Après 6 albums et déjà 15 ans de carrière, PARAGON reste l’éternel anonyme de la scène Heavy/Power Metal allemande. Il faut dire que l’inspiration n’est pas leur point fort et les vicissitudes liées notamment aux changements de line-up n’ont pas aidé.
Pourtant PARAGON remet la sauce avec une foi qui fait plaisir. Le groupe plonge corps et âme dans un bon vieux Heavy Metal viril, cru et puissant, dans la lignée de PRIMAL FEAR ou de METALIUM. Les amateurs de ce style puisant dans les années glorieuses des cuirs cloutés y trouveront largement leur compte car cet album est d’excellente facture. Alors, bien sûr, il faut l’écouter plusieurs fois afin de s’habituer à l’effarante banalité de l’ensemble, mais durant cette heure de riffs, on ne peut que taper du pied, remuer de la tête et se descendre une bière à la santé de ces guerriers.
Le groupe est crédible sur tous les rythmes, même s’il marque une préférence pour la double pédale acharnée. On notera toutefois que malgré la rapidité des tempos, PARAGON parvient miraculeusement à conserver une certaine lourdeur ; c’est dû aux rythmiques de plomb qui ne nous laissent aucun répit.
Les paroles et les thèmes abordés sont également des sommets de banalité, mais ils collent plutôt bien à l’ambiance musclée et belliqueuse de l’ensemble.
On notera une tentative de sortir des titres plus commerciaux – ayant tout de même des riffs costauds – avec “The Gods Made Heavy Metal” et “Masters Of The Seas”. C’est plutôt réussi et l’on se laisse facilement porter par l’alternance guitares/refrain. Le mid tempo “Beyond The Veil” est très bon, même s’il dégage moins d’énergie.
“Empire Of The Lost” est également une grande réussite : il s’agit du power ballade dans laquelle le chant de Andreas Babuschkin s’apparente à Ozzy Osbourne.