Groupe existant depuis plus de vingt ans selon leurs dires (eux-mêmes prétendent s’être formés à la suite d’un concert d’AGRESSOR vu en 1985 !), allez donc savoir, on apprend également que COBRA officiait auparavant sous le patronyme de ASTERIX AU PAYS DU BLUES ! ! Le changement de nom se veut tout de même plus crédible, surtout lorsqu’on fait du Punk/Rock agité et énergique.
Auteurs de seulement deux albums, dont le premier sort en 2000 sous le nom Involution, le groupe originaire de la Côte d’Azur a tout de même eu tout son loisir pour accumuler les concerts et parfaire leur style musical. Cinq ans plus tard, Daemon et Maniak reviennent encore plus fort avec ce second album au titre des plus énigmatique Le Pont Des Extrêmes et ses dix titres de Punk / Rock à la fougue et à l’ardeur des plus évidente.
On se met bizarrement à taper du pied, car vu la pochette (ressemblant étrangement à des dessins de Pierres Vivantes, manuel scolaire de Catéchisme !), on est en droit de s’attendre à encore un de ces opus qui n’ayant rien à proposer, s’engouffre dans la facilité des paroles absurdes, ironiques et autres bouffonneries potaches sans grand relief! Et bien que sur ce Pont Des Extrêmes l’ambiance soit dédiée à la gaudriole, les paroles sont assez caustiques et engagées, le thème de l’album dénonçant les dérives des Sectes, des prédicateurs et autres pratiques religieuses occultes des plus «douteuses» même si le Christianisme en prend pour son grade.
D’un point de vu strictement musical, COBRA n’invente rien si ce n’est que les dix morceaux de cet album sont relativement valables, à la production quelque peu crasseuse qui sied parfaitement au style. Des ébauches de soli font leur apparition comme sur les titres « Devine Qui Je suis (Je m’appelle Casagrande) » ou des titres plus speed comme « Au Habs, La vallée Des Fils d’Eros » . On a droit a des morceaux avec de bonnes mélodies comme « Fils Du Cobra » ou « Ave Lucifer ».
Les titres montent ainsi en puissance tout au long de l’album, ce qui est doublement appréciable eu égard à la qualité des rythmiques. Ceci comprend tout de même un risque puisque l’atmosphère générale de l’album ne varie guère, ce qui est délibérément voulu. De ce fait, si l’ensemble de l’album est somme toute pas mal, aucun morceau ne se détache vraiment du lot, malgré les efforts évidents des musiciens. Ne se prenant pas du tout au sérieux, le duo Français réussit son pari de marier paroles loufoques sur fond Punk / Rock. Rien de nouveau, mais là où d’autres formations se seraient ramasser une veste, COBRA a quant à lui un concept tout à fait efficace avec ce bon Rock nerveux et même agressif !
De la dérision et du persiflage dans le bon sens du terme, et même si on n’écoutera pas ce genre d’albums tous les jours, espérons au moins que le groupe n’attendra pas dix ans pour sortir un troisième album…