J’ai déjà pas mal de concerts à mon actif mais c’est la première fois que je vois un groupe de Black bourrin se produire sur scène… ah non, j’oubliais : j’ai déjà vu CRADLE OF FILTH… (Qui se marre dans le fond ?). En termes d’affluence, on a déjà vu mieux : 400 personnes tout de même, mais même en configuration petite, on sent les courants d’air en cette salle de l’Elysée Montmartre. Malheureusement, force est de constater que ce manque d’affluence devient une constante. Va bientôt falloir remplacer la bière fraîche par le vin chaud !
Premiers à entrer sur scène : les Norvégiens de VREID. Etant donné que suivront MARDUK et UNLEASHED, il est clair que celles et ceux qui sont venus ce soir veulent d’abord en prendre plein les esgourdes, sans prise de tête. Autant dire que la musique de VREID et ses accents Folk et Pagan paraît dès lors bien inoffensive. Les morceaux s’étirent au détriment de l’efficacité live. Un choix ambitieux pour VREID que d’abandonner le Black’n roll plus direct de ses débuts pour une musique plus Prog mais qui au final manque d’accroche.
Lorsque les soundchecks batterie débutent avant l’entrée en scène du deuxième groupe, un type devant moi sursaute et en renverse sa bière : et oui, le Black metal, ça fait vraiment peur ! A la surprise générale, et en particulier la mienne, ce n’est pas UNLEASHED qui suit mais MARDUK. Sur cette tournée, les deux formations se partagent en réalité la tête d’affiche et alternent l’ordre de passage d’une date sur l’autre. Avant même de commencer le show, la puissance vocale de Mortuus pour saluer la foule est impressionnante. Le concert au set list varié qui s’ensuit est carré et violent. Tout le contraire du public, particulièrement sage, et qui, tout comme moi, donne le sentiment d’assister pour la première fois à un concert du combo. Si Mortuus est plus loquace qu’à ses débuts, cela ne masquera pas le fait que les débordements scéniques appartiennent désormais au passé de MARDUK. Il faudra d’ailleurs se contenter ce soir des quelques crânes de cervidés de VREID : pour les autres, il faudra se satisfaire des spots. D’un autre côté, les groupes ont décidé de se concentrer pleinement sur la musique, ce qui n’est pas plus mal non plus.
Place enfin à UNLEASHED et son Thrash Death viking avec son leader Johnny Hedlund qui, décidément, sait conquérir le public, malgré les désaffections de certains à l’issue de la prestation de MARDUK. Il était temps que la fosse s’échauffe car il est vrai que l’ambiance ce soir détonnait face à cette furie musicale. Les spectateurs, à de nombreuses reprises, sont invités à reprendre en chœur des refrains, certes simples mais diablement efficaces (« In Victory Or Defeat », « Into Glory Ride », « Death Metal Victory »). UNLEASHED bénéficie en outre d’un son excellent qui, pour une fois, n’écrase pas les solos de guitare. UNLEASHED a beau se produire en moyenne une fois par an en France, cette date fut une première fois pour moi et autant dire que je suis tombé sous le charme d’un groupe qui mérite véritablement le détour sur scène.
Les musicos de ce soir nous auront prouvé une chose : que la brutalité n’excluait pas la dextérité. Et peut-être est-ce que pour cela que le public était si attentif…