VENGEANCE (nl) - Leon Goewie (Fév-2012)
VENGEANCE est une formation de vétérans qui affiche fièrement ses trente ans au compteur. Totalement inconnu dans l'hexagone ou presque, seuls quelques aficionados du siècle dernier doivent peut-être s'en souvenir et encore rien de sûr ! Pourtant nos hollandais ont derrière eux une carrière plus que bien remplie. Il faut dire que contrairement à la majorité de leurs congénères qui ont jeté l'éponge après le tsunami Grunge des années 90 ; le combo a toujours maintenu le cap coûte que coûte sans jamais laisser le flambeau s'éteindre malgré les nombreuses tempêtes qu'ils ont essuyées.
Si le succès n'a jamais été au rendez-vous, nos gaillards ont sorti une quantité astronomique de galettes de qualités avec une détermination inébranlable ! Malgré une signature chez une major, la fée Rock'n'Roll en avait décidé autrement et le combo ne réussit jamais à s'exporter réellement. Après de nombreuses péripéties accompagnées de drames, Leon Geowie reste l'unique rescapé de la grande époque. Déterminé à continuer contre vents et marées le bougre s'est cette fois-ci entouré de pointures légendaires, jugez plutôt : Chris Slade (Ex AC/DC, THE FIRM) à la batterie Chris Glen (Ex MSG) à la basse et Keri Kelli à la guitare (ALICE COOPER). On n'est pas loin du "supergroupe", une tendance qui commence à devenir récurrente, on ne compte plus les associations de ce type dans le paysage à consonance Metal !
Avec un line-up pareil, le Sieur Leon nous a concocté un retour aux sources avec Crystal Eyes qui est un opus des plus efficace et teinté d'émotion suite à la disparition tragique en janvier dernier de leur guitariste Jan Somers.
Face à une dream team pareille, impossible pour Metal Impact de ne pas saisir l'opportunité d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle aventure qui commence pour VENGEANCE et son capitaine Leon Goewie. Magnéto Serge !
Line-up : Leon Goewie (chant), Keri Kelli (guitare), Chris Glen (basse), Chris Slade (batterie)
Discographie : Vengeance (1984), We Have Ways To Make You Rock (1986), Take It Or Leave It (1987), Arabia (1989), The Last Teardrops 84-92 (1992), The Last Of The Fallen Heroes (1994), Back From Flight 19 (1997), Wings Of An Arrow (2000), Back In The Ring (2006), Same Same…But Different Live (2007), Soul Collector (2009), Crystal Eyes (2012)
Metal-Impact. Salut Leon, comment as-tu fait pour réunir un line-up aussi prestigieux ?
Leon Goewie. En fait, ce fut très simple car à la base on est des amis et on se connait depuis de nombreuses années. Et depuis quatre ou cinq ans on joue ensemble dans un groupe de reprise uniquement consacré à AC/DC qui s'appelle le CHRIS SLADE STEEL CIRCLE. J'ai remplacé l'ancien chanteur il y a cinq ans maintenant et je prends mon pied avec eux. C'est un groupe extraordinaire sur scène. Et quel bonheur de faire des covers de titres mythiques ! Il y a un an, j'ai eu l'idée de leur demander de participer à l'album et à ma grande surprise, ils ont tout de suite été d'accord. Ca a été fantastique de les avoir sur Crystal Eyes et de pouvoir travailler avec des géants comme eux !
MI. C'est un peu un méga super groupe ?
Leon. [Rires] Oui, on peut dire cela comme ça car on est là depuis tant d'années ! Nous sommes des survivants qui avons commencé dans les années 60 [Rires] Mais c'est fabuleux de travailler avec des gens aussi talentueux !
MI. Comment s'est passé ta première rencontre avec Chris Slade ?
Leon. J'étais très nerveux et aussi inquiet car c'est une légende. Il joue tellement bien et si fort, c'est impressionnant. Je le regardais et je me disais "whaou, c'est le batteur qui jouait sur "Thunderstruck" !". Je suis vraiment heureux de l'avoir à mes côtés, c'est un grand bonhomme.
MI. Est-ce qu'il t'a raconté quelques anecdotes sur les tournées d'AC/DC ?
Leon. J'ai essayé d'en savoir un peu plus évidemment, mais c'est quelqu'un de très discret, poli et gentil. Il est toujours en contact avec les membres du groupe et eux aussi ils sont très discrets ! Il m'a raconté quelques histoires sur le groupe mais rien de très personnel au sujet d'un des boys. Il ne parle pas beaucoup d'AC/DC et de ses années passées avec eux. En fait, c'est un job difficile, il faut une rigueur énorme et tu n'as pas le droit à l'erreur quand tu joues devant des foules aussi immenses. Tu dois avoir une hygiène de vie irréprochable pour être en forme tous les soirs, surtout pour un batteur ! Du coup, il y a très peu d'improvisation et tout est millimétré au maximum. C'est une machine infernale qui ne doit jamais s'enrayer. Du coup, le mode de vie Rock ; c'est plus vraiment ça. Les gars d'AC/DC sont très sérieux et très professionnels, il faut penser qu'il y a une équipe énorme qui dépend d'eux, on est dans le gigantisme et ils ont des responsabilités importantes !
MI. A partir de quand as-tu commencé à travailler sur ce Crystal Eyes ?
Leon. On a commencé un peu avant la disparition de Jan Somers. Demain, cela fera un an pile qu'il est décédé. On va tous se réunir et faire une petite commémoration en son honneur pour se souvenir et lui rendre hommage. Il a commencé à travailler avec nous pour le nouvel album et juste avant sa mort il nous a dit de continuer à faire de la musique et surtout de ne pas nous arrêter. C'est pourquoi on a voulu poursuivre l'aventure avec son fils Timo. Cela a été très difficile de continuer à travailler sur l'album après ce drame. Je suis très heureux d'avoir réussi à le faire et d'avoir mené à terme cet opus. Il est empreint de beaucoup de tristesse et d'émotions. [On le sent très ému derrière le téléphone]
MI. Le titre "Missing" c'est une façon de lui rendre Hommage ?
Leon. Oui, quand un drame comme ça t'arrive, il y a un vide énorme qui se crée et je sais que personne ne pourras jamais le remplacer. Tu es impuissant devant ce genre d'événement, c'est très dur lorsque tu perds un ami proche. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer à travers ce titre, mon ressenti et ma douleur sont au cœur de ce morceau.
MI. L'album se termine avec un instrumental "Jan's End Piece", où est-ce que ce solo a été enregistré ?
Leon. C'est en fait plusieurs soli qu'il a fait lors de l'enregistrement de l'album et que l'on a assemblé pour en faire un titre. On a rajouté du public pour donner l'impression que c'était enregistré live, c'est un au revoir en quelque sorte c'est très dur pour moi d'en parler. [Leon est très ému…]
MI. C'est un album très traditionnel, dirais-tu que c'est un retour aux sources ?
Leon. Totalement, on voulait revenir à du pur VENGEANCE comme au début de notre carrière, retrouver ce feeling des années 80. On a essayé de mettre beaucoup de groove dans les morceaux. On a voulu faire un album de pur Hard Rock comme cela se faisait dans les eighties.
MI. Sur "Whole Lotta Metal", vous avez invité Tony Martin (BLACK SABBATH) comment as-tu réussi à le convaincre ?
Leon. C'est grâce à mon ami Mickael Voss qui produit notre album et qui travaille avec nous depuis pas mal d'années. Il est chanteur guitariste dans MAD MAX et chante aussi dans le groupe de Mickael Schenker. C'est un très bon ami à Tony, ils se connaissent depuis longtemps et on a travaillé ensemble auparavant. Moi j'ai croisé Tony une ou deux fois mais je ne le connaissais pas plus que ça. Ce qui s'est passé c'est que Tony a envoyé ce morceau à Mickael qui me l'a fait écouter et j'ai tout de suite trouvé ce titre extraordinaire. J'ai absolument voulu l'avoir sur l'album, je pense que c'est un des meilleurs titres de Crystal Eyes.
MI. C'est un clin d'œil à "Whole Lotta Rosie" ?
Leon. [Rires] C'est intéressant comme remarque ! Peut-être, qui sait, il faudrait demander à Tony car c'est lui qui a écrit le morceau mais c'est possible. Je suis très fier de ce morceau et c'est un de mes préférés.
MI. Tu travailles depuis des années avec Mickael Voss, qu'a-t-il apporté à Crystal Eyes ?
Leon. Il a travaillé avec nous sur la majorité des morceaux et il a écrit la plupart des paroles. Il a un bon sens des mélodies et ça nous aide beaucoup. C'est un très bon producteur et qui nous connaît parfaitement. C'est un artiste complet, il chante et joue de la guitare. C'est important de travailler avec un musicien comme lui qui nous comprend parfaitement. Il participe aussi à l'album, il a joué quelques parties de guitares et a fait également des lignes de chant. Je le connais depuis plus de trente ans, il a ouvert pour nous en 1983 avec son groupe MAD MAX. C'est comme un frère pour moi et à mes yeux il est indispensable à notre équilibre.
MI. Vous allez faire quelque chose de spécial pour vos trente ans ?
Leon. Dans un premier temps, on va faire une petite tournée en avril et j'espère pouvoir vous rendre visite à Paris mais pour l'instant rien n'est sûr.
MI. Est-ce que ce sera le même groupe pour la tournée ?
Leon. Oui je l'espère, Chris Slade sera là ainsi que Chris Glen mais Keri Kelly est très occupé avec ALICE COOPER qui est actuellement aux Etats-Unis donc je ne sais pas du tout si il pourra nous accompagner. Cela va dépendre de son planning. Mais j'aimerais vraiment qu'il puisse venir avec nous.
MI. La dernière fois que tu as joué à Paris, c'était en première partie de AXEL RUDY PELL à la locomotive, tu t'en souviens ?
Leon. Oui, je m'en souviens très bien et c'est d'ailleurs la seule fois où nous avons joué dans la capitale. Je me rappelle de cette salle qui est superbe et qui est juste à côté du Moulin Rouge. Je me souviens avoir pris ma caméra et filmé la foule qui attendait devant, on sortait du tour bus et c'était très drôle car ils étaient surpris de nous voir en plein tournage ! [Rires] Cela nous a fait bien rire ! On a joué tard et ça reste un excellent souvenir. Mon regret c'est de ne pas avoir pu me balader dans les rues de Panam. On a fait le concert et on est reparti immédiatement.
MI. Quel est ton sentiment en attendant la sortie officielle de l'album ?
Leon. Pour l'instant les réactions de ceux qui ont écouté l'album sont très bonnes. Je fais beaucoup d'interviews, ce qui est un très bon signe, j'en fait beaucoup plus que d'habitude. J'espère simplement qu'il va plaire au plus de monde possible et que l'on va en vendre des palettes entière. Et après on pourra tourner dans le monde entier. Mais je suis un peu nerveux, c'est toujours important la sortie d'un album, il ne faut jamais oublier qu'il y a beaucoup de travail derrière. C'est important pour moi, ça représente une partie de ma vie. Les avis de la presse et des médias en général sont primordiaux. Quand j'ai une bonne chronique, j'appelle mon management pour les informer et ça rend tout le monde heureux. Ca nous met en confiance pour la suite de l'aventure.
MI. Tu as débuté en 1982, quel souvenir gardes-tu de cette époque ?
Leon. Oh là c'était fabuleux ! On était jeunes, on jouait dans un groupe et les concerts étaient pleins. Il y avait une ambiance fantastique et on jouait tout le temps, 6 jours par semaine dans les clubs et un peu partout en Europe. C'est différent maintenant, c'est nettement plus difficile. J'ai l'impression qu'il y a un retour à cet état d'esprit des années 80 mais ça reste encore assez faible et puis on est des vieux maintenant [Rires] Le public lui aussi a vieilli mais on a pas mal de jeunes qui viennent nous voir et c'est bon signe. Le truc fondamental c'est qu'on y prend toujours autant de plaisir.
MI. Vous venez de signer chez SPV, la quête d'un label a t-elle été difficile ?
Leon. Non, mais on a quand même du enregistrer des démos et les faire parvenir à différents labels. Ce n'est pas évident car la période est difficile et les maisons de disques sont très frileuses. Finalement SPV a été intéressé et c'est très bien car ils correspondent parfaitement à notre style musical, ils ont beaucoup de groupes de notre génération sur leur catalogue. On est très bien traités et ils font du bon travail alors que demander de plus.
MI. Anders le fils de Jan joue avec vous depuis un bon moment, est-il membre à part entière de VENGEANCE ?
Leon. Oui, il est arrivé dans le groupe pour l'album Soul Collector et il joue sur pas mal de morceaux de Crystal Eyes. Il va partir avec nous en tournée et c'est un membre à part entière. Maintenant il faut savoir qu'il joue aussi avec DELAIN mais il arrive sans aucun problème à combiner les deux. Il est jeune ce n'est pas un souci pour lui et c'est parfait pour nous. Il est très dynamique et nous booste un maximum, c'est une chance de l'avoir à nos coté.
MI. Qu'attends-tu de ce nouvel album ?
Leon. Que tout le monde l'achète et surtout qu'il rende les gens heureux. Qu'on puisse jouer devant le plus de monde possible car en fin de compte c'est ce qui nous rend heureux. On a envie de s'éclater sur scène et de donner le maximum de plaisir aux fans qui viennent nous voir. Après tout, c'est ça qui est important : prendre son pied en tournée et partager cette joie avec ceux qui nous aiment.
MI. Merci pour l'interview Leon !
Leon. Merci à toi Pascal, j'espère te voir à Paris pour boire un verre !
Ajouté : Mercredi 02 Mai 2012 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Vengeance Website Hits: 14399
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