Amis du Metal, j’aimerais vous présenter Rob Rock. Non pas que je doute de votre culture musicale et métallique, mais j’aimerais réparer une injustice. Car lorsqu’on parle des grands chanteurs de Heavy Metal, on pense à Joacim Cans (HAMMERFALL) ou encore à Bruce Dickinson (IRON MAIDEN), mais jamais à Rob Rock. Difficile aussi de porter le même prénom que le Metal God, le grand Rob Halford … Rob Rock, donc, est bien l’une des grandes voix du Heavy Metal, et son CV le prouve : après un projet prometteur mais sans lendemain nommé M.A.R.S. (avec Tony McAlpine, Rudy Sarzo et Tommy Aldridge), ce chanteur américain a entre autres participé à plusieurs albums de son ami Chris Impellitteri, au Nasty Reputation d’Axel Rudi Pell en 1991, et apparaît même sur le Avantasia du petit prodige Tobias Sammet.
Lancé dans sa propre carrière solo, et boosté par le producteur Roy Z (celui là même qui a ramené Bruce Dickinson et Rob Halford sur les chemins du Metal lourd), Rob Rock sort aujourd’hui son quatrième effort personnel, après les potables Rage Of Creation (2000) et Eyes Of Eternity (2003), et surtout l’excellent Holy Hell (2005). Véritable prolongement de l’opus précédent, Garden Of Chaos débute avec le tonitruant titre éponyme, écrit avec le guitariste Gus G : riffs bien Heavy, tempo speedé, on nage en plein Power Metal, à l’image du « Slayer Of Souls » de Holy Hell. Même impression pour « Satan’s Playground », très rentre-dedans. « Savior’s Call », tube en puissance aux faux airs de GAMMA RAY, nous ramène aux hits du sieur Rock, « Calling Angels » et « I’m A Warrior » en tête.
Les tempos sont variés, heureusement, les refrains sont plutôt accrocheurs et les invités se succèdent : le guitariste Bob Rossi sur « Metal Breed », Roy Z bien sûr, le charismatique Giuseppe « Maestro Mistheria » Iampieri aux claviers, et même Mme Rock en personne (Liza de son prénom, claviers et chœurs). A noter que les deux époux ont signé ensemble la ballade « Ode To Alexander », qui pourtant ne procure pas autant d’émotions que la ballade précédente, « Unconditional » (proche, dans l’esprit, de la version acoustique du « Tears Of The Dragon » de Bruce Dickinson).
Si l’on peut faire un reproche sur cet album, c’est l’utilisation un peu trop linéaire de la voix de Rob Rock. Dommage, quand on connaît ses capacités vocales. En revanche, les guitaristes y trouveront leur compte, chaque solo étant intelligemment amené et contribuant largement à parfaire la chanson (Rob peut remercier son guitariste Carl Johan Grimmark, ex-NARNIA, et Roy Z). Autre point noir : les paroles sont toujours plus ou moins axées sur le combat permanent entre le Bien et le Mal, et Rob aura du mal à se détacher de cette étiquette de chanteur de « Heavy Metal chrétien » … même si on reste à des années lumières de STRYPER !!!
Au final, que dire de ce Garden Of Chaos ? Peut-être moins travaillé que Holy Hell, notamment au niveau des compos, il mérite que l’on s’y attarde pour au moins découvrir la sublime voix de Rob. Evidemment, il ne s’agit pas d’un album révolutionnaire, mais de Heavy Metal mélodique avec un gros son, joué par des musiciens passionnés. Et il vous permettra au moins de passer un bon moment…