The Odyssey est l’album qui m’a véritablement fait découvrir et apprécier SYMPHONY X. Cette mise au point préalable est probablement nécessaire pour comprendre l’accueil enthousiaste que j’ai réservé à Paradise Lost. Ce septième opus se déguste comme un bon vin. Du rouge. Du rouge de la passion, de celle qui brûle dans nos veines et nous consume. Ceux plus familiers de la première période diront de lui qu’il est corsé car, il est vrai, les guitares et les rythmiques sont ici beaucoup plus Heavy, voire même agressives (« Set The World On Fire », « The Serpent’s Kiss »), tout comme d’ailleurs la voix de Russel Allen. Mais cette première impression se doit d’être vite dépassé, car Paradise Lost est d’abord un vin bien balancé et charnu. On retrouve ainsi tout ce qui a fait l’identité de SYMPHONY X avec des duels entre la guitare de Michael Romeo et le clavier de Michael Pinnella, efficaces et mesurés, dans le sens où ils ne se perdent jamais dans les affres de la démonstration même si le côté Prog reste bien présent. C’est aussi ce qui en fait un vin ample, qui s’impose longuement et intensément en bouche. Prenez le temps aussi de le déguster avec le nez et d’apprécier la richesse de son bouquet, car dans cette robe Heavy Prog, vous découvrirez des odeurs subtiles : des refrains aux senteurs de Power, mais aussi des parfums d’orchestrations et de chœurs, utilisées avec tact. Quant à Russel Allen, il a vraisemblablement su mettre à profit ses incartades avec Jörn Lande (The Battle, The Revenge) pour nous proposer un chant plus maîtrisé que jamais. Est-il utile de parler de la production de Jens Bogren (OPETH, SOILWORK...) si ce n’est que pour en dire qu’elle est sans faille ?
Cinq ans que ce Paradise Lost vieillit en fût pour finalement obtenir un vin racé, qu’il est difficile de consommer avec modération. 2007 est définitivement un excellent millésime du domaine SYMPHONY X.