ABORTED (be) - Strychnine.213 (2008)
Label : Century Media / EMI
Sortie du Scud : 23 juin 2008
Pays : Belgique
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 37 Mins
Décidemment, le planning pour cette année 2008 est bien chargé du côté de nos amis d’ABORTED. Après une monumentale tournée européenne en compagnie d’HEAVEN SHALL BURN, de NEAERA et de MISERY SPEAKS (pour ne citer que les plus fameux), un double changement de line-up, voilà qu’ils arrivent avec un troisième enregistrement en trois ans. De fil en aiguille, ce five-pieces avait réussi à réconcilier la scène du Brutal Death Metal avec un public qui commençait à lui tourner le dos, faute de fraîcheur. Avant de commettre un dernier méfait controversé avec Slaughter & Apparatus : A Methodical Overture, auréolé d’une réputation peu flatteuse puisque les belges avaient osé rendre leur travail de composition plus mélodique et par conséquent plus accessible. Un acte que les fans de la première heure ne manqueront pas de décrier. Pour ABORTED, le dilemme était simple : poursuivre sa progression au risque d’en décevoir plus d’un ou revenir à des méthodes plus rustres mais ayant déjà fait leurs preuves. Malins comme pas deux, ils tentent alors l’improbable pari de concilier les deux.
C’est ainsi que naît le projet Strychnine.213. Et pour entamer l’opération reconquête, quoi de mieux que de concevoir un artwork glauque et sanglant, comme à ses heures de gloires ? Cette demoiselle, empêtrée dans des barbelés, marquée dans sa chair et dont la tête est collée contre un hachoir aurait sans doute préféré participer à la cover du dernier Franck Michael. Car c’est bien connu, avec lui, toutes les femmes sont belles. Pas de bol. Outre ce retour aux sources des plus suggestif, les flamands nous comblent d’une intro qui annonce la couleur (dans ce cas de figure, rouge sang). La voix est samplée et les grattes lourdes. Je concède qu’on reconnaît très peu « la ABORTED touch » mais tout se rectifie dès la première seconde de « Ophiolatry On A Hemocite Platter ». Dans un beuglement rageur, Sven De Caluwé nous remémore les meilleurs instants de Goremageddon, opus culte s’il en est. Hélas, cette douce pensée s’estompe bien vite quand, après une entrée en matière concise, les musiciens rendent à travers rythmes breakés et solos (« Pestiferous Subterfuge ») une copie qui ne leur ressemble guère. Les titres se succèdent de manière inconsciente ce qui dénote d’un sérieux manque de profondeur. Vous savez, ce petit riff illustré d’un chant assassin et de martèlements à blocs qui vous endolorissent les cervicales, jamais je ne l’ai trouvé parmi les 10 rengaines que comporte Strychnine.213. Le côté novateur et épuré pourra en repousser certains, surtout s’ils ont la chance de suivre la montée en puissance du combo depuis son origine. Bien évidemment, ça reste du Brutal Death haut de gamme, avec ses titres qui font mouche comme « A Murmur In Decrepit Wits » (une des meilleures compositions), ou « Avarice Of Vilification ». Le monument n’est pas sur le point de redevenir poussière. Mais j’avoue que si les Belges continuent sur cette voie, ont les retrouvera dans trois à quatre ans (cadence d’enregistrement maintenue) à errer comme des âmes en peine aux côtés d’un compagnon de cordée lui aussi tombé en décrépitude. C’est d’ailleurs paradoxal que des efforts techniques rendent ce jet plutôt insipide. J’en déduis qu’ABORTED n’est tous simplement pas taillé pour autre chose que de livrer des pièces de boucheries encore fraîches et à peine dénervées.
Vous avez adoré Slaughter & Apparatus : A Methodical Overture ? Jetez-vous sur Strychnine.213 ! Vous vous êtes délecté du reste de leur discographie ? Passez votre chemin à moins de vouloir perpétrer un rituel d’achat. Ah ! Une dernière chose. Mettre des femmes dans des hachoirs, c’est bien beau mais faudrait peut-être sérieusement penser à faire un petit frère à Goremageddon avant, nan ?
Ajouté : Mardi 08 Juillet 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Aborted Website Hits: 13119
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