...AND YOU WILL KNOW US BY TRAIL OF DEAD (usa) - Jason Reece (Sept-2012)
...AND YOU WILL KNOW US BY THE TRAIL OF DEAD fait partie de ces groupes atypiques qui dérangent pas mal et n'hésitent pas à jeter un pavé dans la marre à la moindre occasion. C'est très simple, ou on les adore ou on les déteste ; pas d'autre alternative possible. L'innovation étant pour eux un sacerdoce. Issus du Texas, d'Austin plus précisément, les bougres sont très loin de l'image traditionnelle du Texan de base. Ils ne se baladent pas avec un Stetson visé sur le crâne et ne descendent pas des hectolitres de bière affalés dans un champ de maïs sous un soleil de plomb. Bien au contraire c'est tout l'inverse, les lascars sont des intellectuels de première qui s'intéressent à toute forme d'art que ce soit la musique, le dessin, mais aussi la littérature. Un des deux leaders et fondateur du groupe, Conrad Keely, étant d'ailleurs romancier et philosophe à ses heures perdues. Si le combo demeure relativement méconnu en Europe et en France, il existe pourtant depuis de nombreuses années puisqu'il s'est formé en 1993 à Hawaï et affiche pas moins de huit albums au compteur, de quoi en surprendre plus d'un. Mais c'est en 1998 avec leur premier opus que tout commence réellement. Musicalement on est loin du Metal, le gang évoluant plutôt dans un Rock Alternatif avec des tendances Punk et Progressif. Un savant mélange qui peut dérouter car nos texans d'adoption aiment surprendre et prennent un malin plaisir à brouiller les pistes et à offrir à leurs fans des galettes aux antipodes les une des autres. La preuve en est ce nouveau bébé, Lost Songs qui donne la part belle à une de leur influence majeure : le Punk/Rock. On est très loin de Tao Of The Dead qui lorgnait vers le progressif, un style qui a lui aussi fortement imprégné nos américains d'adoption. Cette fois-ci, nos texans ont mis leur rétrofusée dans la bière et on pris tout juste un an pour nous délivrer cette nouvelle décharge, c'est direct, efficace et simple. Pas de morceau alambiqué, juste du bon Rock avec une Punk attitude, une forme de retour aux sources. Car les lascars ont la réputation d'être totalement énervés sur scène et beaucoup de leurs concerts se terminaient à une certaine époque par une quasi destruction totale de leur matériel, un moyen très efficace pour se faire remarquer surtout en début de carrière. Si la coutume n'est pas nouvelle les WHO et plus tard NIRVANA étaient des adeptes avertis pour n'en citer que quelques uns, cette pratique avait disparu. Il a fallu TRAIL OF DEAD pour la remettre aux goûts du jour. Sous leur apparence tranquille, les lascars s'avèrent très Rock'n'roll et adorent développer un coté subversif qui colle parfaitement avec leur musique déjantée. Une rencontre s'avérait obligatoire pour en savoir un peu plus sur ces cowboys d'un nouveau genre ! C'est avec Jason Reece que MI a pu s'entretenir, un garçon sympathique, visiblement heureux d'être à Panam et avide de découvrir tous les recoins de la capitale. C'est à toi Jason fait parler la poudre !
Line-up : Conrad Keely (chant/Guitare/Batterie), Jason Reece (Chant/Guitare/Batterie), Autry Fulbright II (Basse), Jamie Miller (Batterie)
Discographie : ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead (1998), Madonna (1999), Sources Of Tags And Codes (2002), Worlds Apart (2005), So Divided (2006), The Century Of Self (2009), Tao Of The Dead (2011), Lost Songs (2012)
Metal-Impact. Bienvenu à Paris, Jason. Que penses-tu de Tao Of The Dead un an après sa sortie ?
Jason Reece. C'est un album que j'aime encore beaucoup, mais je pense qu'on aurait pu essayer de faire une musique un peu différente, peut-être plus Progressive et Rock à la fois. Un mélange de YES et de GENESIS aurait été pas mal du tout. Je crois que le coté Progressif n'était pas assez présent sur Tao Of The Dead. Avec Lost Songs, on a mis en avant un coté plus Progressif avec une approche Rock et rapide. Les titres sont plus courts et efficaces.
MI. Pour toi cette galette est nettement plus Rock ?
Jason. Oui, mais ce n'était pas intentionnel. C'est venu complètement naturellement. Tout ce que nous composons est issu essentiellement de répétitions, nous ne réfléchissons pas trop, on joue et on voit ce qui en découle, il n'y a rien de calculé. Nous avons une approche très simple de l'écriture.
MI. Dans quel état d'esprit étiez-vous lors de la composition de Lost Songs ?
Jason. On a fait beaucoup de barbecues. [Rires] ... Il y avait aussi beaucoup de vin et de bière. [Rires] ... Tu vois on était à fond. [Rires] ... On a aussi écouté beaucoup de musique, des combos qu'on adore et qui nous ont toujours influencés. Tout s'est déroulé dans une ambiance très décontractée, on regardait des documentaires, des films et entre temps on jouait. Notre objectif était d'être très détendus pour écrire les titres de Lost Songs, on a beaucoup répété et tout est venu petit à petit et au final nous avons été très rapides.
MI. La pochette est très différente de ce que vous proposiez habituellement, pourquoi ce changement radical ?
Jason. Nous voulions créer une ambiance plus sombre, c'est notre vision de la société urbaine décadente. Ca peut correspondre à n'importe quelle grande ville, New York ou Detroit. C'est un disque nettement plus politique qui s'intéresse à notre société actuelle et à tous les problèmes qui la gangrènent. On a voulu parler aussi de tous les conflits qui existent au niveau mondial et qui nous interpellent. Il y a tant de choses horribles qui arrivent chaque jour que cela a eu un impact sur l'écriture de Lost Songs. On vient de Austin au Texas et dans cette ville, les jeunes n'ont qu'un seul centre d'intérêt : faire la fête et s'éclater. Ils se désintéressent totalement de ce qui peut se passer dans le monde et je trouve cela très triste.
MI. « Up To Infinity » est un hommage aux PUSSY RIOT ?
Jason. Oui, je ne pense pas que nous serons un jour aussi populaires qu'elles. [Rires] ... Quand on a vu que des filles étaient jetées en prison parce qu'elles avaient fait une performance provocatrice envers l'ordre établi, on a trouvé cela totalement fou et incroyable. On n'arrivait pas à y croire, des artistes enfermées parce qu'elles chantent et dansent, c'est totalement insupportable. Cela prouve tout simplement qu'il n'y a pas de liberté d'expression dans ce pays. Je pensais que la Russie avait beaucoup évolué depuis le changement de régime et je m'aperçois que non. Tu dois avoir le droit de critiquer l'action du gouvernement ou de n'importe quel événement qui te fait réagir sans finir derrière les barreaux. J'aime l'attitude de ces filles qui essayent de faire passer un message à travers leur musique. Cela n'existe plus de nos jours dans les pays occidentaux, les groupes ne prennent plus de risques et ne sont plus des rebelles, ils veulent vendre un maximum et plaire au plus grand nombre, ce n'est pas notre démarche.
MI. Tu considères les PUSSY RIOT comme de vraies rebelles ?
Jason. Oui, parce qu'avec leur musique elles prennent des risques et n'hésitent pas à s'engager sur le terrain politique. Et puis, elles font aussi peur à beaucoup de gens et c'est ça l'esprit Rock. Rappelle toi les SEX PISTOLS, ils ne faisaient pas l'unanimité, bien au contraire, ils dérangeaient beaucoup ! Même au plus au niveau, ils étaient jugés dangereux, c'est comme ça qu'un combo doit exister.
MI. Tu penses qu'aujourd'hui le Rock est lisse et totalement intégré dans la culture ?
Jason. Oui, complètement. Le Rock est rentré dans les mœurs, il ne fait plus peur du tout aujourd'hui, c'est un produit de consommation comme un autre. J'ai grandi en écoutant des gangs comme PUBLIC ENEMY ou FUGAZI, c'était des rebelles, chacun à leur manière et ils avaient des textes qui portaient un message.
MI. Tu penses que les nouvelles générations Punk Rock n'ont pas de messages à faire passer ?
Jason. Non, ils essayent de faire passer quelque chose de différent. Ils ont une influence très pop et le Punk ne vient pas de là. Ils parlent plus à travers leurs textes d'histoires d'amour et de cœurs brisés que de faits de sociétés. Ça n'a plus rien à voir avec ce qui se passait à la fin des Seventies. C'est devenu très commercial, une musique pour les ados américains. On est très loin des SEX PISTOLS, où sont les nouveaux Punk ayant cet esprit anti-conformiste, ça me manque énormément. Avec Lost Songs, on a essayé justement de traiter de sujets plus politiques et d'avoir un avis plus contradictoire.
MI. C'est important pour vous de donner votre avis sur le monde ?
Jason. Oui, je crois que c'est le rôle d'un artiste d'essayer d'ouvrir les yeux de ceux qui l'écoutent sur l'état du monde actuel. Nous devons utiliser notre pouvoir d'expression pour dire certaines vérités, il y a tant de corruptions, de violences qu'il faut que cela évolue dans le bon sens.
MI. Comment cela se passe pour vous à Austin ?
Jason. Tu sais, Austin est une ville un peu à part par rapport au Texas traditionnel. Elle n'a rien à voir avec le reste de l'état, c'est un endroit ou les gens sont très ouvert d'esprit et ont une vision libérale des choses. Il existe une culture importante à Austin. Le seul problème c'est que la plupart des habitants ont tendance à se laisser vivre et à ne pas utiliser leur liberté d'expression. On s'y sent tellement bien, qu'on se laisse porter par la vie.
MI. C'est très loin de l'image caricaturale du texan ?
Jason. Oui totalement, si tu vas à Austin, tu seras très surpris car la réalité n'a rien à voir avec la vision que l'on peut avoir du Texas qu'en on vit dans un autre pays. Par rapport à l'image, on est très loin de ce que l'on peut te montrer dans les films ou les séries. Mais c'est vrai que Georges Bush y est très populaire et que c'est un état très conservateurs et nationaliste. Seul Austin est différent de cet état d'esprit. Si je vivais dans un autre endroit au Texas, je crois que je partirais, mais Austin est à part et c'est ce que j'aime. Et puis, pour moi, Obama est nettement meilleur que Bush, je ne suis pas un de ses fans pur et dur mais j'ai constaté que depuis qu'il est au pouvoir les choses se sont améliorées aux Etats-Unis.
MI. Tu as vraiment l'impression qu'il y a eu des changements notables ?
Jason. Oui, bien sur. Si tu lis la presse ou que tu regardes les infos, tu t'aperçois que la situation économique au States n'est pas bonne. Mais il essaye de faire évoluer les choses et c'est difficile car il hérite du passé de tous ses prédécesseurs qui étaient très conservateurs et il a un bilan qui le freine et beaucoup d'opposants. Il lui faut du temps. Mais il a déjà fait beaucoup au niveau social en accordant des aides à ceux qui en ont besoin et cela aide beaucoup de familles américaines. Il a aussi fait de nombreuses réformes comme celles qui essayent de rétablir une justice face aux dépenses de santé. Au niveau militaire il a fait bouger les choses, en rappelant les troupes en Irak. Et puis, il a fait entrer plus de femmes au gouvernement. [Rires] ...! Obama, il apporte la diversité, il s'intéresse aussi aux jeunes, mais il y aura toujours des états très conservateurs comme la Floride où il y a essentiellement une population blanche et fortunée.
MI. Quand on écoute Lost Songs, on a l'impression que la musique européenne a une influence importante sur vous ?
Jason. Oui définitivement. On a été influencés par certains groupes allemands des Seventies mais aussi par l'Angleterre avec des combos comme GENESIS, YES ou les SEX PISTOLS. On est fans de toute cette mouvance.
MI. Vous détruisez votre matériel sur scène, c'est une manière d'être rebelle ?
Jason. Oui, pour nous c'est complètement naturel de faire cela, ça fait partie de notre manière de nous exprimer. Mais on ne le fait pas systématiquement, ça dépend énormément du feeling qui se dégage du show. Et puis çà nous coûte beaucoup d'argent. [Rires] ... Du coup, on s'est calmé de ce coté là.
MI. Vous avez choisi Hanovre en Allemagne pour enregistrer Lost Songs, peut on savoir pourquoi ?
Jason. Oui, tu connais SCORPIONS ?
MI. Oui, bien sûr c'est un bon groupe, très connus en France d'ailleurs.
Jason. On a enregistré dans les mêmes studios qu'eux. Il y a beaucoup de groupes qui ont enregistré dans ces studios comme Mickael Schenker par exemple. C'est un endroit très confortable et ça a été une très bonne expérience pour nous qui venons des Etats-Unis. On était loin de tout, de nos familles, de nos amis, on devait être les seuls américains à Hanovre. [Rires] ... On a pu travailler beaucoup plus vite que d'habitude car c'est une ville très calme où il n'y a pas beaucoup de distractions pour des types comme nous. Cela nous a permis de nous concentrer à 100% sur la musique sans être distraits par d'autres occupations. On avait envie de s'éloigner d'Austin et puis le coût de location était très attractif, vraiment pas très cher. Du coup notre label était à fond derrière nous. J'aurais bien aimé enregistrer en France aussi mais on n'a pas trouvé de bonnes opportunités. On a déjà travaillé à New York, en Californie et là on avait envie de venir en Europe pour changer un peu.
MI. Tu trouves cela plus exotique ?
Jason. Quelque part oui, cela te permet d'avoir une autre vision et d'être plus détendu. Quand tu rentres tous les soirs chez toi après une journée de studio et que tu te retrouves face à tous les problèmes quotidiens ce n'est pas simple. Tu dois gérer tout ce que tu n'as pas pu faire dans la journée. Cette fois ci, on était plongé dans la musique jour et nuit sans aucunes autres préoccupations, tu vis et tu respires Rock et c'est un avantage important.
MI. Le fait d'avoir tourné énormément à travers le monde vous a apporté beaucoup au niveau écriture ?
Jason. Oui, totalement on est un petit groupe du Texas et la meilleure chose pour nous c'était de monter dans un bus et jouer partout où l'on pouvait. Il nous fallait surtout sortir de cet état. Quand on a eu la chance de pouvoir venir jouer en Europe, on a réalisé un rêve. Puis on a été aussi joué en Australie, au Brésil, je pense qu'on a eu beaucoup de chance de pouvoir découvrir ces pays grâce à la musique. On a pu aller aussi au Cambodge, à Paris, en Thaïlande, au Japon, et en Chine, c'est fantastique de pouvoir découvrir toutes ces cultures.
MI. La Chine, ça a du être un choc culturel ?
Jason. Oui, on est resté quatre ou cinq jours à Beijing et on a pu rencontrer beaucoup de personnes toutes plus intéressantes les unes que les autres, c'est vrai que la culture est très spéciale, totalement différente de la notre et ça nous a surpris surtout qu'on découvrait ce pays pour la première fois.
MI. Qu'est ce qui t'a le plus choqué ?
Jason. C'est le manque de liberté. D'un coté tu as des fans de musique qui ont envie de découvrir des groupes venant d'autres pays et puis de l'autre tu as un pouvoir dictatorial qui réduit les libertés individuelles au maximum. C'est effrayant de voir ça. Tout est très encadré et contrôlé, il y a une surveillance en permanence à tous les niveaux. Mais on a envie d'y retourner pour tous ces gens qui aiment la musique et qui se sentent brimés.
MI. Vous avez du respecter certaines règles ?
Jason. Pas vraiment mais nous étions très encadrés par des militaires pendant tout le concert. Ils contrôlaient et surveillaient tout. Mais on n'a subi aucune censure au niveau des textes de nos chansons ou de ce que nous pouvions dire sur scène.
MI. Hier nous étions le 11 septembre, te souviens-tu de ce que tu faisais ce jour là ? (Interview réalisé le 12 Septembre 2012)
Jason. Oui très bien, je me suis levé à 9 heures et je devais accompagner ma petite amie de l'époque à l'université. Nous étions en voiture et j'ai allumé la radio, il y avait un flash spécial et c'est à ce moment là que j'ai appris la tragédie. Mais je ne comprenais pas très bien ce qui se passait, c'était tellement surréaliste. Quand je suis rentré à la maison, j'ai allumé la télévision et là j'ai vu toute cette folie. Ces avions qui s'écrasaient contre les tours, c'était terrifiant. Le truc le plus dingue c'est que le lendemain, on avait un concert de prévu à New York, on a compris que le show n'aurait pas lieu et de toute façon on ne l'aurait pas fait par respect pour ces milliers de victimes innocentes.
MI. Vos textes sont inspirés par ce genre d'événements ?
Jason. Oui, c'est des drames qui ne peuvent te laisser insensible et qui nous touchent. Qui n'a pas été ému par cette horreur que représente le 11 septembre. Il y a un album que nous avons écrit qui s'appelle Worlds Apart et qui traite de ce genre d'événement, de cette atmosphère qui règne à la suite d'un tel drame. Tu sais, les américains sont encore sous le choc et je pense qu'ils ont compris que les USA n'étaient pas invulnérables et pouvaient être encore victimes d'une attaque de ce genre. Tu ne peux pas tout contrôler et je suis encore très ému par ce qui s'est passé ce jour là. Et puis il y a toutes ces théories fumeuses qui sont apparues après l'attaque qui me dérangent énormément. C'est ridicule de penser que le gouvernement est responsable et que c'est un complot organisé par une nébuleuse politique. C'est du grand n'importe quoi.
MI. Avec Lost Songs, on peut se procurer un livre écrit par Conrad Keely « Strange News From An Other Planet » qui est en quelque sorte un plus pour les fans ?
Jason. Oui, Conrad travaille sur ce livre et on en a inclus une partie dans le livret du cd. Ce n'est pas totalement lié aux morceaux mais on avait envie d'en donner plus à ceux qui nous apprécient. C'est un bonus qui permet d'en savoir un peu plus sur notre univers.
MI. Ce soir vous allez donner un show acoustique à Paris, c'est une première ?
Jason. Non, on en a déjà fait deux dans le cadre de notre tournée promotionnelle à travers l'Europe. C'est très intéressant car l'approche est totalement différente. Cela nous permet de redécouvrir les morceaux. J'aime bien cette vision nouvelle, on a choisi de ne pas réarranger les titres les plus Heavy. On a décidé de prendre des titres qui s'adaptent bien à ce genre d'exercice. Et je suis très content car le public à l'air d'apprécier.
MI. Le choix des chansons a du être difficile ?
Jason. Non, on savait quel titre allait être facilement réarrangé et que l'on pouvait jouer avec simplement deux guitares acoustiques. Viens nous voir ce soir, tu verras c'est complètement différent et je suis sur que ca va te plaire. Ca permet aussi de faire passer plus d'émotions et de mettre en valeur les textes. La voix n'est pas noyée sous un déluge de guitares électriques saturées.
MI. Que signifie le titre Lost Songs ?
Jason. C'est inspiré par tout ce qui se passe actuellement, toute cette musique qui existe à travers le monde et qui est facilement accessible grâce aux nouvelles technologies. On trouve tant de titres sur le web que j'ai l'impression que nos morceaux sont perdus dans un océan sans fin d'informations. Mais en même temps, c'est une bonne chose que tout le monde puisse s'exprimer grâce à ces nouveaux médias. Tu sais Conrad vit au Cambodge, il s'intéresse à toute cette culture musicale qui existe depuis des années dans ce pays et toute cette musique tend à disparaitre, noyée dans un flot continu de nouveautés. J'ai peur que ce phénomène arrive aussi dans les pays occidentaux et que tout se perde pour qu'au final les musiciens professionnels disparaissent à cause d'internet. Ca fait peur quelque part de voir que tout est mélangé, d'un coté tu as les musiciens qui tentent de vivre décemment de la musique et de l'autre les amateurs qui pratiquent la musique comme un hobby. La conséquence c'est qu'il est de plus en plus difficile pour des types comme nous de se faire entendre, nous sommes définitivement perdus dans la masse.
MI. Quel message aimerais-tu faire passer à propos de Lost Songs ?
Jason. Je sais qu'en France nous ne sommes pas très connus, et j'espère que les gens auront envie de nous découvrir et seront assez ouvert d'esprit pour apprécier notre style. J'ai envie de dire « donnez nous une chance, venez nous voir en concert. Nous sommes un groupe américain, mais nous nous sentons très proche de l'Europe à bien des niveaux. Nous connaissons la culture française et je pense que notre musique et nos textes ne devraient pas vous laisser insensible. Nous ne sommes pas un groupe superficiel qui ne pense qu'à faire la fête et comptabiliser ses conquêtes, nous sommes bien plus profonds et complexes que cela ». On espère qu'avec Lost Songs, on va intéresser de nouveaux fans français, c'est notre vœu le plus cher.
MI. Merci beaucoup !
Jason. Merci beaucoup (en Français).
Ajouté : Jeudi 21 Mars 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead Websi Hits: 11185
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