OVERKILL (usa) - Ironbound (2010)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 29 janvier 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 58 Mins
Après ma récente réécoute de tous les albums de SODOM dans le cadre de la « Sodomographie », je me suis demandé si cette overdose de Thrash n’allait pas influencer mon opinion à l’approche de la sortie du nouvel effort d’OVERKILL. Evoluant dans l’ombre du Big Four Of Thrash (SLAYER, MEGADETH, ANTHRAX, METALLICA), nos new-yorkais furent pourtant les premiers à se lancer dans l’aventure avec l’excellent Feel The Fire. Vingt-cinq ans plus tard, après avoir soufflé du chaud au froid, la bande à Blitz revient en force avec Ironbound. Il était évident que le Poulidor du Thrash était attendu au tournant, lui qui n’avait plus été capable de nous sortir un enregistrement décent depuis Killbox 13 en 2003, et bon tout court depuis Necroshine, onze années de cela.
Je pense tout simplement que cette attente du public aura été un facteur de motivation de choix, puisque le résultat de cette production signée Nuclear Blast dépasse tous les maigres espoirs qui pouvaient encore être placés en elle. Avec Ironbound, OVERKILL revient à un vrai Thrash Metal, le genre « in your face ! ». Celui qui vous remue les boyaux, qui vous fait le coup du lapin, qui vous fait hurler de bonheur et vous donne envie de tout démolir. C’est d’autant plus édifiant qu’après une carrière comme la leur, plus proche de sa fin que de son commencement, les américains retournent le sablier du temps et s’offrent une seconde jeunesse. Comparativement à SODOM, puisque je suis sur ma lancée, OVERKILL montre clairement son origine et creuse bien l’écart entre Thrash teuton et Thrash U.S. Les artistes américains ont, depuis toujours, ce petit groove dans le riff, cet esprit de déconne qui détend l’atmosphère. Nos amis ne dérogent pas à la règle. Ironbound balaye d’emblée d’un revers de main toutes les appréhensions en balançant un « The Green And Black » de huit minutes. Franchement, c’est culotté ! Mais en plus, c’est purement excellent ! Inspirés comme rarement, les new-yorkais créent la surprise de ce début d’année en enchaînant des pamphlets de Thrash monstrueux. Les compositions sont plutôt longues mais chacune à une place clairement définie dans l’organigramme de cet opus. Par ailleurs, on observe une belle diversité vocale. Grâce à Blitz qui rugit toujours de sa voix éraillée un peu à la manière d’un Biff (SAXON) mais aussi grâce aux nombreux chœurs (« The SRC »), voix claires (« Give A Little ») et gutturales (« The Head And Heart »). Et avec Peter Tagtgren aux manettes, c’est non seulement la qualité audio qui s’en retrouve sublimée, mais tout particulièrement les guitares qui basculent entre solos endiablés et riffs Rock & Roll. Et même si certains passages sont peut-être répétitifs, ça ne gâche en rien le plaisir que l’on prend à retrouver OVERKILL au premier plan.
Ironbound arrive donc à point nommé en ce mois de janvier 2010. Pas parce que nous étions en manque de Thrash, surtout depuis l’arrivée de cette mode du Thrash Revival (WARBRINGER, MUNICIPAL WASTE…) mais surtout parce qu’OVERKILL ne pouvait quitter la scène sur un sentiment d’échec ou un gout d’amertume prononcé. Désormais, on peut mourir tranquille.
Ajouté : Mardi 20 Juillet 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Overkill Website Hits: 9188
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