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PAPA ROACH (usa) - Jerry Horton (Juin-2013)


Si PAPA ROACH est un groupe de Nu Metal relativement peu connu sur le territoire français, il n'en est pas de même outre atlantique bien au contraire. Il est devenu, en quelques années, le leader incontesté de la scène Metal Alernative aux USA et dans bien d'autres contrées. Le gang a vendu au jour d'aujourd'hui plus de 10 millions d'albums, ce qui en ces temps de disette absolue, est un record en soi. Leur histoire commence dans une ville perdue du Nord des Etats-Unis lorsque Jacoby Shaddix, chanteur, et Dave Buckner, batteur, se mettent dans l'idée de faire de la musique suite à leur rencontre épique dans un match de football américain. Ils sont alors loin de se douter qu'ils s'engagent dans une aventure exceptionnelle qui va les conduire au-delà de tous leurs rêves les plus fous. Ils trouvent dans un premier temps un nom, ce sera PAPA ROACH, en hommage au grand père de Jacoby Shaddix et sortent en 1994 un premier Ep, Potatoes For Christmas, qui leur permettra de se faire connaitre. Ils enchaînent en 1995 avec une démo, Caca Bonita, tout un programme. Ne trouvant aucun label pour les soutenir, ils déboulent en 1997 avec Old Friends For Young Years, un premier méfait autoproduit qui passera totalement inaperçu. En 1998, ils enchainent avec l'enregistrement d'un nouvel Ep 5 Tracks Deep, puis en 1999, ils produisent, toujours par leur propre moyen, Let'Em Know qui va enfin leur permettre de se faire remarquer par Warner Music qui décide alors de leur financer la production d'une nouvelle démo. Mais malheureusement la major ne sera pas convaincue par le résultat qu'elle trouve peu concluant et ne donnera pas suite. Ces titres deviendront par la suite des hymnes incontournables ! Heureusement, Dreamworks Records sentant la bonne affaire, les signera illico presto et les enverra immédiatement en studio. Infest déboule dans les bacs en 2000 et explose littéralement tous les charts US, la PAPA ROACH mania est née ! Le gang vend 3 millions de galettes au pays de l'oncle Sam et est certifié triple platine. Au total c'est plus de sept millions de copies qui s'écouleront à travers le monde, de quoi faire frémir n'importe quel musicien en herbe ! Le tsunami Papa Roach déferle alors sur la planète et touche toute une nouvelle génération avide de sensations extrêmes. Ils se lancent ensuite dans une tournée gigantesque aux cotés d'EMINEM, E-40 ou XZIBIT. Puis c'est au tour de la Ozzfest d'être touchée par le syndrome Infest en 2001. Après avoir parcouru les quatre coins de la planète, ils retournent immédiatement en studio pour enregistrer Lovehatetragedy qui sort le 18 juin 2002 et s'avère beaucoup plus Rock et s'éloigne quelque peu de leurs influences Rap/Metal. Le succès est mitigé et la déception laisse place à l'euphorie. Au même moment, Dreamworks en difficulté financière, est racheté par Geffen qui sera leur nouvelle terre d'accueil. Toutefois, ils rebondissent très vite, conscients qu'il faut redresser la barre le plus rapidement possible tout en continuant d'évoluer. C'est dans cet esprit qu'ils composent dans la foulée Getting Away With Murder qui sort 31 Aout 2004 et qui leur permettra de toucher un nouveau public grâce à des morceaux plus accessibles et moins Néo Metal. C'est une fois de plus un carton, l'opus s'écoulant à plus d'un million d'exemplaires, sera certifié platine notamment grâce au single « Scars » qui squatte les playlist des radios US. Au final, le virus PAPA ROACH continue à infecter la planète et fait des ravages inégalables, trois millions de cd seront vendus à travers le monde en un laps de temps record, un must ! Ce succès leur permettra de tourner intensivement pendant deux ans aux cotés de SLIPKNOT, TRUST COMPANY ou SKINDRED. Pour immortaliser cette tournée mythique, ils filmeront le concert donné à Chicago au Vic Theater qui sortira sous le nom de Live & Murderous In Chicago pour clore l'aventure. Ils reviennent le 12 Septembre 2006 avec The Paramour Sessions qui a été enregistré dans un manoir. Les ventes seront faibles aux Etats Unis mais ils en écouleront tout de même un millions et demi au total et ouvriront pour GUNS N' ROSES ! Dave Buckner, confronté à des problèmes de drogues et d'alcool, quittera le combo le 28 janvier 2008 et sera remplacé par Tony Palermo. Metamorphosis arrive dans les bacs le 24 Mars 2009 et PAPA ROACH s'engage sur le MÖTLEY CRUE'S Fest avec BUCKCHERRY et TRAPT. Quelques temps après, c'est la rupture définitive avec Geffen Records et les lascars signent avec Eleven Seven Records afin de repartir sur de bonnes bases. Time For Annihilation, la première offrande pour ce nouveau label sera un live enregistré en 2009 sur leur tournée avec SHINEDOWN. Ils auront la bonne idée d'y rajouter cinq nouveaux titres, histoire de faire patienter leurs fans ! L'année 2010 sera consacrée à une tournée mondiale qui passera par la France le 14 décembre ou PAPA ROACH, après sept ans d'absence, jouera dans un Trabendo archi blindé ! Après un Time For Annihilation pour célébrer les 10 ans des bad boys et annoncer la fin d'une ère qui les avait amenés au sommet, il était temps pour nos Killers de se remettre au labeur ! Le 20 octobre 2012 sort The Connection, nouvelle pépite qui sera une sorte de condensé de tous les styles abordés par les PAPA ROACH au cours de leur carrière. Profitant d'une visite éclair sur les terres françaises et de la réédition de The Connection doté d'un dvd enregistré à Los Angeles comme bonus, MI ne s'est pas fait prier pour s'entretenir avec le sympathique guitariste Jerry Norton, quelques jours après leur prestation au Hellfest. Visiblement heureux et très satisfaits de leur prestation à Clisson, le bougre se montre très loquace et est près à tout faire pour conquérir l'hexagone une bonne fois pour toute. Sa devise : Objectif France, un programme qui n'est pas pour nous déplaire ! Rencontre avec un musicien à la fois passionné et discret qui reste avant tout un fan visiblement heureux de faire partager sa passion de la musique ! Magnéto Jerry !

Line-up
: Jacoby Shaddix (Chant), Jerry Horton (Guitare), Tobin Esperance (Basse), Tony Palermo (Batterie)

Discographie : Old Friends From Young Years (1997), Infest (2000), Lovehatetragedy (2002), Getting Away With Murder (2004), The Paramour Sessions (2006), Metamorphosis (2009), Time For Annihilation (2010), To Be Loved: The Best Of Papa Roach (2010), The Connection (2012)

Traduction/Retranscription : Erick Laulit



Metal-Impact. Bonjour, il y a deux jours vous avez joué au HELLFEST c'est la deuxième fois que vous participez à ce festival, comment s'est passé ce concert ?
Jerry Horton. Le show fut incroyable. C'était notre seconde participation au HELLFEST, comme tu l'as souligné. C'était nettement plus intense que la dernière fois et la foule était simplement merveilleuse. On a fait environ trois semaines de tournée en Europe jusqu'à présent sur ces dates, et bien je dirais que ce concert est certainement dans le top deux des shows qu'on a donné durant toute la tournée, c'était réellement un super moment.

MI. Etes-vous restés un peu pour profiter du HELLFEST ou êtes-vous rentrés directement après votre concert ?
Jerry. Nous sommes partis aux environs de minuit mais j'ai pu voir ZZ TOP et un petit peu de KISS avant de partir avec les autres.
MI. Tu as aimé ?
Jerry. Oui, c'était grandiose.

MI. Je sais que tu es un grand fan de METALLICA, quel souvenir gardes-tu du concert que vous avez donné avec eux au SONISPHERE ?
Jerry. Oui je m'en souviens très bien, c'était la première fois que l'on jouait avec eux et je les ai regardé jouer sur le coté de la scène et c'était juste grandiose. En fait, je ne les avais pas revu depuis 1991, alors ce fut vraiment un évènement spécial pour moi.

MI. Que représente METALLICA pour toi ?
Jerry. C'est la formation qui m'a donné l'envie de jouer de la guitare. Ils font partie des combos avec lesquels j'ai grandi, j'adore tous leurs morceaux. Ils sont l'un des plus grands groupes pour une seule raison : ils sont juste formidables.

MI. Peut-être verrons-nous METALLICA et PAPA ROACH en tournée un jour ?
Jerry. Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander ! [Rires]

MI. The Connection est sorti il y a six ou sept mois, et vous revenez avec une nouvelle version, c'est seulement pour le marché français ou pour toute l'Europe ?
Jerry. Pour le marché européen.

MI. Le bonus c'est un concert enregistré à LA, pourquoi ce show précisément ?
Jerry. En fait le concert a été filmé par une compagnie télé appelée Access Tv et ils ont effectué une retransmission à la télé sur tout le territoire américain. Nous leur avons demandé la permission d'utiliser ce show pour le dvd vu que les Etats-Unis étaient le seul endroit où il avait été possible de le voir. On a voulu s'assurer que tous nos fans du monde entier aient la chance de le visionner aussi.

MI. C'était un show spécial pour la télévision, en fait ?
Jerry. On peut jouer dans beaucoup d'endroits aux U.S.A mais cela fait longtemps que nous n'avons pas joué dans des lieux comme Paris. Lorsqu'on a quitté notre label Universal Music, nous ne suscitions plus la même attention car nous ne touchions plus les mêmes médias, on a perdu tous les liens presse qu'avait cette major. On a simplement arrêté de venir ici car c'était devenu difficile dirais-je, de faire des concerts et que l'on fasse attention à nous en Europe et surtout en France. Nous nous sommes plutôt orientés vers d'autres directions en attendant et puis on a signé chez ELEVEN SEVEN puis on s'est associé avec un nouveau management et on a alors réalisé qu'il fallait tout recommencer chez vous. On a bien essayé ici et là de reconstruire les bases qui nous auraient permis de venir jouer en France mais ça n'a pas été facile. Et je pense que le Hellfest a juste été la bonne combinaison qui nous a permis d'amorcer notre retour. Il y a eu un gros regain d'attention et un bon retour suite à nos prestations dans ce festival et j'espère que cela nous permettra de jouer en France car les fans ici, sont passionnés et leur énergie est incomparable. Pour être honnête c'est mieux qu'aux Etats-Unis car là-bas, les groupes tournent d'une manière très fréquente, du coup les gens se disent : « Ouais, j'irais les voir la prochaine fois ». En France c'est différent, il y a beaucoup moins de dates et les formations passent une fois tous les deux ou trois ans, ils ne viennent pas régulièrement donc quand ils décident de venir les fans sont excités et motivés, du coup cela donne de bons shows.

MI. Le concert du Trabendo que vous avez donné il y a trois ans reste un bon souvenir pour toi ?
Jerry. Oui je me souviens il était gratuit, c'était dément ! J'ai été marqué car il faisait très chaud à l'intérieur...
MI. Oui, c'est une petite salle !
Jerry. Oui. Mais le public dégageait tellement d'énergie; il y avait du stage diving, certains faisaient du pogo et tout ça a donné un bon concert, on s'est bien amusé.

MI. J'ai lu que tu avais quelques petits problèmes avec tes doigts, c'est gênant pour jouer de la guitare ?! [Rires]...
Jerry. [Rires]... Non, en fait c'était une blague.
MI. C'était une blague ?
Jerry. Je ne sais pas si vous le faites ici mais aux USA, le 1er avril tous les ans, c'est un jour où les gens font des blagues !
MI. Pareil ici, c'est le jour des poissons d'avril !
Jerry. Oh, ici aussi...
MI. Oui comme chez toi !
Jerry. Et les gens se font des blagues ?
MI. Oui, mais dans votre cas ça a été repris par la presse et certaines personnes l'ont pris très au sérieux !
Jerry. Oui je sais et je dirais même très sérieusement.
MI. Oui, j'ai lu des articles où il était dit que tu étais très malade et que tu ne pouvais plus jouer du tout !
Jerry. Oui, et beaucoup l'ont très mal pris...

MI. Comment s'est passé l'enregistrement de The Connection ?
Jerry. On a commencé à écrire puis enregistrer dans notre studio à Sacramento, on était donc à la maison durant tout le processus et pendant les deux à trois semaines d'écriture la femme de Jacobi l'a quitté. Tobin, Tony et moi, on écrivait la musique car tu sais, d'habitude chez PAPA ROACH, la musique est conçue en premier puis ensuite viennent s'ajouter les paroles. Donc, on écrivait et Jacobi, disparaissait, il partait pendant longtemps et revenait ; il n'avait pas réellement quelque chose à faire, il s'apitoyait sur lui-même et déprimait. Il n'était pas heureux et ne désirait pas nous en parler pendant un certain temps. Finalement on s'est assis avec lui pour lui parler. Nous avons essayé d'être présents à ses côtés, le consoler et peut-être lui donner des conseils mais rien ne comptait pour lui. Tout ce que nous avons fait ne l'aidait pas réellement et ne solutionnait pas la situation car il était toujours séparé. Nous lui avons alors dit : « On sait que tu n'en a pas envie mais écris ce que tu as sur le cœur, décrit ce que tu traverses car c'est le seul moyen qui te permettra de sortir de cette problématique. Il a par conséquent, tout couché sur le papier et cela lui a permis de passer cette étape et enfin à la fin de l'album par la même occasion de récupérer sa femme.
MI. Ah oui, c'est une histoire qui finit bien !
Jerry. Oui, cela a donc été bénéfique, ça à fonctionné. Une fin de conte de fée en définitif.
MI. Une très belle histoire...
Jerry. Ca avait été très difficile pendant le processus d'écriture car il y avait plein d'émotions qui se dégageaient de nos échanges. Ce sont ce genre de choses qui font de grandes chansons et je n'ai pas envie de dire que je suis content que cela soit arrivé mais je pense que cela permet d'écrire des chansons phares.

MI. Oui car on dénote beaucoup de mélancolie et de tristesse à la lecture des textes et à l'écoute de vos chansons. On est quelque part touché par vos paroles ! Ne serait-ce qu'avec le dernier single !
Jerry. Oui. Beaucoup de personnes et de fans viennent nous dire à l'écoute d'une de nos compositions : « Elle m'a aidé à surmonter une épreuve difficile dans ma vie ». Et cela fait en sorte d'un peu valoir la peine d'endurer cette souffrance. Car ce qu'il a vécu pourra aider d'autres personnes par la suite.

MI. On sent que vous êtes un vrai groupe qui s'entraide en cas de problème. Vous en êtes où concernant le prochain album ?
Jerry. Oui, c'est vrai. Nous avons commencé à en parler et il y a déjà quelques idées à approfondir mais à chaque nouvelle phase d'écriture, c'est pareil on ne sait jamais vraiment comment sera la sonorité ou à quoi cela va ressembler jusqu'au moment où on a réellement commencé à écrire. Nous avons des idées à propos de la trajectoire qu'on pense qu'il devrait suivre mais souvent ça ne prend pas la forme qu'on avait imaginée au départ. On se laisse littéralement porter par la musique qui nous emmène dans un long voyage et nous la suivons peu importe la voie choisie, on se laisse aller et on voit ce qui en ressort.

MI. Mais tu as composé des riffs ?
Jerry. Oui, de temps en temps ici et là. Je pense que dès que cette nouvelle tournée prendra fin, on recommencera à travailler et jouer ensemble, alors on verra ce qui se passera.

MI. J'ai lu que tu aimerais collaborer avec PRODIGY, tu penses réussir à collaborer avec eux pour le prochain ?
Jerry. Je l'espère. Nous avons joué avec eux lors du festival Rock Am Ring et je crois que Jacoby a parlé un peu avec Keith Flint alors… peut-être que cela va se faire ?! [Rires]

MI. [Rires]... C'est la Surprise ! Quels sont les artistes avec lesquels tu aimerais collaborer personnellement ?
Jerry. Personnellement j'aimerais travailler avec Brian Welch de KORN, je pense que ce serait vraiment cool. J'aimerais aussi avoir Clint Lowery de SEVENDUST se serait cool aussi et Michael Fry du groupe SKINDRED, je pense que ce serait vraiment génial car il possède un style bien diffèrent du miens et notre collaboration serait très intéressante.

MI. Tu aimes mélanger ton style avec d'autres musiciens ?
Jerry. Je crois que c'est ce qui rend les choses intéressantes.

MI. Vous êtes numéro 1 aux Etats-Unis avec le titre « Where did the Angels go ». Est-ce une énorme satisfaction ?
Jerry. Oui ça l'est car tu ne sais jamais comment vont tourner les choses mais on ne peut pas jouer en se protégeant et en ne prenant aucun risque. Nous devons faire les choses qui nous rendent heureux et quand elles rendent d'autres personnes heureuses c'est encore mieux. Nous devons être heureux pour que tout soit honnête.

MI. Cette année vous allez fêter vos 20 ans d'existence, que ressens-tu quand tu te remémores tes débuts ?
Jerry. Parfois j'ai l'impression que ce n'était il n'y a pas si longtemps. Parfois je pense que c'était dans une autre vie car j'ai tellement plus d'expérience maintenant. Mais c'est tout aussi marrant aujourd'hui et je passe toujours de bons moments, autant qu'à cette époque. Je n'ai pas la sensation d'être si vieux que ça ! [Rires]

MI. Ca fait longtemps que je n'ai pas regardé des photos de toi d'il y a 20 ans [Rires]... Parce que tu as commencé très jeune en fait !
Jerry. Oui, j'ai commencé à la sortie du lycée quand PAPA ROACH est né.

MI. Si tu pouvais parler à la personne que tu étais il y vingt ans, que lui dirais-tu ?
Jerry. Prends garde à ton argent ! [Rires]

MI. Tu veux dire que le plus gros problème dans la musique c'est l'argent !
Jerry. Oui ! Quand tu possèdes beaucoup d'argent tu es du genre : « Ouuai » !

MI. Donc après il ne te reste plus rien ou pas grand-chose ?
Jerry. Oui.

MI. Vous avez souvent changé de maisons de disques et vous étiez uniquement sur des majors comme Geffen, Universal, Dreamcope, quelles sont les différences notables avec votre nouveau label Eleven Seven Music ?
Jerry. Je pense que tout va mieux car nous travaillons avec une compagnie qui est faite de passionnés, je préfère quelle soit petite mais intéressée réellement par la musique et les musiciens. Les gens là-bas comprennent notre honnêteté et notre passion pour la musique et ils veulent se mettre en quatre pour nous et je pense sincèrement que tout s'est amélioré comparé à avant.

MI. En tant que guitariste après vingt ans d'expérience, est que tu progresses toujours ?
Jerry. J'essaye en tout cas même si parfois je n'ai pas le moral [Rires]... Mais oui, oui.

MI. T'inspires-tu aujourd'hui d'autres guitaristes ou d'autres musiques ?
Jerry. Oui, en fait nous avons passé beaucoup de temps à écouter un groupe du nom de MOTHER'S FINEST !

MI. MOTHER'S FINEST, c'est un groupe sudiste c'est étonnant !
Jerry. C'est un groupe tellement génial et je crois qu'apprendre leurs morceaux à changé ma façon de jouer de la guitare. Je crois qu'il se pourrait que le prochain ne soit peut-être pas aussi Metal avec un son lourd. Je pense que parfois ça pourrait être plus posé.

MI. Un peu plus posé ?
Jerry. Oui, peut être un peu plus dynamique.

MI. Tu veux dire moins frontal ?
Jerry. Oui.

MI. Vous avez effectué une tournée européenne avec STONE SOUR, ce fut une bonne expérience ?
Jerry. Oui c'était géant et on l'a d'ailleurs refait aux Etats-Unis. Ils étaient tous super, on est devenus amis avec leur bassiste Johnny Chow, c'est drôle car il vient de New-York et nous connaissons un groupe de New-York, SNAPCASE, avec lequel nous partageons un ami commun appartenant à ce groupe. Quand mon ami Johnny Chow a appris qu'on jouait avec eux il m'a dit ; l'autre musicien on l'appelait : « Tchao » surtout dis à Tchao salut de ma part. Et un jour où je passais par là je lui ai dit : « Hey, John te fait un coucou », il était bouche-bée. C'est vraiment plaisant quand les membres d'un autre groupe ressentent cette amitié et qu'ils deviennent tes amis. Ayant joué avec beaucoup de groupes je sais que parfois avec certains c'est juste bonjour et au revoir. Là, nous sommes devenus de vrais amis et c'est sympa.

MI. Vous avez ouvert pour des légendes tels que MÖTLEY CRUE et GUNS N' ROSES, Est-il possible de lier des liens d'amitié avec les musiciens de tels monuments de l'histoire du Rock ?
Jerry. MÖTLEY CRUE, oui. GUNS N' ROSES, non.

MI. Tu travailles avec Nikki Sixx ?
Jerry. Oui, il fait partie d'Eleven Seven Records en fait.

MI. Est-il un ami ? T'aide-t-il ?
Jerry. Il est, pour moi, comme une connaissance avec laquelle je n'interagis pas forcement à grande échelle.

MI. Car je vois que, concernant la production du dernier album, tu as un partenaire ... (Il m'interrompt)
Jerry. Oui, James Michael. (Chanteur de SIXX:A.M. combo formé par Nikki Sixx)
MI. ...Qui a produit et travaillé avec toi...
Jerry. Oui, nous savions que pour créer une osmose, nous devions travailler dans notre studio à Sacramento et avons décidé de trouver un producteur qui viendrait dans notre studio. Tu sais, il y a tellement de producteurs qui ont un endroit où enregistrer, dans ce cas tu dois te déplacer et travailler la où ils ont envie et tu dois te contenter de ça. On a donc demandé à James de revenir enregistrer avec nous car nous avions déjà collaboré ensemble auparavant. Il avait aidé Jacoby à écrire les paroles de certains titres sur des albums précédents. Il a dit tout de suite oui, il est venu dans notre studio et tout s'est très bien passé. Il faut dire que c'est un sacré musicien. Il parle donc notre langage, ce n'est pas simplement un producteur avec lequel le dialogue se cantonnerait à : « Hum…, Je n'aime pas ça, essaye autre chose ». S'il a une chose à l'esprit il peut le dire et communiquer avec nous. Il est devenu, en quelque sorte, le cinquième BEATLES, c'était vraiment cool.

MI. Tu as travaillé aussi avec John Feldmann, pourquoi avoir pris deux producteurs ?
Jerry. Nous avions fini l'album, tout du moins je le croyais quand notre label nous a dit : « On voudrait que vous retourniez en studio enregistrer une ou deux chansons supplémentaires et on aimerait que vous alliez travailler avec John Feldmann ». On a donc dit ok. On est alors parti durant une semaine à Los-Angeles et nous en sommes revenus avec « Still Swingin ». On en avait déjà parlé ensemble, il y a longtemps que cette idée nous trottait dans la tête. On voulait travailler plusieurs autres chansons avec différents producteurs mais voilà comment cela s'est goupillé, on a fait uniquement pour ce morceau avec John.

MI. C'est la même équipe qui sera à la conception du prochain ?
Jerry. Non !
MI. Non ?
Jerry. Non, On a envie de travailler avec un producteur du nom de Kevin Churko.
MI. Oui, il a travaillé avec de nombreux combo comme FIVE FINGER DEATH PUNCH, OZZY OSBOURNE, SLASH !
Jerry. Oui, il vient d'enregistrer avec IN THIS MOMENT. On est en pleine négociation mais si tout va bien l'opus devrait sortir en mars prochain.
MI. Pourquoi avoir choisi Kevin Churko ?
Jerry. Car, il fait sonner les groupes différemment, le son qu'il amène est unique et très différent. Mais peut-être l'était-il déjà auparavant, il a une très grande expérience. Mais il possède une oreille qui l'aide à emmener le son à un autre niveau, on va dire comme ça.

MI. Es-tu anxieux avant d'entrer en studio pour enregistrer de nouveaux morceaux ?
Jerry. Oui. Mais je pense que ressentir, ne serait-ce qu'un peu d'anxiété ou d'être mal à l'aise a du bon car si tu es maitre de toi tu prends les choses nonchalamment. Alors que si tu ne sais pas ce qu'il va se passer, tu es plus à l'écoute de tout ce qui arrive pendant l'enregistrement.

MI. L'enregistrement de The Connection n'a pas été simple, Jeremy a perdu sa voix juste après les dernières prises en studio, ça a dû être terrible pour vous ?
Jerry. Nous étions très inquiets. Nous avions fini l'album et nous partions pour trois jours de repos juste avant de repartir en tournée. Nous avons donc effectué deux mois d'un enregistrement intensif genre : « Wahhh, wahhh » (Il mime un chanteur qui hurle) constamment puis on avait trois jours off et on repartait en concert. C'était en juin de l'année dernière, nous avons fait des dates pendant un mois et il a senti que sa voit commençait à être enrouée. Il est alors allé consulter un spécialiste qui lui a conseillé quelques exercices pour se sentir mieux mais ça n'a pas vraiment fonctionné. Nous avons ensuite intégré le Festival Uproar aux USA, c'est un gros festival qui regroupe de nombreux combos comme GODSMACK, STAIND, SHINEDOWN. Et à la quatrième prestation, Jacoby ne pouvait plus émettre un son. On s'est dit qu'on devait arrêter et quitter la tournée. Il a été hospitalisé et a consulté le meilleur chirurgien des Etats-Unis pour ce type d'intervention mais sans avoir aucune assurance que ça allait fonctionner. On est rentrés à la maison et nous avons du attendre d'avoir de ses nouvelles. Quand il est sorti de l'hôpital il a du rester aphone pendant deux semaines, qui pour lui furent très difficiles car il est toujours en train de parler ou de chanter, tu vois. Il a été très consciencieux et a respecté les prescriptions et à la fin des deux semaines il se sentait mieux et il a finit par parler. Je crois que tout s'est arrangé deux ou trois jours avant que nous ne repartions en tournée. Il était prêt à chanter et il a commencé à échauffer sa voix et s'est mis à chanter et là, on s'est aperçus qu'il chantait encore mieux qu'auparavant. C'était extraordinaire et là on a poussé un ouf de soulagement. Ouf, c'est fini ! (Jerry Norton expire, pousse un souffle et mime la scène).

MI. Comment est-il maintenant en tournée ? Est-il plus prudent ?
Jerry. Oui, il est beaucoup plus prudent. Il se chauffe la voix tous les jours, à cause de la spécialiste qu'il a vu et qui lui a donné des directives bien précises. Elle lui a fait une cassette avec des exercices à respecter pour s'échauffer. Il ne boit plus, il a arrêté la cigarette, il ne fait plus rien de nocif pour ses cordes vocales. Après les shows il peut lui arriver de parler un peu mais il fait très attention maintenant.

MI. Ca veut dire plus de fêtes après les concerts ! [Rires]
Jerry. Oui, tout ça c'est terminé, plus de fêtes [Rires]...

MI. Es-tu le genre de musicien qui aime s'amuser en tournée ou es tu sérieux durant la tournée ?
Jerry. Oui, je suis très sérieux. Je ne m'éclate pas. Tobin Esperance, notre bassiste, et Tony Palermo, notre batteur, sont les fêtards de la bande; ils deviennent totalement fous lorsque nous donnons des concerts. Mais moi je ne bois pas beaucoup, j'aime juste les regarder sans toucher à l'alcool. Pour moi c'est toujours plaisant de sortir mais je ne bois plus du tout.

MI. Tu aimes regarder ce qui se passe pendant la soirée tout en ayant les idées claires ?
Jerry. Oui...

MI. Parfois c'est très drôle ! [Rires]
Jerry. Oui, c'est très marrant et j'ai envie de me souvenir de détails dont ils ne se souviendront plus après [Rires]... C'est ca qui est drôle [Rires]

MI. [Rires]... Te souviens-tu d'anecdotes plutôt incroyables ?
Jerry. Euh... oui. En 2000 nous sommes partis en tournée avec KORN. A l'époque où ils jouaient partout dans des stades pleins à craquer et c'est à cette période qu'ils nous ont appris à nous éclater. Je me rappelle que pendant un temps nous avions un lance-pierre, tu vois ?

MI. Oui, j'y ai joué quand j'étais petit !
Jerry. Ouai, mais celui-ci était un peu spécial, il était énorme il fallait trois personnes pour s'en servir. Une tenait un coté, l'autre s'occupait du second coté et une troisième personne armait l'engin.

MI. Ca doit être très dangereux !!! Attention les enfants, ne faites pas cela cehz vous !!! [Rires]
Jerry. On le remplissait de pommes, d'oranges, peu importe où nous nous rendions, tous les dressings finissaient complètement ravagés à chaque fois. Une fois nous avons même pris des canettes de bière pour le remplir ! [Rires]

MI. De bières ?!
Jerry. Oui et tu vois les murs en plâtre, ben… ils finissaient complètement troués car elles passaient à travers [Rires]... On balançait tout contre les murs ! On a beaucoup dépensé d'argent à cette période pour rembourser les dégâts ! [Rires]

MI. Après vingt ans passés avec PAPA ROACH quels ont été les moments les plus intenses ?
Jerry. Voyons voir... le plus récent, c'était en 2010, on a fait un show en Pologne, les gens l'appellent le Woodstock polonais. C'est un show gratuit qu'ils organisent tous les ans et il y avait au bas mot 370 000 personnes.
MI. Whaow excellent !
Jerry. C'est clair. Ce fut le plus gros show qu'on ait jamais fait. Ils ont fait du Moshing puissance 10 partout et même dans des volumes équivalents à cette pièce, c'était juste énorme. Parfois c'est le chanteur qui doit demander au public de faire un pit ! Mais là tout était spontané et il y avait des moments où la foule se séparait et puis se rejoignait sur à peu près dix mètres de large et sur quinze mètres de long. C'était complètement dingue. La scène était à huit ou neuf mètres de hauteur juste pour que l'on puisse voir tout le monde, c'était incroyable. Si tu veux, tu peux aller voir sur YouTube, le concert a été filmé et tu verras c'est impressionnant. Celui-ci donc et on a fait aussi le Rock'n'Real en 2001, là aussi c'est un très gros concert et on a eu l'opportunité d'y participer deux ou trois fois. J'ai aussi beaucoup aimé le Tonight Show avec Jay Leno et ce fut une bonne expérience pour moi, car c'est un gros amateur de voitures de sport, un vrai passionné d'automobile. Une passion que je partage également, il a une culture impressionnante sur le sujet et je suis très admiratif de ce qu'il fait concernant tout ce qui touche aux voitures.
MI. Tu aimes être au volant ?
Jerry. Oui.
MI. Tu conduis des bolides ?
Jerry. Oui.
MI. Tu t'intéresses aux 24h du Mans ?
Jerry. Oui.
MI. As-tu vu le film avec Steve Mc Queen, Le Mans ?
Jerry. Je n'ai toujours pas vu ce film et je me sens extrêmement coupable de ne pas l'avoir vu !
MI. Steve Mc Queen était aussi un passionné d'automobile !
Jerry. Oui.

MI. Te souviens-tu de l'enregistrement de Paramour Sessions ?
Jerry. Oh... Oui.
MI. Il parait que le manoir où vous avez travaillé était hanté ?
Jerry. Oui, je pense qu'il l'était un petit peu. On a eu quelques expériences très étranges où on a entendu des bruits qui semblaient venir de nulle part. Mais parfois quand j'y repense je me demande si ce n'est pas juste dans nos têtes que cela se passait ou s'il y avait vraiment un fantôme. Mais concrètement, d'étranges phénomènes se sont produits à l'instar de ce jour où j'ai ouvert une porte donnant sur un couloir, il y faisait noir et il n'y avait aucune lumière d'allumée et en jetant un coup d'œil à l'intérieur j'ai entendu quelqu'un me demander : « Puis-je t'aider ? ». J'ai fermé la porte et tourné les talons à toute vitesse. A quelques reprises, il y a eu des manifestations paranormales.

MI. Es-tu inspiré par ce genre d'évènements ?
Jerry. Absolument.

MI. Ca se traduit comment au niveau musical ?
Jerry. Oui bien sur que ça a un impact. Je pense que les sentiments qui nous ont parcourus durant l'enregistrement de cet opus se sont un peu immiscés dans notre musique, c'est un feeling particulier qui s'est imprégné dans certains morceaux. De plus, la pièce où l'on a le plus enregistré était la grande salle de bal de la maison et je dirais qu'elle devait faire vingt mètres de long et douze de haut, c'était plutôt une salle immense. Du coup, quand on jouait il y avait énormément de reverbes à travers le hall et ça nous a forcés à ralentir quelque peu le tempo. Je pense vraiment que cela nous a un peu influencés.

MI. Il y a eu beaucoup de groupes qui ont fait de la promo autour du surnaturel, tu n'a pas croisé de fantômes ?
Jerry. Non. On en a toujours eu l'envie de faire ce genre d'expériences car LED ZEPPELIN a enregistré l'un de ses albums dans un château et les RED HOT CHILI PEPPERS ont fait Blood Sugar Sex Magic dans le manoir d'Houdini. C'était donc un rêve qu'on partageait tous ensemble d'enregistrer dans une maison un peu spéciale.

MI. Dans un château ?
Jerry. Ce n'était pas un château mais un grand manoir.

MI. Si tu n'en trouves pas pour une prochaine fois, il y a des Châteaux hantés en France... [Rires]
Jerry. ...Ah oui ? [Rires]

MI. Oui, quand RAINBOW a enregistré avec Ronnie James Dio, Long Live Rock'n'Roll, ils l'ont fait dans un châteaux français et il y a eu énormément d'évènements étranges qui se sont produits au cours des prises !
Jerry. Ah... ça se pourrait alors que ça nous intéresse ! [Rires]

MI. Je viens de te donner une idée pour le prochain album ! [Rires]
Jerry. Oui, peut-être ... [Rires]

MI. Votre dernier single s’appelle « Broken Hearts », au total ça sera le quatrième extrait de The Connection c’est beaucoup !
Jerry. Oui, c’est beaucoup. Nous avons été très surpris d’apprendre que le label était très motivé par l’album et a voulu sortir quatre simples. Mais ça nous a fait énormément plaisir car normalement, un label t’en propose trois et au final tu te retrouves avec seulement deux et là c’est très cool. Ils ont mis le paquet, tant mieux.

MI. Cela veut dire que vos singles cartonnent aux USA ?
Jerry. Ils se portent bien et montent vite dans les charts américains en ce moment même, ils doivent être dans le top 20 à présent mais c’est un format diffèrent, c’est plus alternatif, pas du son lourd. Il y a beaucoup plus de compétition. Je crois que c’est un tantinet plus difficile au niveau du classement mais on progresse et c’est bien.

MI. Enfin, ton dernier mot pour tes fans ?
Jerry. Je voudrais dire que l’on est désolés d’avoir été absents en France aussi longtemps mais nous sommes résolus à revenir très souvent chez vous et on espère avoir la chance de pouvoir jouer dans plusieurs villes et faire une vrai tournée chez vous et ne pas seulement donner un show à Paris.

MI. Vous revenez en France en novembre ?
Jerry. Oui, on revient à Paris le 28 novembre 2013 au Trabendo. Mais on espère aussi revenir l’année prochaine et il est à souhaité qu’on puisse jouer dans d’autres villes en France, en plus de Paris.


Ajouté :  Mercredi 09 Octobre 2013
Intervieweur :  The Veteran Outlaw
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