DOLL SKIN (usa) - In Your Face (2015)
Label : Cargo Records
Sortie du Scud : 18 décembre 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Rock N'Punk
Type : EP
Playtime : 6 titres – 22 minutes
Ben alors monsieur Ellefson, c'est à force de supporter la mauvaise humeur et les bouderies de Dave Mustaine que tu t'es mis à faire les sorties d'école ? Hum ? Genre "J'en ai marre de ce connard... Oh tiens, des lycéennes !" Ça donne des trucs pas très clairs quand même, va falloir t'expliquer un minimum avant que tous tes fans ne te prennent pour un pervers.
Dixit David E, himself :
"La première fois que j'ai vu les DOLL SKIN jouer, c'était lors d'un tremplin auquel mon fils m'avait demandé de venir l'année dernière. J'ai été totalement bluffé par leur énergie et leurs chansons, ce qui m'a amené à leur proposer de rentrer en studio l'été dernier pour produire leur EP In Your Face. Elles sont jeunes et fraîches, mais elles n'en sont pas pour autant des personnages pour adolescentes branchées, elles sont totalement fasciné par le vieux Punk Rock... Je suis devenu fan dès le premier jour".
Bon en même temps, difficile de lui en vouloir. Il est certain que Sydney (chanteuse, 15 ans), Alex Snowden (guitariste, 16 ans), Nicole Rich (bassiste, 17 ans) et Meghan Herring (batteuse, 19 ans) sont absolument ravissantes, et qu'elles incarnent sans le vouloir une certaine forme de joie de vivre exubérante et Punk Rock à laquelle il est difficile, voire impossible de résister.
Mais quand même Dave... Même pas une seule majeure ? Là tu pousses le bouchon un peu trop loin dans le genre... Et tu sais quoi? Je te comprends, malgré mon air moralisateur.
C'est vrai, tes petites protégées assurent. D'ailleurs, elles ne se retrouveraient pas sur le légendaire label Megaforce le cas échéant. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que les lycéennes soient foncièrement Metal, loin là même. Certes, leur énergie n'a rien à envier à AIRBOURNE ou ACCEPT, mais leur créneau serait plus Punk Rock à grosse tendance bubble gum Pop, sans pour autant les réduire à de jolies poupées de plastique qu'on regarde plus qu'on écoute. Quoiqu'on les regarde. Mais on les écoute aussi.
Et c'est d'ailleurs une bonne idée, puisque les six morceaux de ce premier EP font montre d'une euphorie totalement juvénile. Les musiciennes connaissent leur boulot, mais se laissent aller à une fraîcheur de composition tout à fait délicieuse. La guitare d'Alex est affûtée, la voix de Sydney est craquante de ses intonation adolescentes, et la rythmique Nicole/Meghan se montre stable, enjouée et salement solide. Il serait facile de voir en DOLL SKIN une sorte de croisement inter générationnel entre les GO GO's, les RUNAWAYS et les BANGLES projeté dans l'univers cartoonesque de Josie And The Pussycats, et c'est en partie vrai. Mais ça ne les a pas empêché de tourner avec des cadors métalliques tels que GREEN JELLO ou DRI, ce qui vous en conviendrez, fait bel effet sur un CV.
Alors pour autant, les demoiselles ne révolutionnent rien. Mais elle diversifient leur approche de la musique pour couvrir un maximum de terrain. Elle se frottent (pas trop près, jailbait warning...) au Punk Rock salement Pop Rock ("Family Of Strangers"), au Post Grunge à la JANE'S ADDICTION ("Weatherman"), à la ballade amère et tamisée made in ALICE IN CHAINS ("Blind"), à l'hymne Fast Pop N' Rock guilleret ("Wring Me Out"), le tout avec un brio indéniable et un air effronté clairement affiché sur leur visage.
La prod' de David respecte en tout point leur identité, ne cherche pas à les faire grandir trop vite, et les laisse virevolter de leur énergie teen qui dépote et emporte l'adhésion, même celle des vieux cons dans mon genre.
C'est un genre de Sucker Punch version manga soft, mais les peaux de poupée sont loin d'être aussi douces que leur nom ou leur sourire ne veulent bien le montrer. Et lorsque Sydney décide de donner du gosier, la jeune vocaliste n'a pas à rougir d'une quelconque comparaison avec des chanteuses plus confirmées, ce que prouve avec excitation "Let's Be Honest". Elle se lâche complément sur un refrain absolument irrésistible qui symbolise mieux que n'importe quel autre morceau la spontanéité d'une jeunesse musicale qui ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, mais juste à prendre du bon temps tout en restant pro jusqu'au bout des ongles.
D'ailleurs, les DOLL SKIN sont tous sauf lisses et ne ressemblent en rien à un joli produit marketing intelligemment vendu à une jeunesse décérébrée ou à de vieux libidineux Rock en mal de sensation fraîche. Jetez une oreille sur "So Much Nothing" pour vous en persuader, et si vous n'y trouvez pas des restes de la scène RRriot Girls des 90's, L7 ou BIKINI KILL en tête, c'est que vous avez vraiment l'objectivité rangée dans votre pantalon et les oreilles salement bouchées.
Non, moi je vais l'affirmer, parce que j'assume, j'aime cet EP. Il ne va pas chercher le loup dans la salle de retenue, mais il aime bien fouiner dans les coins et courir dans les couloirs du lycée pour faire claquer les portes des casiers.
C'est une sorte de Breakfast Club version 2015, les stéréotypes en moins, et l'énergie Punk en plus. Ce sont en tout cas six morceaux variés, joués avec le coeur, qui s'écoutent en boucle et qu'on se surprend à chantonner quand tous les potes ont le dos tourné.
Qu'elles soient jeunes et jolies à la rigueur on s'en tape. Le Rock n'a ni sexe ni âge, et celui proposé par In Your Face est en adéquation avec son message. Direct, sans faux cils et qu'on prend dans la gueule avec le sourire.
Bon Dave, je t'absous de toute intention malveillante. je comprends pourquoi tu as craqué aussi vite. Tu as pigé que le Rock, c'est avant tout la jeunesse et l'exubérance. So far, so good... Tu leur a bien tenu la main, mais maintenant il va falloir les lâcher.
Elles se débrouilleront toutes seules et de toute façon, tu es trop vieux pour leur courir après.
Ajouté : Vendredi 22 Janvier 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Doll Skin website Hits: 6075
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