EDICIUS (FRA) - Pure Degenered Madness (2004)
Label : Ordealis Records
Sortie du Scud : décembre 2004
Pays : France
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 56 Mins
Attention, pièce rare ! Pure Degenered Madness est une des rares preuves de l’existence physique du groupe EDICIUS, qui sévit du côté de Nancy depuis 1999. Pressé à mille exemplaires, j’ai eu l’opportunité unique de m’en procurer une copie un soir de mars du côté du Stunt Area, une salle de concerts près de Strasbourg. J’avoue que cet achat fut probablement motivé par la prestation tout bonnement magique du trio, qui a mis une véritable claque au public présent grâce à son Black Metal old-school ingénieusement calqué sur les modèles français du genre (ANTAEUS, MÜTIILATION, PESTE NOIRE…) et sobrement effectué. Je reconnais aussi avoir été un brin refroidi par la version CD, un peu moins emballante que son homologue live. Et pour cause, les musiciens présents au concert n’étaient pas les mêmes que ceux qui avaient enregistré cet opus six ans auparavant, Panzerchrist (chant et basse), Sorrow (guitare) et Soli (batterie) donnant corps à eux seul à l’entité EDICIUS depuis les départs d’Icon, Alpha Eoin et Acid Vulture.
A l’époque déjà, les prétentions du combo lorrain allaient dans une seule et même direction : le Black Metal. Point de couleurs, point d’émotions, seule la silhouette d’un homme portant un couteau vient illustrer cette offrande. Une fois la galette dans le lecteur, le topo est sensiblement le même. D’« Izen Blood » à « Virginatatem Alicujus », EDICIUS peste dans le sens de la grande tradition de l’Art Noir : des distorsions polaires en grandes quantités, des vocaux Thrashened Black souvent samplés et des martèlements infects ! Avec son final orchestral et mid-tempo, « Iris’s Black Hole » est la première à venir ouvrir la brèche de la diversité. L’occasion de découvrir la place souvent importante, accordée aux claviers qui garnissent généreusement Pure Degenered Madness d’ambiances mystiques ou rituelles. Derrière cette petite friandise, il faut reconnaître que le registre dans lequel évolue le trio reste assez désespérément plat. A part certaines oscillations dans les tempos, rien ne vient à point pour divertir l’auditeur. D’ailleurs, je ne crois pas que c’était le but de l’opus qui, à en juger par sa production sale et son esprit rétro, avait davantage pour objectif de mettre l’homme en face de sa propre folie et de ses vices les plus inavouables. De ce point de vue, l’objectif est atteint. EDICIUS offre également dans ses élans des quantités remarquables d’expérimentations et de recherche d’atmosphères toutes aussi malsaines les unes que les autres. Hélas, le combo a probablement eu trop d’idées puisque du coup, on se retrouve avec treize pistes, sans forcément pouvoir différencier l’une de sa précédente. Cette désagréable sensation de longueur fait surtout effet vers la fin du CD avec des compositions que j’estime dispensables comme « Embryonic Sadic Execution » (trop de sample tue le sample) ou « Bledemon ». Les quelques morceaux conçus pour opérer un break comme « Obscurum Odium » et « Opus Untitled » ne relaxent pas puisqu’il ne s’y passe pas grand-chose. Et comment expliquer la production soudainement catastrophique qui intervient à partir d’« Unsgohort » ?
Même si mes joues sont encore rougies de la prestation hautement calibrée d’EDICIUS il y’a quelques semaines, je me dois aussi de noter cet album à sa juste valeur : assez médiocre et cliché bien que fourmillant de petites étincelles. Visiblement, la refonte du line-up à fait beaucoup de bien à un groupe dont j’exige une nouvelle sortie au plus vite afin de prouver que Pure Degenered Madness était une erreur de jeunesse et que toute la maturité affichée en cette soirée de mars était la démonstration d’un grand talent !
Ajouté : Mardi 20 Juillet 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Edicius Website Hits: 11056
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