On ne présente plus TESLA, ce groupe US qui a marqué tous les esprits à la fin des années 80 avec des albums incontournables comme Mechanical Resonance ou The Great Radio. Le succès aux Etats-Unis fut fulgurant grâce à des hits comme "Cumin' Atcha Live", "Gettin'Better" ou encore "Little Suzi". Formé en 1984 à Sacramento, la formation se retrouva dès son premier opus sur les routes a sillonner les Etats-Unis de long en large. L'Europe fut quelque peu oubliée et il faudra attendre 1991 pour que nos américains foulent les planches de Bercy en première partie des SCORPIONS. Pendant dix ans, nos amis squattèrent les charts avant de se séparer après l'échec relatif de Bust A Nuts qui fut tout de même certifié or. Il faudra alors attendre six ans pour que TESLA revienne sur le devant de la scène pour une tournée de reformation qui sera couronnée de succès. Ils en profiteront pour sortir Replugged Live. Cet accueil les encouragea à retourner cette fois-ci en studio ou ils enregistreront Into The Now qui prouvera que le combo n'a rien perdu de sa fougue malgré le temps qui passe. Trois ans plus tard, les bougres reviendront avec un opus de reprises enregistré dans des conditions très vintage histoire de retrouver le son des sixties/seventies suivi dans la foulée par Forever More. Il faudra ensuite attendre six longues années pour que TESLA fasse un retour en force avec Simplicity. Une véritable réussite mixée et masterisée par un des maitres de la production des années 80 : Mickael Wagener. Le combo s'apprête d'ailleurs à sortir une nouvelle galette en 2018, les bougres ont retrouvé la foi. Une véritable cure de jouvence quand on sait que le line-up n'a quasiment pas changé depuis leur tous premiers balbutiements. Alors que le combo était en pleine tournée d'été aux Etats-Unis aux côtés de DEF LEPPARD et REO SPEEDWAGON, votre serviteur a pu s'entretenir quelques minutes avec Brian Wheat, le bassiste de toujours et fondateur de TESLA aux côtés de Frank Hannon (à l'époque ou le gang s'appelait encore CITY KIDD). Entretien avec un musicien fatigué et peu loquace mais heureux de revenir en force avec Mechanical Resonance Live, un opus venu célébrer les trente ans de la sortie de Mechanical Resonance qui est la première galette emblématique de TESLA. Elle a été très rapidement certifié platine et reste à ce jour la référence absolue pour de nombreux fans. Magnéto Brian, c'est à toi !

Line-up : Jeff Keith (chant), Frank Hannon (guitare), Dave Rude (guitare), Brian Wheat (basse), Troy Luccketta (batterie)

s Discographie : Mechanical Resonance (1986), The Great Radio Controversy (1989), Five Man Accoustical Jam (1990), Psychotic Supper (1991), Bust A Nut (1994), Into The Now (2004), A peace Of Time (2007), Real To Reel (2007), Alive In Europe (2008), Forever More (2008), Twisted Wires & Acoustic Sessions... (2011), Simplicity (2014), Mechanical Resonnance Live (2016)

Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski


Metal-Impact. Comment s'est déroulée la tournée estivale avec DEF LEPPARD et REO SPEEDWAGON ?
Brian Wheat. Magnifique. La tournée était complète. Aux USA, des stades gigantesques étaient remplis. Nous avons pris deux jours de repos et quelques jours dans le mois sur la tournée annuelle qui a duré jusqu'au douze octobre.

MI. Comment sont les relations avec ces groupes ?
Brian. C'était des gars super sur la tournée. Avec REO SPEEDWAGON nous ne nous sommes jamais rencontrés auparavant.

MI. Te souviens-tu de ton concert à Paris au Palais Omnisport de Paris Bercy en 1991 ?
Brian. Oui je m'en souviens très bien. C'était avec SCORPIONS.

MI. Ce fut ta dernière tournée en France ?
Brian. Non, je crois que nous avons fait une petite tournée à Paris en 2008.

MI. Est-ce que tu aimes Paris ?
Brian. Oui, bien sûr. J'adore Paris. C'est une ville magnifique.

MI. "Mechanical Resonance Live" célèbre l'anniversaire de la sortie de votre premier opus en 1986. Qu'est ce qui a motivé l'envie de faire cette tournée ?
Brian. C'est un peu le cours de l'actualité. Un peu comme avec DEF LEPPARD. Pourquoi ne pas le faire. Alors faisons-le ! Et on l'a fait.

MI. As-tu été surpris que tous ces titres soient devenus des classiques aujourd'hui ?
Brian. Oui, cela a pris du temps après toutes ces années car nos chansons sont un peu spéciales.

MI. Tesla a débuté en 1981. Quel est le point culminant de ta carrière ou les meilleurs moments que tu as vécu en tant que musicien ?
Brian. Je crois que le moment le plus important a été lorsque nous avons tourné pour la première fois en tant que TESLA avec David Lee Roth et Steve Vai.

MI. As-tu ressenti de la pression du fait que tu savais qu'un live allait être enregistré sur la tournée ?
Brian. En fait, je ne le savais pas. Mais comme nous enregistrons toutes nos performances live tous les soirs, je ne suis qu'à moitié surpris. Le groupe joue avec uniformité. C'est plutôt un bon choix.

MI. Quelle est ta réaction de rejouer sur scène des titres qui n'était pas dans votre set list depuis longtemps ?
Brian. C'était comme revoir des vieux potes. Revoir des amis qu'on n'avait pas vus depuis longtemps. C'est agréable. Nous réalisons que ces titres que nous répétions n'ont pas été joués depuis vingt-cinq ans et c'est un plaisir de les redécouvrir.

MI. Sur cet opus vous avez enregistré un nouveau morceau "Save That Goodness" produit et écrit par Phil Collen (guitariste de DEF LEPPARD). Comment s'est passée la collaboration ?
Brian. C'était superbe de collaborer avec lui. Il est super motivant. C'est un super producteur, aussi bien musicien que compositeur. C'est très facile de communiquer avec lui. Il se met à notre niveau. On le connaît depuis longtemps et c'est aussi un ami. C'est super. Probablement la meilleure situation où l'on s'est retrouvé depuis tout ce temps.

MI. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour travailler avec lui ?
Brian. Tu as entendu titre, c'est une grande chanson. C'est pour cette raison qu'on l'a choisi. Il sublime les chansons et nous travaillons sur la préparation d'un nouvel album pour 2017 produit par Phil Collen qui sortira j'espère au printemps prochain.

MI. Avez-vous écrit déjà écrit tous les morceaux ou êtes-vous dans la phase de composition ?
Brian. Nous sommes en train d'écrire et d'enregistrer des chansons. Différentes étapes et statuts d'avancement. Certaines chansons sont déjà écrites, et doivent passer à l'enregistrement, certaines n'en sont qu'à la moitié au niveau de l'écriture.

MI. Est-ce plus difficile d'écrire des morceaux après toutes ces années ?
Brian. C'est comme aller à la gym. Tu fais des exercices, et après tu sors. C'est tout un processus. Beaucoup de travail d'écrire des chansons afin qu'elles soient et aient le meilleur rendu possible.

MI. Phil Collen a travaillé avec des grands producteurs comme Robert John Mutt Lange. Est-ce que tu penses que cela a eu une influence sur la production de "Save That Godness" !
Brian. Il a beaucoup appris de l'approche de John Robert Mutt Lange et il s'est beaucoup entouré d'autres. C'est grandiose.

MI. Vous avez aussi travaillé avec DEBBIE BLACKWELL. Comment l'as-tu rencontré ?
Brian. Elle joue avec Phil et aussi avec un groupe qui s'appelle Doctor D, c'est une formation qui joue du blues. Phil a proposé qu'elle participe à une de nos chansons. Debbie a essayé et nous avons adoré. C'était extra qu'elle soit présente sur ce titre.

MI. Vous vouliez qu'il y ait un coté très Gospel !
Brian. Oui et c'est pour cette raison que nous l'avons choisie.

MI. Quel est le thème abordé dans "Save That Godness" ?
Brian. Demandes à Phil de te le dire. Il a écrit le texte ! Tu dois l'interviewer. Il a écrit toute la chanson ! [Rires]

MI. Tu es à la fois musicien, producteur et tu possèdes ton propre studio d'enregistrement. Travailles-tu sur un nouveau projet ?
Brian. Je regarde un peu la téléréalité à la télévision sur des gars qui essaient de trouver des accords avec des producteurs. Ceux qui produisent des chansons. Peut-être ces personnes feront des choses qu'ils n'ont pas envie de faire. C'est juste leur premier show. Je ne travaille pas vraiment sur ce sujet. C'est juste ce que j'en ai aperçu et entendu. Nous attendons de voir d'autres groupes car c'était le premier combo qui se présentait à l'émission.

MI. L'année dernière tu as joué avec Jimmy Page. Comment s'est passée cette rencontre ?
Brian. Jimmy Page est un très bon ami. J'ai été invité et choisi afin de lui faire une surprise pour l'honorer. Nous voulions vraiment le surprendre, Paul Rodgers était là aussi pour assurer le chant. Paul a joué la première chanson et Jimmy s'est levé pour jouer la suivante. J'étais très surpris qu'il le fasse mais il l'a fait. Il a joué malgré le fait qu'il soit très timide. Il était fier d'être à côté de moi. C'était un grand moment. C'est mon ami le plus cher et je le vois quatre à cinq fois par an.

MI. Aimerais-tu collaborer avec lui dans le cadre d'un projet ?
Brian. Je lui ai déjà demandé mais c'est à lui de le dire. Nous ne parlons pas de ça. Nous sommes des amis, nous parlons d'achats d'albums, de photographies et des voyages autour du monde que nous faisons tous les deux. Je ne parle même plus et je ne l'embête plus avec LED ZEPPELIN. La chance d'être ensemble et de jouer de la musique avec Jimmy Page est un honneur pour moi.

MI. Merci pour cette interview.
Brian. Merci à toi.