Real Illusions : Reflections est la première partie d’une trilogie dont les morceaux sont… dans le désordre ! Il y a au moins une chose de claire avec Steve Vai : ça ne peut pas être banal !
Le magicien de la six-cordes nous entraîne dans son univers pendant près d’une heure avec 11 titres inédits dont 8 instrumentaux. Comme d’habitude, les parties de guitare sont incroyables, Vai prenant toujours autant de plaisir à faire sortir les notes les plus terriblement aiguës.
On y découvre des classiques mainstream qui trouveront leur chemin vers les radios (aux USA, pas ici, ne rêvez pas !) tels que “Building The Church” qui ouvre magnifiquement l’album, le symphonique “Lotus Feet” ou encore “Glorious”. On y trouve aussi de la guitare extravaganza et même de l’expérimental pour lequel le monde n’est pas encore prêt !
Hélas, même si ça me fait du mal de l’admettre, il y a quelque chose qui cloche avec cet album : à de nombreuses reprises on a le sentiment d’avoir déjà entendu tel phrasé, tel riff, tel arrangement. Le problème est que c’est assez continuel et qu’il ne s’agit pas de simples emprunts ; les ficelles sont parfois un peu grosses. On peut comprendre que Vai souhaite puiser dans son univers musical pour bâtir de nouveaux titres, mais à condition de ne pas se paraphraser. Les habitués du bonhomme pourront ainsi avoir l’oreille chatouillée par quelques passages déjà entendu ça et là. C’est assez regrettable et surtout pas très rassurant pour l’avenir. Vai commence t’il à tourner en rond ? Espérons que non. Car nous sommes bien loin du légendaire Passion & Warfare et même du plus récent Ultra Zone. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune raison de bouder cet album, Vai nous réserve tout de même quelques très bons moments et une qualité générale que peu de guitaristes peuvent se permettre.