C’est le mois des grosses sorties ou des come-back, inutile de lutter, autant se plonger la tête la première dans l’actualité brûlante et d’en ressortir la quintessence.
A l’instar d’ONSLAUGHT il n’y a pas si longtemps, les californiens de LAAZ ROCKIT essaient de faire revivre un passé au présent, voire au futur, en se basant sur une carrière chaotique et parsemée d’autant d’éclairs de génie que d’approximations, voire d’erreurs fatales et autres ratés flagrants.
Une carrière justement commencée assez tôt, puisque la première trace vinylique du groupe remonte quand même à 1984, avec le cultissime City’s Gonna Burn. Proposant à l’époque un Heavy assez tiède, formule qu’ils réitéreront sur No Stranger To Danger l’année suivante, avant de tomber les deux pieds dans un Thrash timide à l’occasion de Know Your Enemy en 1987.
Mais au contraire d’ONSLAUGHT, les musiciens possédaient un bon bagage technique qui nous laissait en droit d’attendre beaucoup mieux de leur part qu’un sous EXODUS mièvre. Très instables au niveau de la composition, ils n’ont jamais osé pousser la recette à son paroxysme, et ne pouvaient donc compter que sur un noyau de fans purs et durs.
Les impairs d’hier semblent pourtant se rectifier d’eux-mêmes à l’occasion de l’album du retour, Left For Dead, qui porte si bien son titre ! LAAZ ROCKIT n’est pas mort et a encore bien des choses intéressantes à raconter en 2008 !
A commencer par un durcissement général du ton qui laisse les reproches à l’abandon. Et si le rejeton est doté d’un son à décoiffer les pigeons, c’est au service de compos béton, tel l’ouverture armaggedon, « Brain Wash », Thrash baston sur nappes de riffs cartons, qui relègue la concurrence au fond du cabanon. L’hymne qu’on attendait plus de la part d’un groupe timoré, qui a enfin décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de lâcher la pédale de frein. Le phénoménal « Delirium Void », plus Heavy qu’une vanne de Bigard enfonce le clou un peu plus sous les chairs et place la suite sous hautes attentes. C’est direct, up-in-you-face, sans passéisme aucun.
« My Euphoria » ne fera pas mentir ses auteurs et reste dans la même veine, avec son up-tempo ravageur et sa rythmique d’acier. On sent un réel plaisir de jouer et de rattraper le temps perdu. Et sur le refrain du défrisant « Turmoil », on se prend même à rêver de créativité, un mot bien difficile à associer au groupe dans les années 80. Chant bien placé et décalé, couplets pleins sur refrain vindicatif et chœurs éthérés, le carton plein assuré.
« Desolate Oasis » n’oublie pas les réminiscences de la Bay Area avec sa furie dosée et maîtrisée, et on finit le travail de sape sur fond d’instrumental apothéose, qui révèle tout le talent d’un soliste trop longtemps resté dans l’ombre.
Ajoutez à cela un line-up quasi garanti d’origine, une pochette réussie, et vous aurez réuni les ingrédients propices à un retour fracassant. Alors après un Killing Peace du meilleur ton et des anglais à l’abordage, un Left For Dead canon et des américains prêts pour l’allumage ?
Parfois, c’est vraiment dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes…au piment !!!