WINE FROM TEARS « vin des larmes », rien que le nom du groupe est beau, et résume à lui seul la nature musicale de ce combo russe, fondé en 2002. Avec Through The Eyes Of A Mad (2009), ils nous font la démonstration d’un Doom/Death Metal d’une très grande qualité, tant par ses compositions que par l’ambiance qui s’en dégage.
Comme touchant le ciel du bout des doigts, je me suis apaisé et laissé envahir par « Since I Fell » au tempo captivant, à l’image de DRACONIAN, SATURNUS, et j’en passe. J’étais bien loin de revenir les pieds sur terre avec « The Sinner » qui mettait bien en avant le jeu de Maria Zvyagina (claviers) donnant à ce titre la légèreté nécessaire pour adoucir le côté oppressant des grunts de Alexey Nesterov (chant-guitare).
Mon repos aurait pu être troublé par le sombre « Night Of A Succubus » aux riffs saturés de douleur, mais là encore je reste figé devant la splendeur des accords. C’est alors que je me surprends à avoir la gorge serrée et retenir mes larmes sur le bouleversant « Bless Me Bleeding Angels ». Serait-ce moi alors, que l’on bénit du sang des anges ? Après un passage furtif mais non moins captivant sur « The Secret Of The Wood », « Before The Gods » tentera de me sortir de la magnitude de cette hypnose avec sa gratte enragée et sa batterie tenaillante.
Mais je ne me suis pas trompé, non, les anges sont bien là. Maria Zvyagina (claviers) et Elena Firsova (basse) amorcent la mélodie de leurs voix limpides scandées de quelques notes au piano. Puis de très intenses arpèges à la guitare, avec « My Tears », couronneront mon extase, me faisant totalement lâcher prise, totalement habité par son atmosphère.
Si tout ceci n’est qu’un rêve, alors je ne veux pas me réveiller, pas tout de suite. Combien il est bon, parfois, de se laisser aller à ses émotions. On peut pleurer d’ivresse, de plaisir…et cet album en est bien la preuve. Personne n’est réceptif de la même manière, mais personne ne restera non plus indifférent à l’abondance émotionnelle de cet album, à son éclat mélodieux. Un chef d’œuvre qui finirait de convaincre les plus septiques. Et oui, le Doom c’est tout un art.