DISBELIEF (de) - 66Sick (2005)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 14 mars 2005
Pays : Allemagne
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 50 Mins
Vibration métallique d'une corde de guitare à peine distrophiée par un crunch et semblant parcourir les lampes d'un vieux poste radio oublié dans le grenier de l'aïeul. Phrasé mélodique d'une mélopée érotique sans accroc hérétique du à quelconque médiator en mal de frottement. Et alors que l'on se laisse bercée par cette petite mélodie entêtante, l'on se fait bousculer par l'arrivée tonitruante des Panzers guitaristiques dans toute leur somptueuse massivité. Et strate après strate l'intro se construit pénétrante de vibrations négativement jouissive s'étreignant dans un fade-off laissant place à un larsen à peine dévoilé.
La machine se met alors en marche dans une rage destructrice sans compromission. Rythmes lourds où toutes traces de breaks superflus a été purement et simplement supprimées. Les frappes de Kai sont plus bestiales qu'à l'accoutumée, les cymbales cinglent à chaque percussion de l'olive, les peaux ne semblent pas vibrer mais provoquer une détonation envoutante. Les guitares sont compactes, pesantes dans leur rythmiques mais aussi aériennes et subtiles dans leurs arrangements. La basse retrouve des fréquences du tréfonds mais toujours dans ce jeu éthéré. Et la voix, que dire de la voix ? Ce n'est tout simplement pas le même chanteur que nous retrouvons sur cette production, chaque mot est prononcé avec une inclination à la destruction. Les chants clairs sont judicieusement disposés et les prises de son de ces dernières sont fantastiques. On entend les commissures se resserrées, la mandibule tomber en ouverture de front, les vibrations des corps caverneux emplir le micro de prise, le larynx se renverser pour basculer vers le fond de la gorge douloureuse d'avoir à subir cette attaque pourtant si impressionnante d'efficacité.
Je n'y comprends rien, mais que c'est il passé ?
Ce n'est plus le même groupe peut-être ?
Karsten JÄGER - Vocals
Olly LENZ - Guitar
Jan Dirk LÖFFLER - Guitar
Kai BERGERIN - Drums
Joe TRUNK - Bass
Et non pourtant !
Aucun changement à signaler du côté du line-up, mais quoi alors ?
Une rencontre Messieurs, Dames ; une simple rencontre !
La formation vient de s'acoquiner avec un génie au doux nom de Tue MADSEN. Mais que serait ce dernier sans son pendant mature de composition ? Parce qu'on la tient enfin la vérité, Joe est l'unique compositeur de ce monstre sacré. Rien ni personne n'est venu cette fois-ci polluer l'esprit tourmenté du bassiste qui prend définitivement les rennes de la diligence lancée à pleine vitesse. Et par tous les Saints que cela colle bien à la peau humide du combo. Aucune lacune, aucune gageure, aucune erreur, aucune baisse d'intensité juste une attaque frontale de 50 minutes.
Regardez plutôt :
- « 66 » (intro)
- « Sick »
- « Floating On High »
- « For God? »
- « Continue (From This Point) »
- « Crawl »
- « Rewind It All (Death Or Glory) »
- « Lost In Time »
- « Try »
- « Edges »
- « Mental Signpost »
- « To Atone For All »
Quel autre groupe de Death peut se vanter d'avoir eu 4 hits sur 12 morceaux ?
Il est certain que le producteur en titre a influencé plus que grandement la réussite de cet enregistrement tant les combinaisons fonctionnent. Les quelques samples distillés de ci de là avec intelligence et parcimonie contribuent à l'ambiance de cette œuvre. Et pour la première fois DISBELIEF ne souffre d'aucune comparaison possible, d'aucune influence majeure, nous sommes devant l'album de la maturité et de la consécration. Son style vient de se forger dans les métaux les plus précieux et les plus indestructibles.
Je n'aurais pas parié un copeck sur le fait qu'un album de Death Metal sorti en 2005, soit 10 ans après le revirement stylistique des derniers combattants, devienne culte. Et comme j'avais tord !
Au delà des standards de la musique dite extrême, nous voyageons ici dans les méandres de musiciens acharnés auteurs d'une œuvre monumentale, brutale, compacte. Toujours pas de blast à l'horizon, ni de partie Doomesques pour autant, la vitesse de croisière reste le mid-tempo. Et comme l'aurait dit le prophète, lorsque l'on veut aller quelque part, il est plus simple d'avancer tous dans le même sens.
Et si la version bonus de l'album précédent n'avait rien de convaincant, il en est tout autre ici. Non pas qu'un Cd emplit de rien n'est été rajouté, non Grands Dieux ! Juste 4 titres, quartette de reprise toute plus étonnante l'une que l'autre :
- « Coast to Coast » morceau instrumental de SCORPIONS paru en 1979 sur Loverdrive
- « Dogs On Leads » d'ACCEPT, Metal Heart 1985 (plus dispensable que les autres)
- « Spill The Blood » South Of Heaven, SLAYER, 1988
- « Stranger In A Strange Land » d'IRON MAIDEN, Somewhere In Time 1986
Et comme si tout ceci ne se suffisait pas à lui même, les titres sont réinterprétés, réarrangés, réécris. DISBELIEF s'attaque à quelques anthologies du Metal et se les approprie. Monstrueux exercice de style qui voit les allemands sortir grand vainqueur.
Qui plus est, la nouvelle et unique signature chez Nuclear Blast voit sa promotion décuplée ce qui met toutes les chances de leur côté.
J'ai toujours eu du mal à accorder la note maximale, mais je sais plier devant l'adversité.
Cet album ne mérite qu'un seul titre et c'est celui de Chef d'œuvre !
Ne passez pas à côté !
Discographie Complète de DISBELIEF :
Disbelief (Album - 1997),
Infected (Album - 1998),
Worst Enemy (Album - 2001),
Shine (Album - 2002),
Spreading The Rage (Album - 2003),
66Sick (Album - 2005),
Navigator (Album - 2007),
Protected Hell (Album - 2009),
Heal! (Album - 2010)
Metal Impact Bonus :
Karsten "Jagger" Jäger (ITW - Fév-2005)
Ajouté : Jeudi 24 Février 2005 Chroniqueur : Oncle Machin Score : Lien en relation: Disbelief Website Hits: 14715
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