- Tiens c’est quoi ce machin ? Putain la vache, 51 titres pour même pas une heure de zik, c’est l’arnaque !
- Eh toi, touche pas à ça face de groin, tu vas l’abîmer !
- Que j’abîme quoi, remarque c’est vrai que la pochette est belle ! Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’y ait pas beaucoup de chansons, c’est une compil d’intros de KING CRIMSON ?
- Et ma main dans ta gueule face de raie, c’est une compil de mes doigts ?
- T’énerves pas, je sais pas ce que c’est ça m’intrigue !
- Quand on sait pas on demande au lieu de dire des conneries !
- Ca a un rapport avec Carl Palmer ?
- Baaamm !

Bah oui, je sais, il s’est encore mangé un taquet, mais faut dire qu’il ne fait aucun effort. NARCOSIS, un rapport avec Carl Palmer ? A part vomir tous les deux quand ils sont bourrés, je vois pas le lien, mais bon. Faut pas lui en vouloir, c’est un jean foutre qui n’écoute que de la musique de gonzesses.
NARCOSIS, c’est du brut, pour les mâles en rut. Enfin c’est, c’était plutôt, car cette compil (là, il avait raison !) est le testament de ces Anglais furieux qui comme tout bon groupe de Grind auront sorti durant leur carrière une myriade de 7’’, de Splits divers (avec BRUTAL TRUTH, SWARRRM, FUCK THE FACTS, enfin que des philosophes quoi !) et de produits qui fleurent bon l’underground.
Musicalement, c’est du brutal comme tout le monde s’en doute, mais avec ce petit grain de folie qui caractérise les ANAL CUNT, et des structures musicales bancales et multiples, ainsi que des plages bruitistes inconcevables comme les flingués de DISMEMBERED FETUS savaient en produire (notamment sur le fantastique Generation Of Hate).
C’est fun, comme l’énoncé des titres le suggèrent (« Je gueule que je te déteste alors que je suis en train de me couper la gorge », « Ode à un putain de tas de merde inutile »), et même avec 51 titres au compteur, ça n’arrive pas vraiment à laisser tant la furie développée laisse pantois.
Bon, Ok, si on leur enlève le mot « shit », ça ruine un tiers de leurs morceaux, et avouons que la moitié des titres sont interchangeables, mais quand ça s’organise un peu, sur les rares « chansons » dépassant les deux minutes (« Broken Finger Stranglehold », « Akika Aymorah »), les rythmiques s’organisent et font parler la poudre. Et ça peut même devenir diablement expérimental, à l’occasion de « With A Sickening Thud », et ses dix minutes d’atmosphères diverses.
Alors en résumé, ça pue grave le testament, et c’est bien dommage (ils ont splitté, c’est un fait), mais en attendant, ça laisse 51 bonnes raisons de se jeter sur ce Best Served Cold avant qu’il ne se réchauffe…
- Putain tu m’as fait mal, t’es lourd !
- Désolé, je ne voulais pas te frapper mon bon. Allez viens, je te paye un godet et on s’envoie le dernier NARCOSIS.
- C’est quoi NARCOSIS, le dernier YES ?
- Non, la ça va pas être possible…BAAAAmmmm !