PRISTINE (no) - Heidi Solheim (Dec-2015/VF-EV)
On tombe parfois dans une carrière de journaliste (non que je me prétende de ce rang) sur des personnages atypiques, dont le talent n'a d'égal que l'amour qu'ils portent à leur art. Heidi Solheim fait assurément partie de cette caste rare de musiciennes dont la passion ne saurait être remise en cause, et dont la qualité du travail est à la hauteur de leur humilité. En tendant l'oreille sur Reboot, le dernier album de son projet Hard Rock PRISTINE, j'ai immédiatement su qu'elle avait quelque chose de plus, de différent, dans son approche très seventies du Blues Rock, qu'elle a cette fois-ci accentué d'une énergie totalement Hard hérité des LED ZEP, CACTUS et autres DEPP PURPLE. Outre sa voix versatile absolument phénoménale, la chanteuse/compositrice/interprète se révèle doublée d'une femme d'affaire indépendante, qui gère sa propre structure et distribue ses albums comme une grande... Alors, dans cette interview, vous découvrirez une femme attachante, drôle, ouverte, tolérante et prête à bien des expériences pour enrichir la sienne, qui n'hésite pas à tâter de la musique pour enfants tout en participant à des télé crochets comme The Voice. Mais c'est bien à la rockeuse que vous aurez affaire aujourd'hui, même si la tendresse perce souvent la carapace de business woman. Une femme qui en a, qui en veut, et qui vous dévoile un peu de son histoire, mais aussi celle de sa Norvège natale...
Line-up : Heidi Solheim (chant), Espen Elverum Jakobsen (guitare), Åsmund Wilter Eriksson (basse), Kim Karlsen (batterie), Benjamin Mørk (orgue Hammond)
Discographie : Detoxing (2011), No Regret (2013), Reboot (2016)
Metal-Impact. Bonjour Heidi, et merci pour cette interview. Peux-tu te présenter à nos lecteurs et leur décrire ton parcours musical depuis tes débuts ? Personnel et en tant que membre de PRISTINE bien sur.
Heidi Solheim. Je m'appelle Heidi Solheim. Je viens d'un petit village du nord de la Norvège qui s'appelle Øverbygd. J'ai suivi les cours d'une école de musique à partir de l'âge de 7 ans, puis j'ai déménagé à Tromsø, une ville située à deux heures de Øverbygd, à 15 ans pour continuer mon cursus musical dans un lycée...
J'ai commencé ma carrière de musicienne très tôt, et j'ai beaucoup appris quant à la vie sur la route, avoir ton propre ingénieur du son, ton agent, ton équipe et régisseur de tournée. J'ai rencontré des gens fabuleux pendant cette période, et j'ai beaucoup appris. Après le lycée, j'ai étudié la musique et le chant à l'université de Tromsø pendant 4 ans. A partir de là, je me suis débrouillée par moi même et j'ai créé mon propre label et ma société de production. Je suis très autodidacte dans ce domaine, je n'ai jamais étudié le fonctionnement de l'industrie musicale... J'ai testé pas mal de trucs par moi même, commis quelques erreurs, avant de me sentir plus à l'aise dans le domaine.
MI. Reboot, le troisième album de PRISTINE vient de sortir... Peux-tu nous en dire plus sur sa composition, son enregistrement et tout ce qui le concerne ?
Heidi. Reboot a été enregistré en 4 jours, dans un très bon studio analogique d'Oslo. Nous adorons jouer live, et cet album est notre façon d'insuffler notre énergie dans un enregistrement studio. On a procédé à la "seventies", lorsque Pro-Tools et tous les systèmes informatiques n'existaient pas, quand il fallait capter ce que tu jouais vraiment sans avoir la possibilité de retravailler le tout en post production.
MI. Quels sont les thèmes que tu abordes dans tes textes ?
Heidi. Sur Reboot, je pense que je suis aussi personnelle qu'ouverte sur les autres. D'un côté, je m'adresse à moi même, j'aborde mes propres sentiments, certaines situations que j'ai vécues, et de l'autre j'exprime mon opinion sur le monde, et sur la façon dont les gens se comportent entre eux. Mais tout ça n'est pas "planifié", la plupart du temps je m'en rends compte à posteriori. Les médias sociaux et les informations m'affectent à un certain point, et je pense que cette fois ci ça se sent vraiment dans les textes.
MI. Tes morceaux sont très variés... Blues Rock, Vintage Rock, Rock légèrement progressif, Psychédélisme, et même Pop... Est-ce que ta musique est un résumé de ta culture personnelle ? Quel genre de choses écoutais tu quand tu étais jeune ? Est-ce que ta famille a joué un rôle prépondérant dans la genèse de ta culture musicale ?
Heidi. Ma première expérience avec la musique fut la collection de disques de mon père. J'avais l'habitude de m'allonger par terre et d'écouter les BEATLES, les ROLLING STONES, et les EAGLES pendant des heures quand j'étais jeune. J'adorais ces harmonies et sans m'en rendre compte, je suis tombée amoureuse du son des 70's... Quand j'ai eu 9 ans, j'ai fondé un groupe de reprises des BEATLES et de STATUS QUO, mais je ne pense pas que nous étions très bons ! Mais c'était un début et ça m'a donné le goût de faire partie d'un groupe, de communiquer à plusieurs et c'était vraiment extraordinaire.
MI. Quelles sont les principales différences entre Reboot et les deux premiers PRISTINE ? Je crois que tu voulais trouver l'équilibre parfait avec cet album, y es tu parvenue ?
Heidi. Je pense que la principale caractéristique de Reboot est qu'il est plus Rock que Blues. Nous avons débuté notre carrière comme un Blues Band, et j'ai écrit Detoxing en 2011 dans cette optique. Avec Reboot, j'ai senti que rien n'était vraiment planifié. J'ai juste écrit ce que je ressentais, en me basant sur des grooves et des accords que j'aimais, puis j'ai joué avec les autres pour voir ce qui en ressortait. L'évolution vers un Rock vintage semblait naturelle... Mais ça n'était pas prévu, ça n'était pas une décision consciente, c'est juste quelque chose qui s'est passé comme ça lorsque nous avons commencé à jouer.
MI. Les pays Nordiques jouent un rôle de premier plan sur la scène revival Rock de ces dernières années... Le nombre d'excellents groupes de Hard Rock vintage augmente de façon exponentielle. Quelle en est la raison selon toi ? Le climat, la culture ? Et quels sont à ton avis les meilleurs groupes et artistes Rock norvégiens des 70's ?
Heidi. On m'a souvent posé la question... Savoir si les aurores boréales, le fait de boire l'eau des montagnes avait un rapport avec ça, parce que personne ne pouvait comprendre qu'autant de bonne musique émerge d'un pays aussi perdu dans le grand Nord ! C'est plutôt marrant en fait ! Je pense en effet que l'environnement peut éventuellement stimuler ta créativité... Le contraste entre les saisons, les changements climatiques sont assez brutaux, et il est possible que ça ait un impact sur les artistes. C'est l'endroit rêvé pour vivre et commencer à composer, je peux te l'assurer !
Quant à mes groupes locaux préférés des 70's, je pourrais te citer THE PUSSYCATS ! C'était un groupe norvégien des années 60 et 70 qui venait de Tromsø, et qui étaient en gros nos BEATLES à nous !
MI. Si je te dis que ta voix me fait penser à un mélange entre Janis Joplin, Aretha Franklin et David Coverdale, tu le prends comme un compliment ? Je sais que tu as étudié le chant à la Tromsø Academy, c'est important pour toi d'avoir un bon bagage technique lorsque tu es musicien ? Et d'autre part, quelles sont tes principales influences vocales ?
Heidi. Merci, waouh ! C'EST un grand compliment ! Aretha Franklin est une de mes chanteuses préférées, et surtout ma première rencontre avec la Soul et le Gospel. Je suis ravie d'avoir fait cet apprentissage. Principalement parce que grâce à ça, ma voix s'abîme et se fatigue beaucoup moins qu'avant. Je pense que mon cursus m'a aidé, et me permettra de chanter encore de nombreuses années, ce qui n'aurait sans doute pas été le cas si je n'avais pas suivi cette formation. J'ai vu Steven Tyler avec AEROSMITH il y a quelques années, et c'est exactement le genre de voix et d'énergie que je souhaite avoir encore lorsque j'aurai 67 ans !
MI. Tu as participé à des show télévisés, des télé crochets comme Idol ou The Voice... Quelle est ton opinion sur ce genre de programmes, penses-tu qu'ils soient vraiment utiles en considérant le nombre d'artistes qui travaillent comme des dingues pour faire connaître leur musique hors des grosses machines médiatiques ? Et quels sont tes meilleurs souvenirs de ces expériences ?
Heidi. Je ne suis pas fan de ces télé crochets... Je pense que ce genre de programme peut vraiment avoir des effets catastrophiques sur quelqu'un qui n'y sera pas préparé. J'y ai croisé des gens très jeunes et très décidés qui y participaient avec l'intime conviction que tout ça ferait d'eux de très grandes stars. Et du coup, la déception peut être trop difficile à digérer si ça ne marche pas, ce qui est parfaitement absurde... Je ne pense pas que des mecs comme Bob Dylan ou Tom Waits auraient gagné à Idol ou The Voice, et pourtant ils font partie des artistes les plus importants que le monde de la musique a connu. Mais la leçon est la même pour tous ceux qui souhaitent y participer, fixez vous des buts, et travaillez comme des dingues pour y arriver.
Ceci étant dit, si j'ai participé à ces programmes il y a deux ans, c'est parce que le producteur m'a littéralement supplié pour que j'en fasse partie. Ils m'ont promis que ça jouerait live avec un groupe, de belles rencontres et beaucoup de fun ! Pour une fois, mon planning me le permettait, alors je me suis dit, "Hé merde!". Je ne veux pas faire des choix dans ma vie qui soient dictés par la peur ou l'opinion que les gens pourraient se faire de moi. J'aime être spontanée, si je pense que ça peut être marrant et susceptible de m'apprendre des choses, alors je fonce ! Mais ça ne faisait pas partie d'un plan de carrière, c'est clair... Je voulais juste tenter le coup, j'ai rencontré beaucoup de genre intéressants dans l'équipe, et aussi derrière la caméra. Je ne regrette absolument rien.
MI. Quelles sont les différences entre PRISTINE et ta carrière solo ? En tant qu'auteur/compositeur, comment aborde- tu les relations avec les autres musiciens ? Prennent-ils part au processus de création ?
Heidi. PRISTINE est mon pseudo Rock. J'ai aussi un pseudo dans la musique pour enfants (DINOSAUS) et pour la Pop électronique (MELEE). J'ai toujours ressenti le besoin de jouer des choses différentes, ça fait partie de ma personnalité je suppose. Je deviendrais folle si je ne devais composer que dans le cadre de PRISTINE je pense... Parfois, tu ressens le besoin d'écrire des choses légères parlant de super héros fictifs, ou de raper en parlant de tes plats préférés ! C'est très thérapeutique et bénéfique si tu as vécu dans une bulle trop longtemps.
Tous mes musiciens sont des "mercenaires". Ils m'aident parfois en studio pour les arrangements, mais je suis le capitaine du navire. Ou du train, ça dépend de ton point de vue !
MI. Dis nous comment est né ton album solo sous ton propre nom, Found ? Etait-ce un moyen de t'affirmer en tant qu'artiste solo, tout en jouant avec PRISTINE, ou juste un moyen de proposer des choses différentes et plus personnelles ?
Heidi. Found contient des morceaux que j'ai écrits il y a des années. J'ai trouvé qu'ils étaient trop bons pour être mis de côté, juste parce qu'ils n'étaient pas dans le style Blues Rock. J'en ai donc parlé à un producteur qui a adoré les chansons et qui du coup à voulu qu'on travaille ensemble sur ce disque. Six mois plus tard, Found était né.
MI. Ton album est disponible sur les plateformes de téléchargement légal, mais une version CD est aussi disponible. Que penses-tu de l'évolution de l'industrie musicale depuis les années 90 ? Et ne trouves-tu pas que le CD est au 21ème siècle ce que le vinyle était aux années 90 ?
Heidi. Je pense que les défis sont nombreux dans l'industrie musicale actuelle. Il faut que les musiciens abordent la question en tant qu'entrepreneurs, encore plus qu'avant. Si tu ne fais pas partie de ceux qui sortent un tube, au bon moment, joué par les bonnes personnes, avec les bons contacts, et suffisamment d'argent en promo, alors débrouilles toi pour comprendre les rouages par toi même. Nous devons être capables d'être nos propres labels, nos propres managers, nos propres web designers, réalisateurs de clips, et en plus nous débrouiller avec la paperasserie et l'aspect financier. Je pense que l'époque où tu pouvais te contenter d'écrire et de composer est révolue depuis longtemps. L'apparition des plateformes de streaming et la baisse constante des ventes de supports physiques ont fait que gagner notre vie en tant qu'artistes est devenu un défi très difficile à relever. Tant que les gens auront un accès de plus en plus libre à notre musique, sans payer équitablement les compositeurs et auteurs, ils nous faudra adapter nos méthodes de travail et la vision que nous avons de notre métier et de l'industrie.
Mais en même temps, l'apparition de ces plateformes de streaming et ces réseaux sociaux a eu un impact sur la façon traditionnelle d'enregistrer un disque. Les home studios se multiplient et deviennent plus recherchés
et pointus technologiquement parlant. Nous n'avons plus besoin de ces énormes studios et de ces producteurs coûteux. De plus en plus d'artistes font leur truc chez eux, "dans leur chambre" comme on dit chez nous en Norvège. Cette situation affecte bien sur les artistes, qui produisent et diffusent leur musique plus facilement et qui ont donc de plus en plus de mal à se faire remarquer dans la jungle des sorties. Mais l'industrie subit de plein fouet ces changements, Les grands studios ne peuvent empêcher le fait que de plus en plus de monde peut posséder un bon équipement informatique, une bonne carte son, et même Pro Tools, pour des sommes tout à fait raisonnables, et ainsi enregistrer et diffuser leur propre musique.
Alors petit à petit, ils sombrent...
C'est un vrai défi, mais c'est aussi très stimulant. Ça ne sert à rien de se battre contre ça, il faut s'en accommoder et aller de l'avant, avec un esprit suffisamment ouvert et créatif...
MI. Tu diriges ton propre label, n'est-ce pas une énorme responsabilité ? Mais n'est-ce pas selon toi la seule façon de régler ton business sans avoir à passer par des structures externes ? Un genre de liberté totale ? Comment en es tu arrivée là ?
Heidi. La seule raison qui m'a poussée à faire ça, c'est que j'ai très vite compris qu'aucune major ne voudrait de moi. J'ai commencé à chercher une maison de disques il y a cinq ans, pile au moment où les ventes d'albums connaissaient une chute énorme. Je pense qu'à ce moment là, tout le monde avait peur de signer de nouveaux artistes et d'investir de l'argent sur eux, sans qu'il n'aient déjà un public de base assez conséquent. Alors j'ai fait ce que j'ai toujours fait, je me suis débrouillée toute seule. Lorsque les maisons de disques ont commencé à s'intéresser à moi il y a deux ans, je savais déjà comment procéder et je n'avais pas envie de faire profiter quelqu'un de ma réussite alors que je m'en sortais très bien toute seule. Mais c'est une charge de travail énorme qui présente beaucoup d'obstacles.
MI. Tu as imaginé quelque chose de très spécial pour l'anniversaire de mariage de tes parents... Tu peux nous raconter l'histoire de ce cadeau très original ?
Heidi. [Rires] Mais comment es tu au courant de ça ? Mon frère et moi voulions vraiment offrir quelque chose de spécial à nos parents. Alors nous avons remis en scène quelques photos de notre enfance... C'était vraiment tordant, et la nouvelle s'est vite répandue dans le pays ! Les stations de radio en ont fait un programme spécial et ça a passionné les auditeurs. C'était si drôle ! Je t'enverrai celles que je préfère ! Je n'ai jamais vu mes parents rire autant de toute ma vie !
MI. Et si on parlait un peu de la drôle de vidéo que tu as sortie pour illustrer "Bootie Call" ? Qui l'a dirigée ? C'était une bonne expérience ?
Heidi. Une des choses que tu réalises très vite lorsque tu dois te débrouiller seul avec ta carrière, c'est que tout à un prix. Et que par extension, tout le monde veut que tu le paies. Lorsqu'on m'a fait comprendre qu'une vidéo pour promouvoir Reboot serait de bon ton, j'ai retroussé mes manches, et je l'ai faite par moi même, en y passant énormément de temps, notamment pour essayer de comprendre le fonctionnement des logiciels de montage. Je ne suis pas très douée en informatique... Mon conjoint a emprunté quelques caméras à son travail (il travaille dans la production télé), il a donc filmé et je me suis chargé du montage. Je pense qu'on ne s'est pas trop mal débrouillé, non ? (NDI : Oui, absolument!)
MI. Ok, allez, jouons à un jeu. Imagine que tu fais partie du jury d'une édition imaginaire d'Idol ou de The Voice. Ces artistes (que tu ne connais pas puisque c'est imaginaire...) se présentent et chantent ces chansons. Quelle est ta réaction ?
Heidi. Ok !
MI. Janis Joplin, "Move Over"
Heidi. Une de mes chansons préférées! J'aime le groove de la caisse claire sur le refrain...Bon choix! Une voix pleine de passion...
MI. John Lennon, "God"
Heidi. Je ne connais pas très bien cette chanson... Mais le feeling Gospel est intéressant, avec ce grand piano en 6/8 et ce texte qui te prend aux tripes...
MI. Kurt Cobain, "Something In The Way"
Heidi. Un choix courageux ! C'est une chanson très monotone, qui serait un peu bizarre à chanter pour ce genre de programme... Mais ce chant un peu amer et mélancolique est intéressant, en dépit du fait que je connaisse assez peu NIRVANA.
MI. Nick Drake, "River Man"
Heidi. Une chanson très douce avec une voix fabuleuse. Ça me détend et m'enfonce dans mon siège pendant quelques minutes... Il y a quelque chose dans cette combinaison de guitare acoustique et de chant chaleureux qui me fait adorer ce morceau.
MI. Adele, "Rolling In The Deep"
Heidi. Adele est une de mes chanteuses actuelles préférées et une excellente compositrice. "Rolling In The Deep" me prend aux tripes à chaque fois que je l'entends. J'adore ce morceau.
MI. Kate Bush, "Don't Give Up"
Heidi. Lorsque j'étudiais le chant, un de mes collègues adorait Kate Bush, et reprenait pas mal de ses titres lors d'auditions et de concerts. Je ne l'ai pas beaucoup écoutée, mais j'adore sa voix et la façon qu'elle a de tordre et de plier les notes d'une façon très personnelle. Tu n'as pas besoin d'écouter pendant des heures quand ses chansons passent en radio pour la reconnaître. C'est très spécial et très marquant.
MI. Quels sont tes projets pour l'avenir ? Un nouvel album solo, peut être une tournée en Europe pour la promo de cet album ? De nouvelles vidéos ? Dis nous tout !
Heidi. En ce moment je travaille sur notre tournée Européenne qui commence dans deux semaines. Nous jouons en première partie de BLUES PILLS pendant trois semaines dans sept pays. Nous ne jouerons qu'une seule date en France, à Besançon le 24 février 2016... Nous ne participons qu'à la première partie de leur tournée, et je crois que BLUES PILLS fera d'autres dates en France après notre départ. C'est dommage... Mais je planifie une grosse tournée européenne pour cet automne, alors heureusement nous allons vite revenir ! De plus, j'ai un nouvel album solo qui sort au printemps, ce qui veut dire que 2016 sera une année très chargée !
MI. Quelques mots pour tes fans français et les lecteurs de Metal-Impact ? Essaie de les convaincre d'acheter ton album à tout prix !
Heidi. J'espère vraiment que vous aimez notre album ! L'enregistrer a été une véritable aventure et j'espère que vous allez craquer sur son feeling un peu rétro et authentique que nous avons tenté d'insuffler aux dix morceaux qu'il propose. Et nous espérons vraiment vous voir sur la route pour partager une bière et des câlins !
MI. Le dernier mot est pour toi, alors vas-y !
Heidi. Je pense que j'ai tout dit... Alors merci à toi de m'avoir contacté !
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hi Heidi, and thanks for this interview... Could you please introduce yourself, and try to describe to our readers your musical story since your inception? Individually and as a part of Pristine obviously?
Heidi Solheim. My name is Heidi Solheim. I’m from a tiny village in the northern parts of Norway called Øverbygd. I attended music school from the age of seven, and moved to Tromsø, a city two hours from Øverbygd, at the age of fifteen to attend a Music High School. I started working as a musician pretty early, and learned a lot about being on the road, your own sound engineer, booking agent, crew and tour manager. I met some great people in this period and learned a lot.
After High School I studied music and vocal at the University of Tromsø for 4 years. From there I kind of made my own fortune and created my own record label and production company. I’m pretty much self taught in this area, there wasn’t really that much expertise in learning the field of music business. So I had to try a lot on my own and made quite a few mistakes before I felt I "mastered the art" better.
MI. Your third LP Reboot just came out... Could you tell us how it was composed, recorded, and everything about it?
Heidi. Reboot was recorded in 4 days in a great and analogue studio in Oslo. We love playing live gigs, and this is our way of putting that kind of energy and feeling on to a record. It’s also the "70's" way of doing things, when you didn’t have pro-tools and other computer systems, and you recorded what actually happened without being able to do so much post-production work.
MI. What are the main lyrical themes you're dealing with?
Heidi. On Reboot I think I’m pretty much split in two. On one hand I address myself; my feelings and certain situations I experience, on the other I reflect on my view of the world and how people interact with each other. It's rarely a planned "thing", more often than not it's something I discover in retrospect. Social media and the news can affect me to some degree and this time around I think it seeps through.
MI. Your songs are pretty versatile... Blues Rock, Vintage Rock, Progressive Rock, Psychedelic, even Pop... Is your music a summary of your own background? What kind of music did you use to listen when you were young? Did your family play a great role in your musical education?
Heidi. My first meeting with music was actually my dad’s record collection. I used to lie on the floor and listen to The Beatles, Rolling Stones and The Eagles a LOT when I was a kid. I loved the harmonies and without really thinking about it I fell in love with the 70's sound. When I was nine I started a Beatles and Status Quo cover band. I can’t imagine that we were any good! Ha ha! But it was a start and I got the taste of being in a band and communicating as a team and that felt amazing.
MI. What are the main differences between Reboot and the previous PRISTINE albums? I think you wanted to find the perfect balance for this one, do you think you've succeeded?
Heidi. I think the main difference is that Reboot is more in the direction of rock than blues. We first started out as a blues band, and wrote Detoxing (2011) with that in mind. On Reboot I really felt that we didn’t have anything in mind actually. I just wrote something that I felt was right, with the grooves and chords that I liked, and then I met up with the guys to try it out together. It felt natural to take a step closer to the retro rock genre and that 70's sound. But it wasn't talked about or really a conscious decision, it sort of happened when we started playing the new material.
MI. Nordic countries play a huge part in the vintage Hard Rock revival scene...The number of amazing bands playing brilliant old Rock N'Roll is constantly increasing, what is the reason why the best bands are always coming from Sweden or Norway as far as your concerned? Climate? Culture? And according to you, what were the best 70's Nordic Rock N'Roll artists?
Heidi. I've often been asked if there is something about the Aurora Borealis or something in the drinking water from the mountains, because it's difficult for many people to imagine that there is a lot of music coming from so far up north. That's pretty funny! But I really think the great surroundings can help when you're in a creative process. The contrasts of the seasons and changes in the weather are pretty brutal, and I think that does something to an artist. It's a good place to grow up if you want to write songs, I can tell you that. My favourite band from the early days is the band called THE PUSSYCATS! They were a local band in the 60's and 70's from Tromsø, and were our version of The Beatles.
MI. If I tell you that you are your voice is the perfect mix between Janis Joplin, Aretha Franklin and David Coverdale, would you take it as a compliment? I know you studied singing at the Tromsø Academy, is it important to have a great technique when you're a musician? By the way, what are the voices that inspired you the most?
Heidi. Thank you! Wow! That IS a great compliment. Aretha Franklin is one of my favourite singers and my first meeting with soul and gospel. I'm really glad I took the education. Mainly because I do not get so easily tired and hoarse anymore. I think that my education will help me to keep on going for many more years than I would have made without it. I saw Steven Tyler with Aerosmith a couple of years ago, and that, THAT is the voice and energy I'd like to have when I'm 67!
MI. You took part in some TV shows, Idol and The Voice...What's your personal opinion upon such programs, do you think they're relevant considering the amount of genuine artists that work hard to get their music spread outside of the big media machine? What are your best memories about it?
Heidi. I'm personal not too fond of casting shows. I think it can be really devastating for an un-experienced singer and artist to participate in a show like that. I've seen young people going in with both feet and really believing they will become pop-stars if they make it on those show. The disappointment can be too big too handle if they don't make it, which is pretty much nonsense. I don't believe Tom Waits or Bob Dylan would've won The Voice or Idol, and yet they are some of the most important artists the world has seen. It's the same rule that applies to everyone how wants to make it: Set big goals and work your ass off to reach them.
That being said, the reason I did the show a couple of years ago, was because the producers literally stood on my doorstep pleading me to come on the show. They promised me a live band, great people and a lot of fun. I had some free time in my calendar (for a change) and thought: What the heck! I don't want to make choices in my life that is founded on a fear of what people might think. I like to be unceremoniously (is that the right word for it?). If I think it's fun and I learn something, than why not! It wasn't a career move for sure. I just wanted the experience and i met a lot of good professional people in the crew and behind the cameras. Haven't regretted it for a second.
MI. What is the main difference between PRISTINE and your solo career? As a author/composer, what kind of relationship do you have with your fellow musicians? Are they a part of the creating process?
Heidi. PRISTINE is my rock alias. I also have a children music alias (DINOSAUS) and a Pop/Electronica alias (MELEE). I have always felt the urge to write music in different genres. It's part of who I am I guess. If I only wrote music for PRISTINE I think I would loose my mind. Sometimes you just want to write fun and bright songs about imaginary superheroes and rap about food you love. It's therapeutic and healing if you've been in a serious bubble for some time.
All my musicians are "hired guns". They help me with some song arrangements in studio, but I would say I'm the captain of the ship. Or train. Depends on how you see it.
MI. Tell us how your solo album under your sole name, Found, was created? Was it a way to prove you as a genuine solo artist, even if you're playing with PRISTINE, or just a way to play something different and more intimate?
Heidi. Found is actually a collection of song I've written years before. I felt these songs were to good to throw away just because it wasn't blues/rock and I talked to a producer who loved the songs and wanted to work with me on the record. Six month later Found was born.
MI. Your album is available on legal download platforms, but a physical version can also be bought...What do you think of the evolution of the music industry since the 90's? The attitude of major labels, the disappearance of independent structures, the way the public started considering that music was free... Don't you think that Cd is the 21st century Vinyl of the 90's?
Heidi. I believe we have many challenges in the music business today. I think musicians have to prepare to go into the music industry as entrepreneurs, now more than ever. If we're not the one of the lucky ones who make a hit song, at the right time, get it played to the right people, with the right connections, with the right amount of money, we have to learn the whole industry ourselves. We have to learn to be our own record label, management, learn how to make a website, music video and be responsible for all of the administrative and economic parts. I think the time of being only a composer and/or musician is over. As a consequence of the introduction of the digital platforms and a drop in the physical sale, we are experiencing a more challenging way of earning our livelihood as artist. As long as the music keeps getting more and more available to the listener without giving the fair amount of money back to the author and/or musician, a change will come in the way we do our work and see the industry.
Simultaneously with the passage of social media and streaming services, we see that technological developments bring consequences to the "old way" of recording albums. The home studios' become more popular, more professional advanced and accessible than ever before. Today you don't need the big and costly studios and pricy producers. More and more artists are releasing albums from "their own bedroom" (as we say in Norway). This situation also affects the artists. By making it easier for musicians to produce and release their own music, it becomes more challenging to be seen and to make it through the herd of great music and artists today. The whole industry is experiencing the consequence of this. The major studios can't compete with the fact that hypothetically every person can get a computer, a soundcard and pro tools for a reasonable amount of money, and record and release their music. So one by one, they're falling behind.
It is very challenging, but also exciting times we are up against. There is no point fighting it, you just simply roll up your sleeves and go ahead with an open, positive and creative mind.
MI. You own and manage your own label, isn't it a great responsibility? But isn't it the only way to get straight with your business, without involving external structures, a kind of absolute freedom? How did you get this far?
Heidi. The reason why I started my own label was the fact that no one of the major labels would take me in. I started looking for record deals 5 years ago and that's when the physical sales took a dive! I think everyone was scared of taking in new artists and putting money and time into someone who hadn't already an established audience. So I did what I always do, learn how to manage on my own. When the record labels started to notice me a couple of years later, I already felt that I had the "hang of it" and wasn't interested in making a deal for someone to take profit in something that I easily could manage my self. But it is a lot of work and there's a lot of obstacles in the way.
MI. You created something very special for your parents wedding birthday... Can you tell us the story behind this past & present pictures gift?
Heidi. Ha ha! How did you know that?? My big brother and I wanted to give our parents a special anniversary gift. So we recreated some old photos of us from when we were kids. It was hilarious and went national over night. The national radio station made a whole series of programs following the idea up and people went crazy! Very funny! I'll attach one of my favourite one. I've never heard my parents laugh so much for so long my whole life.
MI. How about talking about your funny video for "Bootie Call", who directed it? Was it a good experience? Tell us about the way it was made, and if you enjoyed this experience?
Heidi. One of the things you learn while being on your own and making your own career is that everything costs money, and every one expects you to use it. When people told me they expected a new music video near the release of Reboot, I rolled up my sleeves and made one on my own using a LOT of time trying to figure out the editing programs. I'm not that good with computer stuff. I got my boyfriend to borrow cameras from work (he works with TV productions), he filmed while I did the editing myself. I think it turned out pretty decent..? (NDI: Indeed!)
MI. Ok let's play a little game...Just imagine you're part of the jury in an imaginary edition of the Voice. These artists (that you clearly don't know because it's a fantasy...), come and sing these songs...What is your reaction?
Heidi. Ok!
MI. Janis Joplin, "Move Over"
Heidi. One of my favourite songs! Love the snare-groove on the verse. Great choice! A voice with a lot of passion!
MI. John Lennon, "God"
Heidi. Not so familiar with this song. But it has that nice gospel feel to it with grand piano and 6/8, and with a lyric that hit you in the stomach.
MI. Kurt Cobain, "Something In The Way"
Heidi. A brave choice! This is a very monotonic song, which may be a little strange to present on "The Voice". But it's still has that soar and melancholic vocal, and a nice song despite my lack of knowledge about NIRVANA.
MI. Nick Drake, "River Man"
Heidi. A soft and very nice vocal! It makes me relax and lean back in the chair for a few minutes. It's something about the acoustic instrument next to the warm vocal that makes me love this song.
MI. Adele, "Rolling In The Deep"
Heidi. Adele is one of my favourite voices these days and an incredible songwriter as well. Rolling in the deep shakes my mind up every time I hear it. Absolutely love this one!
MI. Kate Bush, "Don't Give Up"
Heidi. When I studied vocal a lot of my fellow students loved Kate Bush and did a lot of her songs on exams and concerts. I haven't actually listened so much to her, but I love her voice and the way she bends and twists the notes in a very unique way. You don't need many seconds before knowing it's her on the radio. It's very rememberable and special.
MI. What are your plans for the future? A new solo LP ? Maybe a tour in eastern Europe to support this LP? New videos? Tell us everything please.
Heidi. Right now I'm working a lot with our Europe tour in two weeks. We are supporting the Blues Pills for three weeks through 7 countries. Only one gig in France thought (in Besancon: 24th of February). We are taking part on the first part of the tour. I think the Blues Pills will continue with some more gigs in France after we leave. That's too bad. But I'm also working on a big Europe tour this autumn. Hopefully we'll be back soon!
Additionally I have another solo record coming out this spring, so it's going be a hectic 2016 I think.
MI. Some words you'd like to say to your french fans and the readers of Metal-Impact? And try to convince them to buy your LP by any means possible!
Heidi. I really hope you like our new record! It's been an adventure recording it and we hope that you will fall in love with the retro and authentic feeling we tried to capture on the10 songs. And we really hope to see you on the road for a beer and a hug!
MI. The last word is for you, feel free to say whatever you want!
Heidi. I think that covers it J Thank you for making contact and for the kind words!
Ajouté : Jeudi 11 Février 2016 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Pristine Website Hits: 8337
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