PROJECT RAGE était à la base un projet solo d’Ivan Jacquin qui officie dans PROJEKTONE et AMONYA, entre autres groupes. Rapidement, le projet a englobé d’autres personnes pour devenir un groupe capable de faire de la scène. Le but était d’avoir la possibilité de faire dans PROJECT RAGE ce qu’Ivan ne pouvait pas faire, musicalement, ailleurs. Il a donc intégré diverses influences, les a mélangées pour essayer de sortir quelque chose de cohérent, avec quand même une idée directrice : l’écologie. Je passe volontairement sur le message, chacun se faisant sa propre opinion sur le sujet en fonction de ses convictions. Pour ce qui est de la musique, par contre, c’est vrai que c’est un sacré mélange. Certains vont sûrement accrochés, d’autres beaucoup moins. D’autres encore, dont je fais partie, auront une opinion mitigée. Je suis naturellement attiré par les musiques hybrides puisque je trouve qu’elles transcendent les styles pour apporter une véritable nouveauté et une ouverture appréciable. Après, c’est comme pour un style en particulier, si on ne fait pas les choses correctement, le morceau ne sera pas bon. Sur cette première démo, le bon côtoie le moins bon. Prenons « Don’t Want », par exemple. Ce morceau a de bonnes idées, des ambiances très New Wave à la DEPECHE MODE, mais manque singulièrement de rythme. Pourtant, ça donne l’impression d’avoir envie de sortir, mais ça ne vient jamais. Du coup, le morceau qui dure cinq minutes aurait dû n’en faire que trois pour ne pas lasser. « Colère » et son riff assez Hard classique ne colle pas trop avec les samples qui sont derrière. Du coup, on a un mélange qui ne passe pas trop. A côté de cela, on a « Rage! », qui ouvre la démo. Malgré des transitions qui peuvent paraître étranges de prime abord, l’ambiance Electro Pop, toujours à la DEPECHE MODE, passe bien et se mélange bien avec les guitares agressives. Même si le mixage mériterait d’être refait pour mettre la voix plus en retrait et la batterie plus en avant, ce morceau se laisse écouter. Et puis, on a « Procession ». Ce morceau fait près de neuf minutes. Il est très calme et son chant est parlé. D’ailleurs, le ton ne colle pas trop avec ce genre de morceau ; il aurait fallu, selon moi, une vois plus grave, plus solennelle, pour faire passer le message. Sinon, on a le droit à de longues plages de synthé sur lesquelles se greffent des samples tournants. L’ambiance Cold est bien amenée et, malgré la longueur du titre, on ne s’ennuie pas, quand on arrive à se laisser transporter par cette ambiance. Vers cinq minutes trente, le titre devient plus rythmé avec un growl qui sort d’on ne sait où et qui nous prend vraiment à contre-pied pour amener le morceau vers une apothéose. Bon, je dois dire que la guitare est un peu décevante, avec un simili solo quand elle entre qui aurait mérité de prendre un autre effet que de la distorsion.
Le groupe a de vraies bonnes idées, mais je pense qu’il aurait intérêt à essayer de tendre vers ses points forts qui sont les ambiances, les claviers et les samples mais à revoir sérieusement leur manière d’envisager les guitares avec leur musique. Et tant pis si le résultat final ne donne pas quelque chose de 100% métallique.