DILDO'S PANDA FIGHT (FRA) - Kill Me I'm Famous (2015)
Label : Autoproduction
Sortie du Scud : 22 Octobre 2015
Pays : France
Genre : Sonophoque Metal
Type : Démo
Playtime : 5 titres – 21 minutes
Les pandas, c'est rigolo. Ça fait rire tout le monde en fait, et puis c'est noir et blanc, c'est tout rond et ça fait des galipettes. En gros, ça ressemble à un mix entre Gene Simmons et un gros ourson, sauf que ça mange du bambou et que ça ne chante pas "God Of Thunder".
Mais de là à les imaginer en train de se battre avec des godemichés... Des double dong aussi non, pour que les deux rigolent ?
Les gars, vous êtes irrespectueux. Vous mériteriez de finir dans un épisode de Ranma 1/2 écrit par Stone et Parker. Et là, je peux vous garantir que vous feriez moins les malins avec un truc de trente cinq centimètres dans la rondelle.
C'est affligeant comme intro, mais je trouve que ça colle bien à l'univers du groupe qui a osé s'en servir comme gimmick. Et en plus, alors que l'espèce est en voie de disparition, ils veulent les laisser se faire occire. Non messieurs, nous ne ferons aucun mal à ces charmantes bestioles peluches, par contre, je vais vous régler votre compte via chronique interposée.
Bon cessons ici toute digression ironique, et présentons les trois lascars en question. DILDO'S PANDA FIGHT est donc comme vous l'aurez compris un trio qui nous vient de Mâcon, et non d'Asie, et comprend dans ses rangs Nicolas, l'ancien bassiste d'AKIRISE, pour vous mettre un peu sur la bonne piste.
Depuis, le Nico s'est reconverti dans la Fusion qui brasse et qui hennit, et voici donc le résultat des premières réflexions intenses des mâconnais, sous la forme d'une démo digitale ou physique disponible non dans les parcs ou les zoos, mais bien sur leur Bandcamp. Gratos en digital, pour un prix dérisoire en version CD, cette livraison cinq titres place derechef les débats sur le terrain de la voltige musicale et de la gymnastique stylistique, puisque les olibrius semblent incapables de se focaliser sur un créneau en particulier.
C'est donc de la fusion comme je le disais, mais pas celle des nineties ne vous inquiétez pas. Ici point de gros riffs Metalcore associés à une rythmique Funk, mais plutôt une sorte de dadaïsme musical qui emprunte les blagues biscornues de SYSTEM OF A DOWN, la souplesse syntaxique des PRIMUS, pour les fondre dans un Néo Red Hot Metal à la limite d'une transposition de Zappa dans l'univers du Hard Rock torride.
C'est compliqué à traduire avec des mots français ou pas, et j'ai même failli créer un alphabet spécial pour les situer, mais je me suis dit qu'après tout, le défi linguistique et sémantique en valait la chandelle. Et puis de toute façon, les pandas parlent le plantinois (mélange de plantigrade et de chinois), alors ils ne vont rien comprendre.
Tout ça pour dire que :
- Dorke, Prapeur et Fiko manient bien leur instrument, et je ne fais aucunement allusion à leur appendice, mais bien aux trucs qui marchent avec des cordes, des peaux et des baguettes.Et un peu du métal aussi.
- Bien que partant un peu dans tous les sens, leur musique se tient, un peu de traviol certes, mais elle tient quand même, à la lisière de l'expérimental métal, du Néo Frappacore et du Hard of a Down à la Française.
- C'est bien secoué, c'est bien sur à prendre au trente sixième degré au niveau des textes, mais ça se suit sans lampe torche dans la nuit, et puis si vous n'êtes pas du genre à craquer au bout du sixième break dans une chanson de quatre minutes, vous ne devriez pas être trop effrayé.
- C'est super bien produit, clairement, puissamment mais sans en rajouter, et Nico n'a rien perdu de sa versatilité à la quatre corde, comme le prouve le final "Envy" qui se joue des boucles rondes qui s'enroulent autour du cou d'une batterie souple avant de l'étrangler.
- La guitare n'arrive pas trop à se fixer non plus, mais en son clair comme en distorsion légère, les plans sont nickel, même lorsqu'on bloque sur trois ou quatre notes qui ne dépareilleraient pas sur un EP de Nintendocore passé au ralenti.
Voilà pour quelques éléments posés en vrac, mais avec une certaine logique évolutive. Mais ne glosons pas pendant des heures puisque la musique de DILDO'S PANDA FIGHT s'écoute, et ne se lit pas, quoique couchée sur partition, ça peut être rigolo.
C'est un bric-à-brac quand même bien ordonné, un genre d'Emmaüs de l'ouverture musicale, qui est bien sur Rock, mais pas toujours Hard, et qui reste Heavy même dans les passages louchement chaloupés. Cherchez l'erreur, mais en même temps, le trio en a disséminé partout, histoire de jouer avec vous.
C'est ludique mais traité sérieusement, c'est bizarre et pourtant évident, mais en tout cas ça joue, ça stimule, et au moins, ça rompt avec la monotonie ambiante.
Alors à voir maintenant s'ils parviennent à maintenir le cap sur un LP entier, mais je demande à voir.
Je n'espère qu'une chose. Qu'ils ne se pointent pas sur scène déguisés en panda, sans slip, avec des gros trucs en plastique en forme de chibre pour se foutre sur la gueule.
Le cas échéant, j'appellerai la PETA (Panda Exhibitionist Tendency Authority), et ils finiront dans une cage à Sumatra.
Bien fait pour leur gueule.
Ajouté : Jeudi 14 Janvier 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Dildo's Panda Fight Website Hits: 6923
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