THE TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS (FRA) - Me And The Devil (2016)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 28 mars 2016
Pays : France
Genre : Heavy Rock
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 40 Mins
Les hommes sont partis à l'aube avec le troupeau, ils ont d'abord réuni les bêtes avant d'emprunter la vieille piste à travers la plaine. Le soleil levant les a cueillis à deux pas du Rio Grande, ils avaient bien marché, ils ont attaché les chevaux et préparé un café. C'est alors que les brigands mexicains les ont assommés et ont volé les chevaux. Le troupeau s'est débandé et les malheureux cowboys sont rentrés à pied au ranch.
THE TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS auraient difficilement pu faire plus Western que leur debut album, Me And The Devil. De la première à la dernière piste, on est en selle, on traverse l'Ouest américain. Toutes les ambiances du film de genre s'invitent dans la galette. La chevauchée héroïque, la promenade au clair de lune, la sérénade sous le balcon de la belle avec mariachi et rose entre les dents, la virée dans une cantina mexicaine... Jusqu'à la musique du générique de fin, quand le cowboy s'éloigne dans le soleil couchant. Outre cette ambiance originale et décalée, le groupe s'est donné à fonds dans la musique de genre et son disque regorge de bonnes surprises. Un petit air de banjo, un riff assassin qui se grave dans le cortex, une échappée de slide-guitar, des backvoice qui sonnent un peu comme un choeur de copains. Tout ce beau matériel est sincère et naturel. Car à part un petit insert extrait d'un western old-school sur "Doing No Harm", la production s'est débarrassée de tout artifice que le combo ne serait pas en mesure de reproduire sur scène. Ils sont comme ça TTCDL, de la spontanéité, de l'éclectisme porté comme une bannière, pourfendant les grincheux, se riant des étiquettes, portant haut et clair les couleurs d'un Heavy Rock redneck décomplexé.
On pouvait s'y attendre, car les quatre parisiens de TTCDL avaient préparé le terrain avec leur précédent disque, The Wolf Is Rising. Sorti en octobre 2014, cet EP servait déjà un Heavy Western Rock bien gras. Les chiens ne font pas des chats et Me And The Devil, qui est de la même engeance, peut-être considéré comme une version plus longue, plus mature et plus aboutie des idées développées dans The Wolf Is Rising. Dans les deux disques, on trouve le même cocktail de chansons agressives et bien poilues ("Me and the Devil" et "Dark Stuff", "Summer Spleen") et de morceaux aux ambiances Western affirmées qui fleurent bon les films de Sergio Leone ou les derniers Tarantino. Dans cette catégorie, on retient notamment l'imparable couplette "That town under the sun" / "Leaving town" et la très belle ballade mid tempo "My lover on the moon" sur laquelle la guitare virtuose de Naguy Mehani trace de courtes mais éblouissantes arabesques.
Même si les deux rondelles sont de la même famille musicale, niveau pratique ils ne jouent pas dans la même catégorie. La progression de la formation est remarquable. Les musiciens ont pris de la bouteille et ça s'entend. Un chant plus varié, enjôleur et un peu crooner sur les bords chez Clément Collot dont les intonations rappellent Bible Jones (LOADING DATA), une section rythmique agressive qui ne se contente pas de jouer les utilités, notamment grâce au jeu de batterie bien groovy de Christophe Hogommat. Enfin, l'arrivée de Naguy Mehani à la guitare a donné aux compos une petite dose de folie supplémentaire. Tous ces ingrédients ont été intimement mélangés par 18 mois de concerts en France et en Espagne. Voici venir le TEXAS CHAINSAW DUST LOVER nouveau. Et pour les parisiens, on peut affirmer sans crainte que le millésime 2016 est excellent. De la bonne bibine à boire tout de suite, comme un vin de plaisir, simple et direct, mais qui porte aussi des éléments qui assurent un bon vieillissement : une structure bien travaillée. Une construction à tiroirs que l'amateur apprendra à apprécier avec le temps.
Ajouté : Jeudi 10 Mars 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: The Texas Chainsaw Dust Lovers Website Hits: 6916
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