SVARTTHRON (lt) - Bearer Of The Crimson Flame (2008)
Label : Inferna Profundus Records
Sortie du Scud : 20 août 2008
Pays : Lituanie
Genre : Svart Metal ambiant
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 43 Mins
Grâce à SVARTTHRON, j’ai pu affiner mes compétences linguistiques en norvégien. Je passais déjà mes nuits d’été à dire « jeg elskar deg » (« je t’aime ») à mes conquêtes féminines avant de les emmancher en poussant de gros « ja ! ». Je peux désormais dire que moi et le Svart Metal, ça ne fais pas toujours bon ménage. Surtout quand c’est du Svart Metal dépressif ! Un petit effort intellectuel supplémentaire vous permettra de déduire que SVARTTHRON signifie bien « trône noir » et que ce n’est pas la joie de vivre qui étouffe Tomhet, seul maître à bord de ce one-man band lituanien. Car oui, il est peut-être lituanien, mais comme c’est un ouf dans sa teuté, il a choisi un nom qui sonne bien nordique pour faire bien authentique. Et histoire de faire encore plus fort, il a renoncé à pousser lui-même la chansonnette et a engagé un vocaliste exotique ; un certain Mordance, chanteur australien du groupe PAROXYSMAL DESCENT. D’ailleurs, je doute fort que les fonds récoltés avec Bearer Of The Crimson Flame ne suffisent à financer les frais d’avion entre Brisbane et Vilnius.
Voilà peut-être ce qui explique la très belle productivité de Tomhet qui a carburé en 2007 avec pas moins de 3 full-lenghts (sic !) avant de proposer en 2008 ce disque à l’analyse imminente et de lui faire un petit frère du nom de Kraujo Estetika début 2010. Pour ce qui est de cet effort, on ne peut pas dire que la distance ait constitué un frein à la communication, puisque les deux hommes semblent vraiment branchés sur la même fréquence. On retrouve dans leur Black Metal de nombreuses références. STRIBORG, BEATRIK, ELYSIAN BLAZE pour le côté ambiant / atmosphérique, pas toujours flagrant et mis en valeur par des moyens moins technologiques qu’habituellement. Ni claviers, ni orchestre… seuls de longues plaintes de guitare viennent offrir des excursions lugubres et nocturnes. Mordance, derrière son micro, est bien inoffensif. S’il pourra sans problème hérisser le poil de ma grand-mère, il ne risque pas d’intimider ceux qui ont la peau dure. Par conséquent, c’est un choix judicieux car Tomhet ne redouble pas non plus de méchanceté aux instruments. L’homme compose dans un esprit d’authenticité mais vraisemblablement sans grandes prétentions. Le feeling old-school qui impose au Black de refuser d’être propulsé sur le devant de la scène fait effet. Si on peut observer une forme de malaise dans certaines chansons, on ne trouvera pas non plus de véritables odes au suicide, comme savaient le faire les SILENCER, XASTHUR, FORGOTTEN TOMB… J’ai d’ailleurs observé quelques similitudes avec le dernier MERRIMACK, dans la façon d’habiller ses compositions d’une bestialité (« Negation’s Blade ») ou de manier la lead. Autrement dit, c’est une référence que j’estime peu glorieuse pour SVARTTHRON, qui a, pour finir, le mauvais gout de conclure Bearer Of The Crimson Flame d’une plage hypnotique, « Black Baba Cool Metal », résolument ennuyante. La conclusion d’un « Claws Of Perdition » de SHINING en plus long et bien foiré.
SVARTTHRON, bien qu’effectuant un brassage culturel avec son chanteur australien et sa typicité lituanienne, pond un quatrième album extrêmement fade. Le paradoxe avec un brulot de Black dépressif, c’est soit qu’on a envie de se jeter sous un train parce qu’il est extrêmement bien fait, soit parce qu’il est extrêmement mauvais. Avec Bearer Of The Crimson Flame, on a juste envie de rester en vie et de passer à autre chose.
Ajouté : Mercredi 04 Août 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Svartthron Website Hits: 9516
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