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6:33 (FRA) - Dietrisch Von Schtrudle (Avril-2013)


6:33 a su après la sortie de son premier opus Orphan Of Good Manners sortir du lot et créer un univers unique grâce à une imagerie délirante basée sur un monde où les clowns tueurs sont rois. Une quête de la rédemption qui passe à travers la chasse aux nains. Un monde à la Freaks noir et inquiétant qui fascine et vous envoute d'emblée ! Ame sensible s'abstenir ! Cette fois-ci après un Ep Giggles, Garlands and Gallows sorti en 2012, ils reviennent avec un nouvel album The Strench The Swelling enregistré avec Arno Strobl (CARNIVAL IN COAL) au chant qui va leur permettre d'atteindre une nouvelle dimension tant ce méfait se distingue par son originalité et sa créativité. Les 6:33 naviguent dans un monde théâtral hors du temps qui permet de mettre en valeur leur musique très barrée mais toujours accessible ! On sent la nette influence de Devin Townsend dans l'esprit, une véritable référence pour le gang qui semble leur être profitable. Profitant de leur venue dans un bar parisien pour assurer la promotion de leur petite merveille, votre serviteur à soumis à la question Dietrisch Von Schtrudle afin de découvrir la véritable nature des 6:33. Interview découverte avec un musicien heureux et fier de sa collaboration avec Arno Strobl qui au fil des années s'est transformé en une amitié solide et durable. Magnéto Dietrisch Von Schtrudle, c'est à toi !

Line-up
: Rorschach (chant), Niko (guitare), S.A.D (basse), Dietrisch Von Schtrudle (clavier)

Discographie : Orphan Of Good Manners (2011), Giggles, Garland & Gallows (2012), The Stench From The Swelling (A True Story) (2013), Deadly Scenes (2015)

M-I Interviews du groupe : Dietrisch Von Schtrudle (Avril-2013), Howahkan Ituha (Jan-2015)



Metal-Impact. Je suppose que ce n'est pas la première fois que tu viens à Paris ! [Rires] ...
Dietrisch Von Schtrudle. Non, j'habite en banlieue parisienne, j'ai l'arrogance d'un banlieusard ! [Rires]

MI. Peux-tu me dire comment est né 6:33 ?
Dietrisch. C'est né de la rencontre de plusieurs musiciens qui à la base se connaissaient déjà et qui avaient envie de faire un projet musical un peu différent. Tout est né en 2010 sur un coup de tête et on a enchainé très rapidement sur un album en 2011 qui s'appelait Orphan Of Good Manners.

MI. C'est une rencontre de pur hasard ?
Dietrisch. A la base moi je n'étais pas dans le groupe, je suis arrivé juste après. Mais c'est né de la rencontre de trois potes de très longue date et qui ont rapidement trouvé deux autres musiciens Mr 2 et moi-même. C'était un cercle de personnes qui se connaissaient déjà à la base.

MI. Vous êtes satisfait de l'accueil qui a été fait à votre premier opus ?
Dietrisch. Il a été très bien accueilli par la presse. C'est un premier opus dont on est toujours très fier aujourd'hui même si forcément avec le recul tu as toujours envie de faire mieux après. Mais pour une première pièce, on est très content de ce que l'on a fait.

MI. Est-il proche de The Stench From The Swelling (A True Story) ?
Dietrisch. Je pense qu'il était plus fou fou. A la base, le projet était vraiment de faire un truc particulier qui regroupait différents styles sans se poser de questions. Le premier album est moins accessible et plus bordélique que ce que l'on a fait ensuite une fois que l'on a pu organiser nos idées.

MI. Vous avez donné des concerts après la sortie d'Orphan Of Good Manners ?
Dietrisch. Oui, on a du faire une trentaine de dates, pas de grosses scènes surtout des Caf' Conc' ou des petites scènes sur Paris ou en province. C'est vraiment après la sortie de l'Ep en 2012 qu'on a pu faire des concerts plus intéressants.

MI. Vous avez été très rapide au final !
Dietrisch. Oui, c'est vrai que l'on a réussi à pondre un truc par an, c'est un super bon rythme. Là pour le coup, tout le mérite revient à Nico le guitariste qui compose quasi intégralement tous les morceaux. Je suis épaté par la façon de composer de ce mec, c'est une machine de guerre. Tu le quittes à deux heures du matin et il te rappelle à neuf heure le lendemain avec un nouveau morceau sous le coude où il y a quarante pistes d'arrangements. Il a une façon de procéder super particulière mais très efficace.

MI. Quel est ton rôle au sein de 6:33 ?
Dietrisch. J'apporte quelques petits arrangements. Je m'occupe de toute la programmation des batteries. Il n'y a pas de batteur dans 6:33, c'est uniquement des machines. Je m'occupe aussi de tout l'aspect de production vu que c'est moi qui enregistre et qui mixe les albums. On a deux claviers et toute une tripoté de machines, samplers.

MI. C'est facile de jouer accompagné de machines ?
Dietrisch. Cela dépend, il n'y a pas vraiment de règle. Le truc quand tu bosses avec beaucoup de machines, des ordinateurs, des samplers c'est que parfois ça plante. Ce n'est pas une valeur sure.

MI. Cela vous est déjà arrivé ?
Dietrisch. Oui, on a eu des bonnes galettes, des chutes d'ordinateur pendant les concerts, des samplers qui plantent.

MI. Vous faites quoi dans ces cas-là ?
Dietrisch. On meuble ! [Rires]

MI. Vous avez ouvert pour Devin Townsend...
Dietrisch. Oui, cela a été un super moment dans la vie du groupe. On a vu que Devin jouait dans une salle à côté de chez nous (le Forum à Vauréal dans le 95). C'est une très belle salle de concerts où on a vu pas mal de shows. Dès qu'on a vu que Devin jouait là-bas, on a tanné les organisateurs. On leur a dit : "Les gars cette date-là elle est pour nous, s'il vous plait il faut qu'on la fasse". On s'y ait pris super en avance et finalement ça l'a fait. On a été prévenu à peine une semaine à l'avance qu'on assurait la première partie. C'était seulement notre deuxième concert avec Rorschach notre nouveau chanteur et ce fut un super moment. Rencontrer Devin était assez génial vu que l'on est tous très fan de son œuvre. C'était assez marrant parce que l'on venait de faire l'Ep avec Arno Strobl le chanteur de CARNIVAL IN COAL. Devin est un grand fan du combo, on a pu discuter ensemble sur le sujet et c'était marrant de voir que Devin connaissait les morceaux d'Arno.

MI. Comment avez-vous travaillé sur l'EP ?
Dietrisch. Pour le premier album, je suis arrivé dans le groupe alors qu'il était en cours de mixage. Il a été enregistré dans un studio du 95 et j'ai pu mixer deux titres. Pour l'EP et le nouvel opus tout a été fait dans mon studio. On bosse beaucoup en MAO, Niko le compositeur à un petit homme studio qui lui permet de maquetter un peu tout ce qu'il veut. Ensuite, on bosse en parallèle entre chez lui et chez moi. On a fait venir Arno Strobl de Belgique pour qu'il chante avec nous.

MI. Comment l'avez-vous rencontré ?
Dietrisch. En fait, c'est un concours de circonstance et c'est assez marrant. Sur Orphan Of Good Manners, il y un autre chanteur qui a quitté la formation aujourd'hui avec un featuring d'Arno sur un morceau.

MI. Il y avait aussi Guillaume Bideau !
Dietrisch. Oui, aussi. Avec Arno tout s'est fait complètement par correspondance. Il a enregistré ses parties dans un studio en Belgique et les a envoyé. Vu que notre chanteur nous avait quitté et que l'on avait une certaine phobie de se retrouver sans chanteur et qu'on avait vécu une bonne expérience avec Arno, on lui a proposé de travailler avec nous sur l'EP. Là pour le coup, cela s'est mieux goupillé car il a pu venir sur Paris pour enregistrer ses voix. On a fait ça dans un petit studio aménagé dans une piaule, je n'ai même pas la place d'enregistrer la batterie. Mais on a bien bossé dessus, le mixage a duré assez longtemps, on s'est bien préparé en avance donc on a eu le temps de tout peaufiner et je suis très content du résultat même si ce n'est pas à 100 % parce que j'ai toujours envie de faire mieux pour la suite. On a été très complimenté sur la production de l'EP et de l'opus.

MI. Pourquoi votre chanteur vous a quitté ?
Dietrisch. Pour des raisons personnelles, il chantait dans un autre groupe qui s'appelle JARRELL et qui a sorti un super bon album récemment. Il a décidé de faire une pause dans le milieu musical et il a quitté les deux formations. Il a recommencé la musique il n'y a pas longtemps mais il a fait une grosse pause.

MI. Est-ce que cela a été un choc ?
Dietrisch. Oui, on a vraiment flippé à ce moment là parce que dans 6:33 il y a énormément de chant clair et de type de voix différentes. Cela demande en toute modestie un bon niveau pour les morceaux. Autant sur Paris trouver quelqu'un qui gueule et a de la présence si tu tapes dans un rocher il y en a trois qui sortent. Mais pour trouver quelqu'un qui a un style assez caméléon qui sait tout faire, on avait peur de galérer. C'est pour cela que l'on a demandé à Arno de s'occuper du chant. Pour avoir bossé avec lui en studio, on a l'impression que tout est facile pour lui, c'est assez bluffant de le voir à l'œuvre.

MI. Vous avez recherché un nouveau chanteur ?
Dietrisch. Oui, pendant la composition de l'EP, on a trouvé notre nouveau chanteur, on a eu une chance inespérée. C'est Rorschach qui nous a rejoint. Vu que le processus de composition était déjà lancé avec Arno, il a fait un truc que peu de chanteur aurait accepté. Il nous a laissé enregistrer l'album avec Arno. Il a posé quelques chœurs et harmonies par ci par là. Il a participé à deux ou trois morceaux de l'opus. Il s'est vraiment mis en retrait pour bosser à fond sur les concerts, il a laissé sa place à Arno comme c'était prévu au départ.

MI. Comment allez-vous vous organiser en concert avec deux chanteurs ?
Dietrisch. En fait pour des raisons logistiques Arno ne sera pas là sur toutes les dates, ce n'est pas évident de le faire venir de Belgique. On a fait quelques dates avec lui. Mais il y a une bonne partie des concerts qui se feront sans Arno. Rorschach va réapprendre les parties d'Arno, ils ont les même influences même s'ils ont deux style différents. Ils arrivent à se retrouver sur les parties de chant, Rorschach assure très bien. Quand Arno est là, les voix sont partagées entre les deux chanteurs. C'est un choix un peu différent mais c'est sympa.

MI. Cela demande beaucoup de travail en amont ?
Dietrisch. Cela en demanderait beaucoup plus que ce que l'on peut faire. Quand on a un concert, Arno vient quelques jours avant pour que l'on puisse répéter sinon c'est du travail à distance entre les deux pour organiser tout au mieux. C'est vrai qu'il y a pas mal de répartition à faire entre les deux, il ne faut pas qu'ils se mangent les parties, il faut harmoniser le tout. C'est encore en cours de rodage même si on s'en est bien sorti sur les trois shows que l'on a donné pour l'instant avec Arno. Il y a encore moyen de bien harmoniser le truc.

MI. Le premier concert était au Divan Du Monde le 11 Janvier ?
Dietrisch. Oui, c'était super. Il y avait les deux chanteurs. Arno est arrivé deux jours avant et on s'est fait deux répétitions avant le concert, histoire de lever les doutes que l'on avait sur qui fait quoi. Après j'ai envie de te dire que l'on a un peu laissé faire la magie du truc et finalement cela s'est très bien passé. On est très content du résultat pour une première date.

MI. Vous avez ressenti de la pression ?
Dietrisch. Oui, on avait déjà fait plusieurs concerts justes avec Rorschach et avec lui on se sentait bien rodé parce que l'on répète souvent ensemble. Mais il y a toujours un stress lorsque tu te retrouves avec une nouvelle personne sur scène tu peux ne pas retrouver cet osmose qu'on avait en studio. On avait l'appréhension de ne pas retrouver cela en studio. Finalement Arno gère bien son truc et tout s'est très bien passé.

MI. Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?
Dietrisch. On essaye de faire un truc très visuel, c'est assez spectaculaire. C'est pensé comme un spectacle du fait de l'absence de batterie sur scène même si il y a deux synthés au niveau de la présence scénique cela ne remplace pas forcément un batteur qui tape sur ses futs. On essaye de mettre en avant un gros jeu de scène assez théâtral. On joue masqué avec beaucoup de lumière. On travaille sur de la vidéo, on essaye de mettre toutes les chances de notre côté pour que ce soit un bon spectacle.

MI. Comment est née cette idée de porter des masques ?
Dietrisch. A la base c'est un délire, on est toujours obligé de penser un minimum à SLIPKNOT mais ce n'était pas vraiment l'idée. On voulait plus se mettre dans la peau d'un personnage. On s'est rendu compte que lorsque tu jouais et que tu étais planqué derrière un masque cela t'aidait à assurer un jeu d'acteur et à te désinhibé, à faire des trucs que tu te permettrais pas du tout si tu étais à visage découvert.

MI. Vous cultivez une image à la KISS ?
Dietrisch. C'est là que tu fais la différence avec SLIPKNOT. Les masques, on prend cela comme un outil scénique. Mais à côté de cela, il n'y a pas de délire anonyme. On est masqué juste sur scène et dans les clips. Et encore la dernière vidéo que l'on a tournée était sans masques. C'est une partie de notre jeu de scène en fait.

MI. Vous avez décidé d'offrir gratuitement l'EP en téléchargement !
Dietrisch. A la base, c'était censé être juste un EP. il ne devait pas y avoir forcément d'album avec Arno par la suite. On a voulu enregistrer cet Ep qu'on a mis en téléchargement gratuit sur Internet pendant un mois. Finalement cela s'est super bien passé, il a été téléchargé 2300 ou 2400 fois. On a eu d'excellentes chroniques et je crois aucune mauvaise ce qui est hallucinant pour nous. On ne s'attendait pas à un tel retour et, du coup, on a décidé d'enregistrer de nouveaux titres pour les ajouter aux trois morceaux qui figuraient sur l'EP et faire une vraie sortie cd pour donner une deuxième vie à cet EP. Mais ces chansons, à l'origine, ne devaient pas sortir en version physique.

MI. Il n'y a pas eu de version physique de l'EP ?
Dietrisch. Non, on en a pressé une cinquantaine pour les concerts. Mais il n'a jamais été vendu ailleurs.

MI. As-tu participé à l'élaboration de l'histoire de The Stench From The Swelling (A True Story) ?
Dietrisch. C'est un peu de ma faute. A la base, on voulait laisser le champ libre à Arno sur les textes. Mais on avait cette histoire qui nous tenait à cœur avec Nico. C'est très con mais c'est la triste vérité, Nico à la phobie des clowns et moi des nains. C'est très sérieux. Je ne leur veux aucun mal mais j'ai très peur, c'est une vraie phobie. Vu l'ambiance des morceaux en version instrumentale qui était déjà assez avancé, on a pensé à cette histoire qui partait au départ dans un trip un peu plus politique. On a imaginé cette espèce de clown qui arrivait à gravir tous les échelons en politique, pour créer une espèce de dictature bizarre, un régime très répressif contre les nains, un truc un peu con. Arno a tourné l'histoire différemment en gardant les mêmes outils mais en créant un conte plus sordide. Il a vraiment super bien bossé là-dessus.

MI. Quand on regarde la pochette de l'opus, on pense à Stephen King !
Dietrisch. Un petit peu quand tu vois un clown tueur tu penses toujours à Stephen King. C'est vrai il y a aussi Freaks dans l'idée, c'est une imagerie que l'on aime bien. On a pensé aussi pas mal à tout l'imaginaire de Tim Burton. C'est un peu un mélange de tout ça.

MI. Votre musique est très hybride avec des morceaux très longs, c'est difficile à travailler ?
Dietrisch. Oui, il y a trois titres de dix minutes. Encore une fois tout le mérite revient à Nico. Je ne sais pas comment il travaille mais voilà cela s'enchaine et cela fonctionne.

MI. Il y a aussi une reprise "Starlight" !
Dietrisch. Oui, c'est un morceau d'une formation qui s'appelle THE SUPERMEN LOVERS. Nous on ne connait que ce titre-là d'eux, c'est un peu le genre de groupe à single. Ils ont sorti ce truc là et ils se sont fait un maximum de thunes avec. Ils avaient sorti un clip délirant avec cet espèce de monsieur patate et une souris. Je recommande à tous les gens d'aller le voir sur YouTube, c'est un clip génial. C'était surtout un gros délire d'Arno, cela lui tenait à cœur et il fallait que l'on fasse cette reprise de ""Starlight". Nous, avant avec 6:33, on avait fait une cover de EAST 17, "It's Alright" qui était sorti sur une compilation. Faire des reprises est un exercice que l'on adore. Donc c'est une idée d'Arno à la base que l'on a accueilli avec beaucoup d'enthousiasme parce que le morceau se prêtait vraiment à faire un truc très sympa.

MI. Vous faites d'autres reprises sur scène ?
Dietrisch. Non et en plus ces titres on ne les a pas joué sur scène. Par contre nous sommes en train de réfléchir pour faire d'autres reprises l'année prochaine. On ne sait pas trop encore ce que l'on va décider.

MI. Est-ce que vous avez retravaillé les titres qui à la base figurait sur l'EP ?
Dietrisch. On a rien réenregistré mais ils ont été intégralement remixés. Quant à moi, j'ai bossé sur un autre mixage pour les nouveaux titres, j'avais envie qu'il y ait une cohésion sonore tout au long de The Stench From The Swelling (A True Story). On a retravaillé le son des guitares, de la batterie, ect. Pour que tout soit cohérent. On a remixé et remasterisé le tout. A la suite de l'EP et vu que cela s'était super bien passé avec Arno, on n'a pas voulu gâcher le truc et on a décidé de remettre le couvert.

MI. Quelle est la signification de The Stench From The Swelling (A True Story) ?
Dietrisch. La puanteur qui s'échappe de l'excroissance, c'est une idée sombre d'Arno. C'est une métaphore assez personnelle d'Arno. C'est aussi le titre d'un des morceaux de l'opus qui est beaucoup plus sombre que les autres. C'est basé sur un texte d'Arno qui parle un peu de la partie dégueulasse qu'il peut y avoir en chacun d'entre nous et qui ressort à un moment donné.

MI. A l'époque de CARNIVAL IN COAL, Arno était très scato. C'est un peu ça qui est revenu ?
Dietrisch. Non, pas du tout, il y a pas ou peu de gros mots, c'est un grand pas en avant. Ce sont des histoires assez simples, dans "Giggles" on parle de nains et de clowns. "I Like It" c'est une suite de rupture amoureuse, c'est un grand cri d'amour un peu particulier. "Burning" c'est un texte assez trippé basé sur l'obsolescence programmé des machines. "Boogie" le premier titre c'est sur le côté obscur du Rock'n'Roll. Arno pourrait en parler mieux que moi, c'est à prendre comme des petites comptines, des histoires.

MI. La pochette est assez originale !
Dietrisch. Oui, c'est un petit bouquetin. C'est le graphiste Dehn Sora qui l'a réalisé, il avait fait la pochette de l'EP avec le clown. On voulait quelque chose de très humain, épuré, assez classe. A la limite un peu image de mode, de magazine. On ne lui a pas spécialement donné de directives à la base. On voulait une belle image avec un détail qui cloche. C'est cette espèce de bouquetin dégueulasse qui prend la même posture que la nana sur le fauteuil. Par exemple à l'arrière du livret on peut voir cette femme qui se maquille avec un tube de rouge à lèvre en steak haché. Tu peux voir une autre fille avec une espèce de petit mulet momifié sur les genoux, je ne sais pas où il a trouvé cela.

MI. Vous lui avez donné des indications ?
Dietrisch. Non, on a procédé comme sur l'EP ; on lui a donné une idée de base et à partir de cela il nous a proposé plusieurs idées par écrit : "Voilà, je peux faire tel type d'image prise de telle façon". Après, on se met d'accord sur une idée de départ et il développe le tout. Cette fois-ci, comme pour l'EP, le premier jet a été le bon. C'est un mec qui bosse vraiment super bien.

MI. Vous avez aussi ouvert pour SHAKA PONK ?
Dietrisch. Oui, c'était à bordeaux dans une superbe salle de 2000 personnes. Cela a été un super grand moment. C'était un pari assz risqué pour nous, on ne savait pas à quelle sauce on allait être mangé. SHAKA PONK sont des brutes sur scène qui ont rendu leur musique vachement plus accessible qu'auparavant. On se demandait comment on allait être accueilli par le public de SHAKA PONK et cela s'est super bien passé. On a fait un concert génial et on a rencontré les SHAKA PONK, Bertrand Canta, on était super content. Avec le concert de Devin Townsend c'est les deux supers moments scéniques de la vie du groupe.

MI. Vous avez pu échanger avec les musiciens de SHAKA PONK ?
Dietrisch. Il y a plusieurs personnes de SHAKA PONK, notamment le clavier et le batteur, qui connaissent bien pour l'un et très bien pour l'autre Rorschach notre nouveau chanteur. Ils ont été colocataire à un moment donné je crois. C'est comme cela que l'on a pu faire leur première partie parce qu'à la base on avait super envie de faire un concert avec eux. On a pu les approcher et leur faire une proposition. Mais eux, leur tournée, était déjà bookée super à l'avance donc ce n'était vraiment pas gagné. Au final, ils nous ont retenu pour cette date là. C'était super cool de leur part.

MI. Comment vous situez vous sur la scène française ?
Dietrisch. Le cul entre dix chaises ! [Rires] ... C'est vrai parce qu'il y a beaucoup de concerts où l'affiche est partagée entre plusieurs groupes. On a beaucoup de difficulté à trouver notre place au milieu des affiches de combos de Metal Extrême.

MI. Vous êtes très éloigné de ce style !
Dietrisch. Oui, nous on a un peu de passage extrême mais très peu de voix de Grizzly [Rires] ... C'est beaucoup de chant clair et de partie très musicale, c'est assez ouvert finalement. Justement, on parlait tout à l'heure du concert de SHAKA PONK, le fait que l'on ait pu accrocher deux milles personnes qui venaient voir SHAKA PONK c'était aussi la preuve que cette musique peut plaire à beaucoup de gens en tout cas à un public qui s'éloigne un peu du Metal au sens fermé du terme.

MI. Vous avez envie de partager l'affiche avec quelle formation ?
Dietrisch. Devin Towsend et SHAKA PONK, on aimerait bien faire des dates avec eux mais après voilà. Si c'est le monde des bisounours et que l'on a le droit de choisir les combos avec qui on a envie de tourner, je te dis FAITH NO MORE, je ne sais pas il y a tellement de formations qui nous plaisent. Devin et FAITH NO MORE ce serait déjà deux gros rêves qui se réaliseraient.

MI. Est-ce que tu attendais à la reformation de FAITH NO MORE
Dietrisch. Je ne me suis même pas posé la question si je pouvais ne pas être content. C'est un groupe que j'ai découvert assez tardivement. Je suis un cas assez particulier dans le monde de la musique parce que j'ai écouté que Mickael Jackson jusqu'à mes quinze/seize ans on va dire. Je ne reconnaissais rien d'autre dans la musique et je n'écoutais que cela. J'ai découvert le Metal et la fusion assez tard. C'est vrai que cette scène des années 90 m'a permis de découvrir le Metal, je suis encore dedans aujourd'hui. Je suis passé de Mickael Jackson à RAGE AGAINST THE MACHINE.

MI. Qu'est-ce qui a été le déclic ?
Dietrisch. Les potes à l'école. Je me suis rendu compte au bout d'un moment que c'était peut-être bête de n'écouter que cela même si Mickael Jackson c'est génial, je suis encore super fan aujourd'hui.

MI. Tu aimerais faire une reprise de Mickael Jackson ?
Dietrisch. On en avait commencé une et j'espère bien que l'on pourra la finir. C'est encore Nico qui nous a pondu ça, c'était un medley "Can You Feel It", "Smooth Criminal" et "Billy Jean". Il a réussi à mélanger les trois dans un même morceau, je ne sais pas comment il s'y est pris mais ça fonctionne. On a laissé le titre en stand by parce qu'après on s'est occupé de l'EP, on espère pouvoir la finir bientôt.

MI. Comment vous situez-vous par rapport aux autres formations française ?
Dietrisch. J'ai l'impression qu'il y a des grappes de groupes, je ne sais pas comment dire cela. Il y a des gangs en fonction des différents styles qu'il peut y avoir dans le Metal. Nous c'est clair que pour l'instant on a l'impression de ne pas trop avoir notre place la dedans. On s'entend bien avec tout le monde ou du moins, je l'espère. Mais il n'y a pas spécialement d'union avec d'autres combos. On est un gang à nous tout seul. On est dans un créneau assez particulier, il y a des groupes avec qui on s'entend super bien et que l'on apprécie beaucoup comme DREADFUL SILENCE qui a une imagerie assez Freaks, cirque avec des maquillages de clowns. On adore jouer avec eux. J'ai envie de te dire qu'on aime tout le monde.

MI. C'est facile de s'imposer et de sortir du lot ?
Dietrisch. Nous on a créé plus ou moins notre propre structure pour sortir l'album. Season Of Mist ne s'occupe que de la distribution. On a tout produit, on est super aidé par Karine notre manageuse qui fait un boulot inimaginable pour nous, elle se donne à fond et elle croit vraiment en nous. C'est une personne en plus dans 6:33. On a tout produit, le studio c'était entre nous on a payé le pressage, on a fait tout par nous-mêmes. On a quand même fait en sorte de bien s'entourer notamment avec Season Of Mist pour la distribution et Replica pour la promotion. L'opus va être distribué normalement. On croise les doigts mais c'est pour bien se passer.

MI. Avez-vous des retours ?
Dietrisch. Pour l'instant il n'y a que quatre/cinq chroniques qui sont arrivés. Cela commence tout juste à sortir mais c'est inespéré encore une fois. On avait un peu cette appréhension après l'EP, on a toujours une part de doute. "Est-ce que c'est mieux ou moins bien ?". C'est difficile d'avoir du recul pour l'instant, les chroniques sont très bonnes, les nouveaux titres sont mortels, on est super content.

MI. L'album sort bientôt ?
Dietrisch. Le 26 avril. Ensuite le lendemain il y aura une release party à Paris, cela aura lieu le 27 avril. Ensuite on va booker des dates pour la rentrée.

MI. Il y a des dates importantes de prévues ?
Dietrisch. Cela commence à arriver mais je ne peux rien révéler maintenant parce que l'on n'est jamais trop prudent.

MI. Il y a des dates importantes de prévue ?
Dietrisch. Ce n'est pas le Hellfest à moins d'un gros coup de bol de dernière minute. On aura plus d'infos bientôt. Il ne faut jamais faire du sur place, on va faire en sorte de défendre cet album là sur scène l'année prochaine. Et puis en même temps, on va se remettre au boulot.

MI. Vous allez retravailler avec Arno Strobl ?
Dietrisch. Il ne faut jamais dire jamais en même temps le prochain opus sera un 6:33 tout court. Comme notre nouveau chanteur Rorschach ne s'est pas beaucoup exprimé sur The Stench From The Swelling (A True Story), on a envie de travailler avec lui sur le prochain. Je pense qu'il sortira d'ici un an et demi.

MI. Pour terminer as-tu quelque chose à rajouter ?
Dietrisch. Je vous invite à découvrir l'opus par tous les moyens. Si le cœur vous en dit et que vous êtes sur Paris, venez faire la fête avec nous le 27 avril au Furieux à 20h. Il y aura tout ce qu'il faut.


Ajouté :  Vendredi 12 Juin 2015
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
Lien en relation:  6:33 Website
Hits: 6725
  
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