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DEGRADEAD (se) - Til Death Do Us Apart (2008)






Label : Dockyard1
Sortie du Scud : 4 février 2008
Pays : France
Genre : Death Thrash Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins





Qu’arrive-t-il lorsqu’IN FLAMES décide de sponsoriser de jeunes musiciens ? Cela donne un album de la trempe de Til Death Do Us Apart, premier essai des Suédois de DEGRADEAD. D’abord connus comme SPETIMA, ils se sont renommés en 2006 et ont vite été remarqués par Jesper Strömblad qui les a invités à venir enregistrer au IF Studios. Produit et supporté de concert par les célèbres enflammés (excepté Anders Fridén), le groupe n’aurait pas pu souhaiter un meilleur encadrement pour ses débuts en cette année 2008.
Sans surprises, la production y est calibrée avec une extrême minutie et offre un son puissant tout en étant foisonnant des différentes lignes instrumentales audibles. Ainsi, Michel Bärzén peut profiter d’une bonne mise en valeur de sa basse, disposant d’une place de choix dans le mix pour abattre ses lignes ronflantes. Ce qui lui permet de renforcer vigoureusement les guitares (« Reborn ») et conférer davantage de lourdeur aux morceaux. Le tempo a beau rester medium, le travail de la rythmique n’en est pas moins conséquent, dans l’optique de faire évoluer les compositions en leur infligeant des breaks, certes classiques, mais habilement utilisés pour que les titres puissent frapper de plus belle à leur reprise. Les riffs sont également familiers et rappellent parfois DIMENSION ZERO, néanmoins, ils se montrent ravageurs et rudement efficaces lorsque déployés sur des pistes telles que « Genetic Waste » ou « Relations To The Humanity ». David Szücs et Anders Nyström dévoilent donc un jeu acerbe pour accompagner cette rythmique pointue, mais également très répétitive au sein des compositions, malgré des efforts pour la faire varier, comme le clavier du massif « Burned » ou l’intro acoustique de « The Fallen », typée IN FLAMES.
Mais les morceaux ne s’épanchent pas en longueur, et c’est donc leur aspect concis et direct qui prime. Pourtant, les lignes de la guitare lead sont bien peu mises en valeur pour renforcer l’accroche des pistes. Il faut, en effet, attendre la moitié de l’album pour entendre un timide lead rajouter de la valeur à un passage trop dominé par la côté incisif de l’instrumentation. Et, même si les riffs énergiques favorisent certains titres, les solos se montrent, quant à eux, sans grand intérêt. Techniques mais exécutés sans fluidité pour la majorité, dont celui de « The Bloodchain » ; et quand ils se révèlent plus réussis, ce n’est que pour afficher un manque de cohésion avec la structure alentour (« Pass Away »). Heureusement, quelques sections acoustiques viennent contraster cette morosité, allant même jusqu’à s’imposer sur la clôture de l’album, « Til Death Do Us Apart », offrant ainsi un contraste agréable avec les dix plages précédentes. Quelques légers claviers tentent également d’insuffler de l’attrait, généralement aux refrains, comme la boucle électronique dans le genre des derniers SOILWORK sur « Resemblance Of The Past », ou bien en support du chant sur « Take Control ».
Il faut dire que la production, de par le trop grand soin lui ayant été accordé, s’en retrouve assez froide et pénalise les émotions vocales. Mikael Sehlin est pourtant un frontman décent et livre une prestation hurlée convenable, mais qui n’est pas, non plus, extrêmement puissante et manque de variations tonales pour éviter la monotonie qui rend les morceaux difficiles à distinguer. L’on note, par moments, quelques ressemblances avec Anders Fridén lorsqu’il prend une tournure déchirée, mais son growl reste amateur et demande à être perfectionné. Les refrains s’avèrent, donc, peu marquants et, par ailleurs, le jeune homme se laisse souvent aller à des hurlements de remplissage. Néanmoins, le point réellement fâcheux de ses capacités surgit rapidement dès l’apparition de la voix claire. Cette dernière n’a aucune intensité face aux vocaux hurlés et se révèle constamment maladroite (« Burned », « The Fallen »). Certains refrains s’en trouvent donc davantage différenciés, mais pas pour le mieux, cause à une interprétation faiblarde. Et même quand les deux types de vocaux sont mêlés, comme sur « Day Of The Dead », la mixture ne convainc pas. Pourtant, la formation a la volonté de dynamiser ses compositions en les parsemant d’envolées de double pédale et du jeu carré et énergique de Kenneth Helgesson. Ce dernier jouit de la qualité sonore conférée par le IF Studios et libère alors des percussions explosives, pilonnant les pistes avec ardeur, en dépit de quelques plans typiques du Metalcore (« Reborn »). Il rattrape, pour le coup, l’aspect trop homogène de l’album, offrant d’intenses sections à l’auditeur, à l’instar de « Take Control » ou « Relations To The Humanity ».
Alors, être le poulain d’un des plus grands groupes du genre aide-t-il à briller ? Ce Til Death Do Us Apart nous montre clairement que DEGRADEAD a eu la chance de bénéficier des moyens nécessaires à la réalisation de son album. Néanmoins, la qualité n’est pas, pour autant, fracassante. Si c’est le cas des instruments rythmiques, dynamisant les pistes efficacement, les éléments mélodiques tirent parti d’un mauvais dosage, voire d’une exécution médiocre. Ce qui mène cet opus à se reposer essentiellement sur des artifices pour apparaître agressif, alors que c’est la monotonie qui l’emporte. Par ailleurs, la formation affiche, pour l’instant, un manque de personnalité flagrant auquel il serait bon de remédier s’ils persévèrent dans cette voie.



Ajouté :  Mercredi 14 Septembre 2011
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Degradead Website
Hits: 8464
  
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