APPOLLONIA (FRA) - Crimson shades (2012)
Label : Maximumdouglas Records
Sortie du Scud : 2012
Pays : France
Genre : Sludge / post-hardcore
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 43 Mins
Evangile selon Mathieu : "Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe".
Alors, Jésus (quand-même vachement en avance pour son âge) leur dit : "Gardez votre camelote pour les touristes! Vous voulez me faire plaisir ? Offrez-moi un p*ù^*§ d'album de Metal! Parce que franchement, les braiments de l'âne et les beuglements de l'entrecôte en devenir, ça va bien 5 minutes... Euh, Melchior ? Tu peux laisser l'or quand-même".
A vrai dire, on n'est pas totalement sûrs que cette partie du récit soit due à la plume de Mathieu, mais elle a au moins le mérite d'expliquer la genèse d'un album qui si l'on en croit sa couverture, a été enregistré par trois rois-mages bordelais... Hypothèse largement accréditée par la qualité divine dudit album.
Dès les premières secondes, on sent que l'on va assister, sinon à un miracle, au moins à quelque chose de très intense. Semblable aux gros diesels d'une Panzer Division prête à vous écraser, le ronronnement menaçant des guitares et de la basse fait monter lentement la pression avant le tir de barrage de la batterie qui signe le début des hostilités. D'emblée, l'auditeur est frappé (au propre comme au figuré) par la surpuissance de la production signée Franck Hueso. Aux manettes depuis le premier album d'APPOLLONIA, il semble avoir eu l'idée, pour ce troisième essai, de pousser les potards à 11, créant une légère saturation sur la batterie et la guitare rythmique qui renforce cette sensation de puissance écrasante. Après cet assaut aux forts relents Sludge, on proposerait bien au groupe de se rebaptiser MASTODON (avec lequel ils partagent aussi un goût certain pour les textes mystico-délirants). Manque de bol, c'est déjà pris. Et ce n'est pas plus mal. Car loin de se cantonner à un seul genre, le trio se caractérise également par sa versatilité. En témoigne "Redeemer" qui commence par vous envoyer l'artillerie lourde façon rouleau-compresseur avant d'enchainer brutalement sur une évocation de... STING! Mais toujours avec cette grosse prod' de bucheron et ce sens de l'à-propos qui fait passer n'importe quelle audace stylistique. Et ça continue sur le morceau suivant, "The crooked monarch" avec son riff pachydermique semblant emprunté au "Death of me" de GOJIRA mais joué par QUEENS OF THE STONE AGE. N'allez pas croire que Crimson Shades se résume à un assemblage hétéroclite de gimmicks empruntés aux plus grands. Ces influences, le groupe les intègre à SA musique, leur donnant au passage une cohérence parfaite tout en préservant leur diversité.
Assez disserté. Cet album est parfait de bout en bout. Si je ne lui donne pas les cinq étoiles, c'est simplement parce que 7 titres de cette trempe, ça passe beaucoup trop vite. Et aussi injuste que cela puisse paraître, je sais que les rois-mages d'APPOLLONIA ne m'en tiendront pas rigueur : des étoiles, il leur en a suffi d'une pour trouver la planque du petit Jésus.
Ajouté : Mercredi 04 Avril 2012 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Appollonia Website Hits: 10812
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