DISTILLATOR (nl) - Revolutionary Cells (2015)
Label : Empire Records
Sortie du Scud : 10 Février 2015
Pays : Hollande
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 35 Mins
"DISTILLATOR est un trio d'Enschede, en Hollande. Influencé par des groupes comme SLAYER et DESTRUCTION, ces gentlemen vous ramèneront à l'époque du boom Thrash des années 80. Sur scène, ils portent du spandex et sont bardés de cartouchières, ce qui en fait une attraction indispensable pour tous les fans de Thrash!"
On peut difficilement faire plus clair, et moins mensonger! Fondé en 2013, DISTILLATOR n'avait jusqu'à lors à son actif qu'un EP, mais depuis le début de l'année, ils ont ajouté à leur CV un longue durée que je vous propose de découvrir aujourd'hui.
Pour faire simple, DISTILLATOR, comme son nom l'indique, fait partie de cette scène Néo Thrash qui s'active depuis quelques années, menée d'une main de fer dégoulinant de produits toxiques par MUNICIPAL WASTE, et suivie avec enthousiasme par ALKOHOLIZER, RED RAZOR, CHEMICIDE, ENDLESS BRUTALITY et autres REANIMATOR.
Leur unique but, et avoué je le précise, faire revivre la brutalité juvénile de la génération Thrash de 1984/1987, en faisant ouvertement référence à des albums cultes comme Reign In Blood, Bestial Invasion, The Legacy, Pleasure To Kill ou Evil Invaders.
Qu'en est il de nos héros bataves du jour ? Leurs références sont claires comme précisé dans leur bio, citer SLAYER et DESTRUCTION dans le texte, et de ce côté là, vous pouvez les croire sur parole, ils connaissent leurs classiques.
Si la trame de fond, le son, l'esprit sont directement empruntés à MUNICIPAL WASTE, parfois au sein même d'un groupe de riffs, j'affirme qu'en tant qu'objet de synthèse, Revolutionary Cells frappe fort, précis, vite et efficace. Il parvient sans aucun mal à intégrer la folie de la bande à Schmier au sein des structures carrées et effilées de la paire King/Hanneman, le tout en gardant cette touche contemporaine. Evidemment, les allusions sont parfois très directes. On entend plus d'une fois en écho les envolées vocales hystériques du chanteur allemand, et les licks de guitare semblent tout droit exhumées d'un volet inédit d'Eternal Devastation ou Release From Agony. La vitesse d'exécution et la précision au cordeau sont piqués à la triplette culte de SLAYER, Reign/South/Seasons, et il faut avouer que Marco P. s'en donne à coeur joie dans le Lombardo style. Le mimétisme est tellement flagrant que même les soli en sortie de gamme sont compris dans l'addition, et fleurent bon les dérapages de "Raining Blood".
Est ce pour autant qu'avec autant de parrainages célèbres la mayonnaise prend ? Tout ça ne sent il pas le réchauffé ou le plagiat à peine masqué ? La réponse est un immédiat et massif "NON", tant le trio déborde d'enthousiasme et joue avec ses tripes.
Si tout est bon dans le cochon, c'est aussi le cas ici. La distillerie tourne à plein régime, et tous les rouages ont été bien huilés.
Ne le nions pas, l'ensemble est costaud, et ce pour plusieurs raisons. Le groupe a travaillé ses riffs, n'a gardé que les plus percutants et tranchants, avec cette syncope symptomatique du jeu des guitaristes des années 80. La rythmique s'adapte, appuie le tempo sans en faire trop, tout en gardant une certaine liberté de jeu. Le chant est parfait, rauque et sec quand il le faut, aigu, frais et légèrement cogné quand il part en vrille, mais il ne lasse jamais et se montre très convaincant.
Les morceaux en eux mêmes s'ils privilégient l'assaut frontal véloce ménagent de larges parties bien Heavy qui offre une variété indéniable à l'ensemble. On trouve bien évidemment un paquet d'hymnes à reprendre en coeur, dont un fatal "Suicidal", un phénoménal "Saturation Bombing", troué par des interventions en solo complètement hystériques, un fort Heavy et goulu "Revolutionnary Cells", qui calme le jeu et fait la part belle aux choeurs fédérateurs (et qui sent bon le "Release From Agony" de DESTRUCTION), mais surtout un fulgurant "Death Strip" qui débute comme un SLAYER passablement agité de soubresauts ASSASSIN, avant de se fourvoyer dans un final itératif, empruntant au passage la redondance des riffs du meilleur MORTAL SIN. On pense EXUMER au passage, le meilleur tribute band indirect de SLAYER, pour cette voix sournoise, et cette guitare précise comme un scalpel...
L'album se termine même sur une énième hybridation USA/Allemagne, encore une fois proche de la perfection, et "Sacred Endoctrination" de se finir sur une trame Heavy, lacérée d'accélérations, et mise en exergue par un batteur qui part en roue libre, injectant encore une fois une bonne dose de folie à l'ensemble.
Qu'à cela ne tienne, pour une fois je n'accorderai pas à Revolutionary Cells de DISTILLATOR le sempiternel 8/10 qui sanctionne tout nouvel effort de Néo "Old School" Thrash qui tient bien la route. Je lui accorde un point de plus, pour leur sauvagerie, leur précision, l'ambiance explosive qu'il dégage, et parce qu'à part des emprunts parfois un peu voyants, cet album est le meilleur d'un style qui n'en finit pas de renaître.
Fan de Thrash, lève toi, et beugle ! DISTILLATOR à du costaud pour toi, et comme le disait Lino, "c'est plutôt une boisson d'homme".
Que MUNICIPAL WASTE ne se repose pas trop sur ses lauriers, car ces trois chiens fous venus de Hollande risquent de les piétiner allégrement !
Ajouté : Jeudi 26 Novembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Distillator Website Hits: 5482
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