Quatre ans après l’album précédent, on pouvait penser que le groupe ne se remettrait jamais du départ de Jorn Lande. C’était mésestimer le talent de Finn Zieler et de sa nouvelle recrue : Kelly Sundown Carpenter. Ce dernier réalise l’exploit de nous faire complètement oublier Lande pour se plonger, comme il convient, dans l’atmosphère particulière de cet album très réussi.
Plusieurs qualités rares surgissent des enceintes : en premier lieu, bien sûr, l’extraordinaire polyvalence du chant. Kelly Sundown Carpenter se joue des tonalités, maîtrisant avec une aisance insolente les passages aiguës et graves sans se départir de la chaleur de son ton ni de l’émotion qu’il y met. Il est également difficile de ne pas rester admiratif devant une interprétation si juste. Chaque instrument est savamment dosé afin de ne commettre aucun excès. Le groupe nous épargne donc les démonstrations inutiles, la complexité gratuite et autres compositions pompeuses dont les groupes de progressif semblent ne pas pouvoir se passer. Le tout repose sur l’émotion véhiculée tout au long de l’album ; on peut ne pas adhérer à ce style mais le talent est indéniable.
Bien qu’il revendique volontiers le travail des autres membres du groupe, Section X est l’œuvre d’un seul homme (écriture, claviers, production), Finn Zieler, qui s’est enfermé plusieurs jours dans l’obscurité, est devenu clochard à Londres et s’est immergé dans un lac glacial. Bref, pas le genre de type à qui on confierait la garde de ses enfants, mais bon, sur le plan des compositions il est carré. La production est également un point fort : elle met en scène ce concept album (dont l’histoire n’est pas le meilleur atout) de façon magistrale.
Cerise sur le gâteau, le digipack est très beau.