STILL SQUARE (FRA) - Laissez Les Rêver (2010)
Label : Bad Reputation
Sortie du Scud : 10 mars 2010
Pays : France
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 43 Mins
Un groupe qui enregistre au Studio « Les Forges » non loin de Chartres, moi qui suis le régional de l’étape, la chronique est naturellement pour moi. Je vais me faire l’écho…républicain du dernier opus de STILL SQUARE, la Une de notre quotidien sera pour ce quintet ressuscité.
Dans les années 80, les murs béton d’un garage en sous-sol, à Paris, vibraient de reprises de SAXON, MAIDEN, DEEP PURPLE,… Jean-Pierre Napoletano et Thierry Fronty s’appliquaient sur leurs accords et se débrouillaient avec le matériel qu’ils avaient. Il paraîtrait que les deux suscités perçaient en réalité un trou dans le coffre en sous-sol de la banque voisine et mettaient de la musique Metal à fond pour couvrir le bruit des marteaux-piqueurs. Ils sont revenus à la musique après être allés au violon et purger leur peine. L’histoire du label qui fait faillite, c’est de l’intox. C’est pour ça aussi qu’ils ont changé le nom du groupe, on nous parle de question juridique… c’est bien ça en effet.
Guy, quant à lui, s’essayait à son futur rôle de frontman, ses cordes vocales soumises à maints gargarismes d’houblon, que de souvenirs…
L’album Rock Stars en 1985 était l’aboutissement de cette période toujours galère pour un nouveau groupe, car pleine d’incertitudes. Le résultat était prometteur, et en 1988, adieu tout le monde, SQUARE, nom d’origine sur les fonts baptismaux, rend les armes, lâché par son label de l’époque, en plein enregistrement du deuxième album (y paraît…).
Les fans de la première heure se morfondaient d’une disparition aussi brutale, mais toujours plein d’espoirs… alors que certains, dans le milieu, disaient : « laissez-les rêver… ».
Le Paris Metal France Festival II du 13 janvier 2008 rend possible l’impossible, un véritable bain de jouvence, où chaque musicien retrouve, après 10 ou 20 ans, ses riffs. Chaque chanteur reprend les premiers textes griffonnés, certains un peu naïfs mais tout plein de fraîcheur. Tout le monde se met à y croire. BLASPHEME, ADX, KILLERS, … sont là. Et pourquoi pas ? Une nouvelle tentative à oser, avec ou sans label, toujours frileux à signer un groupe qui, comble de la provoc, chante encore en français, c’est comme se pointer à une offre d’emploi avec une adresse du 9-3.
Et depuis, STILL SQUARE, appellation remaniée pour raison juridique…, a repris son bâton de pèlerin pour Dieu et le Roi : les nouveaux templiers du Hard Rock Made in France sont là et nous livrent, non pas bataille, mais leur dernier CD Laissez Les Rêver.
Avec le 1er titre « Passe Ton Chemin » le ton est donné, nous allons headbanguer sur du Hard Rock, du vrai, estampillé 80’s, le combo fait corps, le binôme guitare Thierry et Jean-Pierre enchaîne riffs et soli, avec une nouvelle section rythmique Pascal/Fabrice qui assure. Le titre « Accepte » est le bon exemple de ce rock direct et sans fioriture, avec tous les poncifs du genre pour notre plus grand plaisir. On trouve une approche plus mélodique sur « Pour Dieu Et Le Roi », des chœurs par moment donnent de la profondeur à la partie chant. Un grand coup de chapeau à Guy Hoc, le frontman qui synthétise les qualités du combo : pas de prise de tête, du plaisir avant tout, et jouer un rock fédérateur. Son timbre de voix et son interprétation sont en phase avec cette ambiance.
Thierry et Jean-Pierre, de leur côté, nous gratifient de soli notamment sur la deuxième partie du titre « Sorcière », démontrant leur dextérité à galoper sur les cordes, avec un toucher tout en délicatesse. Ils vous régaleront à plusieurs reprises. A n’en pas douter, il y a des heures de répétition, on n’a plus vingt ans.
« Laissez Les Rêver » nous entraîne vers un faux live, à l’image de la pochette de l’album, hommage à Bon Scott. L’ombre d’AC/DC est toujours planante à l’image d’ailleurs du CD Hoodoo de KROKUS sorti au même moment. C’est la famille.
Avec « Crazy Truck », nous constatons que Pascal Gilleront n’est pas là pour faire de la figuration. Sa basse se fait bien entendre.
Sur la ballade « Maîtresse d’Un Soir », Guy Hoc sait être convainquant, son interprétation est maîtrisée, entre mélodie et hargne.
Avec « Le Titre » nous terminons sur le ring pour en découdre, des frappes de tous côtés, la rythmique nous envoie des coups droits, les guitares nous renvoient dans les cordes, nous sommes sauvés par le gong.
Messieurs de STILL SQUARE, il faut continuer… vous nous donnerez ainsi raison d’y croire.
Ajouté : Lundi 09 Mai 2011 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Still Square Website Hits: 8940
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