Malgré 12 ans de bons et loyaux sévices, Mutilation est toujours assez méconnu en France, son précédent album Possessed by Reality n’ayant pas reçu un accueil dithyrambique, notamment à cause de la production jugée trop faiblarde par rapport à la concurrence.
Ce défaut a été corrigé avec brio sur Conflict inside, dont le son est beaucoup plus puissant et moderne. Riffs plombés, jeu de batterie simple et carré, chant Death sans fioritures mais beaucoup mieux maîtrisé que sur l’opus précédent, compositions qui vont droit au but : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce nouvel album un album de Death dans la plus pure tradition old-school. Mutilation montre d’ailleurs des difficultés à se démarquer de ses influences, comme le prouve encore une fois la présence d’une reprise en fin d’album, cette fois-ci du « Mutilation » de Death, qu’on devine aisément être un hymne pour le groupe. La reprise est plutôt réussie et conclut efficacement l’album, même si on est loin de la fougue légendaire de la bande à Chuck. Tout au long de l’album, on sent que les polonais ont d’avantage joué la carte du mid-tempo lourd et efficace que celle de la rapidité et de la complexité. Conflict inside s’avère donc rapidement linéaire et ennuyeux, bien que certains morceaux plus speed comme « Imminent Chaos » ou encore « Rise for victory » et son intro de film de guerre apportent un sursaut de pêche à l’album.
Un opus lourd et bien produit, qui devrait satisfaire les amateurs de Death à l’ancienne, bien qu’on puisse reprocher au groupe de trop lorgner vers le passé sans parvenir à égaler ses références et de manquer de créativité et d’originalité.