THEATRE OF TRAGEDY (no) - Forever Is The World (2009)
Label : AFM Records / Underclass
Sortie du Scud : 18 septembre 2009
Pays : Norvège
Genre : Gothique ambiant
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 49 Mins
THEATRE OF TRAGEDY fera à tout jamais partie de ces groupes, à l’instar d’un TRISTANIA d’ailleurs, qui ont fait du Metal Gothique à voix féminine un nouveau genre incontournable à la fin des années 90. « Populariser » serait un bien grand mot, mais un album comme Aegis (1998) peut être considéré comme un classique, le disque qui marie si bien le PARADISE LOST de Icon et la vague de Metal au féminin qui va suivre ensuite …
Seulement voilà, de l’eau a coulé sous les ponts depuis, presque dix ans ont passé, les albums et remaniements de line-ups se sont succédés et surtout la délicieuse Liv Kristine s’est faite éjectée au profit de Nell Sigland. Non pas que le remplacement de la jolie blonde ait eu une influence si grande sur l’orientation que souhaitait prendre les autres musiciens, puisque déjà THEATRE OF TRAGEDY aspirait à un Metal encore plus ambiant, plus profond, non je ne dirai pas « plus doux » car on ne peut voir les choses comme ça, cela dit on sentait bien qu’il n’y aurait plus jamais de Aegis…
Histoire de relativiser un peu, il faut se souvenir que Storm (2006), le premier album avec Nell au micro, contenait son lot de titres rentre-dedans et respectueux du passé, un « Fade », un « Storm », un « Ashes And Dreams », etc … On aurait presque dit un Symbol Of Life version nénette. Dès les premières secondes de Forever Is The World (ce qui ressemble quand même furieusement à un titre de James Bond qui ne veut rien dire …), l’illusion est presque parfaite. « Hide And Seek » puis « A Nine Days Wonder » rappellent les fondements de THEATRE OF TRAGEDY, comme cette voix gutturale et ces arpèges si familières. Les guitares de « Hollow », tantôt désespérées, tantôt claires comme de l’eau de roche, m’évoquent également les terres d’origine du combo norvégien. On y croit aussi le temps de « Astray », quand la voix de Raymond Istvan Rohonyi mène la danse sur fond de rythmiques saccadées. Sans compter que THEATRE OF TRAGEDY tient son single, son tube en puissance avec « Deadland » : incisif, chargé en Power Chords étouffées, guidé par une mélodie accrocheuse au clavier, le tout sur un rythme enjoué, voilà tout y est. Mais alors rien à voir avec un « Lorelei », un « Cassandra » ou un « Poppaea » … Et puis il faut quand même signaler que cette chanson prometteuse n’est pas du tout représentative du reste de l’album.<br<
A la limite, on peut louer la délicatesse de l’intimiste « Frozen », comme une mélancolie enivrante qui marque profondément le cœur d’un être humain. Mais avec le titre éponyme, sur un tempo très modéré (quelle surprise !!), on ne retient que ce qui se fait de plus mauvais en termes de Pop Gothique (oui oui ça existe) ces dernières années … De même, « Revolution » penche dangereusement vers la Pop ambiante (qui a dit Dido ?!) avant de s’effondrer dans les abysses de l’ennui. Au-delà d’un rythme général beaucoup trop lent pour captiver l’attention à long terme sur ce Forever Is The World, on regrette que les guitares (sous toutes leur formes) s’effacent trop souvent au profit de nappes de claviers soporifiques. Le claviériste Lorentz Aspen n’a pas pris les commandes pour rien hein … Et est ce qu’on aurait pas déjà entendu « Illusions » un milliard de fois ? A peine le temps de se poser la question, et ce thème malgré tout agréable permet à Nell et Raymond de jouer les marchands de sable de service. Niveau arrangements, on doit pouvoir comparer ça au summum ultime de la variété merdique puissance dix. Et quand enfin Hein Frode Hansen (batterie) passe la seconde pour relancer « Illusions », c’est trop tard, l’auditeur a lâché prise.
Et pour finir, malgré toute l’objectivité que le chroniqueur se doit de conserver, on a quand même le droit de choisir son camp et d’émettre de gros regrets. Parce que la Nell, elle est bien mignonne, mais elle ne m’inspire pas la moitié de la sensibilité de Liv Kristine. C’est comme ça, Nell, votre serviteur n’accroche pas et puis c’est tout comme dirait l’autre. Je dirais même que sa voix m’énerve assez facilement.
Ce théâtre là, je ne sais pas si il va vous plaire, mais je crois que bientôt, je n’y mettrais plus les pieds. Forever Is The World, moi je veux bien, mais des fois, il vaudrait mieux pas. C’est quand même terrible d’avoir à rédiger une chronique sur un album qui ne vous suscite rien de passionnant. Quelle tragédie !!!
Ajouté : Jeudi 22 Octobre 2009 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Theatre Of Tragedy Website Hits: 9411
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