme ça. La Flandre, ça vous plaît ? Après tout, les wallons sont sympa, mais parlent français, alors il faut faire attention à ce qu'on dit. Là, pas de soucis, et je doute d'ailleurs que les SLOWLY WE ROT y prêtent attention.
SLOWLY WE ROT, comme l'album des floridiens d'OBITUARY ? Oui c'est bien ça. Et si ces derniers pouvaient se targuer d'avoir inventé le Death maladif, les flamands eux ne se posent pas ce genre de question. Mais ils jouent une musique aussi peu propice à la joie et au bien vivre. Une sorte de Hardcore bien sombre, comme mâtiné de Black et de Crust, enfin un truc bien poisseux qui vous fait vous regretter de vous être levé. Eux ne se sont pas levés il y a très longtemps d'ailleurs, puisque leur formation date de février 2013. N,C,V et S ont déjà sorti un split avec DEPRAVATION qui n'engendrait pas chez l'auditeur un sourire plus franc.
C'est si triste que ça la Flandre ? A priori oui, si l'on en croit la musique s'échappant des pistes cohérentes de ce Poverty Of Existence. C'est simple, si les quatre acolytes n'avaient eu d'autre but que de vous convaincre que la vie n'est qu'un tas de merde et la civilisation des ruines fumantes, ils ne s'y seraient pas pris autrement. Ambiance crevarde et pesante, guitare sourde, grave et sursaturée, rythmique qui ne s'en laisse pas compter question vitesse mais qui écrase la grosse caisse régulièrement, chant qui lacère ses cordes vocales avec des tessons de bouteille, basse qui gronde, tout est là pour faire sacrément mal à la tête. Mais le pire, c'est que ça fonctionne, que ça tourne à plein régime, et qu'en fin de compte, c'est plus que convaincant.
Et c'est même assez effrayant en fin de compte. Pour comprendre ma réaction, écoutez le traumatique et désespéré "Solitary Realm", qui se complait dans un genre de Sludge doomy et core, comme si la vague NOLA s'était écrasée sur les rives du Sludge Doom anglais de la fin des années 90. La lumière ne filtre pas, les volets sont clôt, et on reste sur le perron à contempler le triste spectacle désolant de la nature humaine. Pas gai certes, mais réaliste, un point pour eux. Mais même sur des formats plus courts, le quartette s'arrange toujours pour ne pas rester accroché à une seule branche. "Among The Roaches" démarre core, sans se poser de questions, laisse la guitare triturer un riff bricolé mais nerveux, avant que la machine ne s'emballe et ne déballe quelques secondes d'un Grind fumant et brûlant. Puis retour à la case lourdeur, moiteur, le tout en moins de deux minutes.
On retrouve plus ou moins ce schéma sur le morceau éponyme, qui jongle aussi avec les rythmiques, sans paraître essayer d'assembler un puzzle dont les pièces ne seraient pas complémentaires. Mais aussi sur "Heiress", plus sec qu'un trottoir après l'ouverture de Pôle Emploi. Dissonances, percussions tribales troublantes, hurlements stridents, et conclusion en forme de postulat Doomcore épuisant de ténèbres. Chaud, très.
Mais les brûlots concis et sans pitié ne manquent pas pour autant à l'appel. Ainsi "Scalp Them" ne fait aucun cas de son titre sans empathie, et s'affole d'un Crust Grind ultra violent et compact, même chose sur "Worn Out" qui s'alourdit un peu sur sa fin, à la BRUTAL TRUTH vraiment maladif, et "Guillotine Twins" en intro frappe tout aussi fort, tout en lorgnant déjà vers les structures des morceaux analysés plus haut.
Rien à jeter sur cette cassette des Belges, que je vous conseille histoire de foutre les boules à votre autoradio. Si le mélange des genres les plus agressifs est votre quête personnelle, jetez vous sans attendre sur ce Poverty Of Existence, qui n'est que violence, désespoir, lucidité, lourdeur et vitesse incontrôlée.
Ca n'a pas l'air marrant la Flandre quand même. On connaît les briques, les rues un peu sombres, mais il doit quand même y avoir des coins sympa non ?
A en croire SLOWLY WE ROT, et bien... Non.
Tant pis.
Ajouté : Lundi 20 Avril 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Slowly We Rot Website Hits: 6332
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