Tiens, voilà du bourrin ! Comment mieux entamer un dimanche somme toute assez morne, qu’en entonnant une petite comptine à la subtilité douteuse ?
En s’envoyant la dernière livraison des pionniers du Death Core ricains, les très raffinés THROUGH THE EYES OF THE DEAD ! Forts d’une carrière très honorable dans l’underground, le quintet continue de semer les graines de la discorde aux travers de livraisons chevalines qui repoussent sans cesse les limites de la barbarie sonore.
Pour ceux dont mes métaphores vaseuses embrumeraient le sens commun, TTEOTD, c’est la boucherie assurée, la certitude de retrouver en lendemain de fête des restes de barbaques dans le porte magazines de mémé. L’équivalent musical d‘Uwe BOLL, pas de temps à perdre avec la finesse ou la sophistication, seule l’efficacité compte, et il faut bien reconnaître que ça fonctionne plus d’une fois.
Skepsis ne fait pas exception à la règle, et les hermétiques au Death Core repartiront une fois de plus les tympans brisés, et les illusions harmoniques coincées dans le caleçon.
40 minutes de massacre en règle, tantôt rouleau compresseur en free lance, tantôt apocalypse rythmique incontrôlable.
Une batterie triggée au-delà du bon sens, borborygmes vocaux non stop, et riffs Death de tradition. S’il est un groupe qui mérite plus que tout l’AOC Death atomique, c’est bien TTEOTD. Un son qui arrache tout, et quelques moments assez futés pour distiller l’ambiance dans un semblant de climat glauque (pas trop, mais pile à la limite !), en gros une offrande qui permet de tout casser dans la casbah en remisant sa commisération au placard à balais.
Pourtant, le groupe sait parfois s’aventurer sur des terres un peu moins défrichées, comme sur l’excellent « Defaced Reality », aux discordances sympathiques, ou le moins systématique « Siphonaptera From Within ».
Le mélange cordes vocales porcines et grognements de plantigrade sait parfois se montrer convaincant, mais ne rêvons pas, nous sommes ici à cent lieues de toute innovation. On ne change pas une formule qui marche, et la recette de « l’album aux dix titres interchangeables » ayant plus d’une fois fait ses preuves, autant s’y attacher.
Mais je dois avouer que dans le genre, et dans l’optique d’un MORBID ANGEL vs MESHUGGAH, on peut difficilement faire mieux.
Alors à bon entendeur, si comme moi, vous détestez la pause dominicale et que la perspective d’une ballade en campagne vous donne la nausée, balancez Skepsis dans votre platine, et THROUGH THE EYES OF THE DEAD fera le reste.
Ca fera toujours mieux passer le gigot qu’une redif de « Chasse et Pêche »…